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Vu depuis 2021, l’année 1981 semble surréaliste, à la limite de la science-fiction. En 1981, personne n’avait à réfléchir à des heures de sortie, personne n’avait à penser à porter un masque (sauf pour des soirées costumées) et il régnait un vent de changement puissant.

En 1981, le disco touche à sa fin mais les discothèques du monde entier sont encore le théâtre de soirées festives indécentes. Le Funk prend le relais à New-York, Minneapolis, Londres et Paris, entre autres. La décennie 70 qui vient de s’achever a été celle du sexe, des drogues, de la mode et de la société de l’ »entertainment ». Elle a été le terreau du sida qui entre un an plus tard et qui va décimer toute une partie de la population.

1981, Tom Silverman crée le label « Tommy Boy« , précurseur du rap puis de la musique électronique. Un an plus tard, le « Planet Rock » d’Afrika Bambaataa et le « The Message » de Grandmaster Flash verront le jour et le paysage musical ne sera plus jamais le même. Et l’Amérique pauvre aura bien besoin du rap comme haut-parleur dans l’Amérique de Ronald Reagan…

1981, c’est en France l’arrivée de François Mitterrand, président socialiste et incarnation d’un changement profond de société tant attendu par les classes moyennes et pauvres du pays. Par une grande partie de la jeunesse aussi. Et il aura bien lieu. Le F.N. est entre 3% et 5%…

Les productions musicales « black » sont le reflet de cette société. Il est souvent question d’amour, de sexe, de liberté, de fête dans les textes. Quant à la musique, son but est unique : faire danser. L’hymne de la fête cette année-là est sans aucun doute le « Let’s Groove » d’Earth Wind & Fire. Mais la qualité et la quantité d’excellents titres sont aussi indécentes que l’époque. Cette sélection en est à elle seule le reflet.