ASCENSEUR POUR LA POSTERITE

 Véritable chef d’œuvre du 20eme siècle, cette bande originale de film est un document précieux sur une époque.

Les films noirs français et le jazz sont mutuellement bien servis par le travail de Miles Davis et son groupe. Louis Malle filme un conte sombre et romantique. Miles Davis avec un jazz « cool / bop » est comme un poisson dans l’eau pour lui donner un son.

À ses côtés, les français Pierre Michelot (bass), René Urtregger (piano) et Barney Willen (sax ténor). Avec eux, un américain expatrié à Montreuil et pas des moindres : le batteur Kenny Clarke. L’enregistrement est fortement centré sur la sensualité et la personnalité mystérieuse de la chanteuse. Contrastes musicaux nombreux à mettre en lien avec ceux, nombreux également, de l’époque.

Miles avait vu quelques images avant de se coller devant l’écran pour improviser. Il savait exactement comment illustrer ces ambiances brumeuses et ces scènes parfois frénétiques. Michelot joue un rôle majeur parce qu’il donne le ton au trompettiste. Voir « Visite Du Vigil », par exemple. Dans l’ensemble, le film est sombre et austère mais le groupe lui donne une cadence, un rythme. Voir « Diner Au Motel ».

« Generique » reste le thème central, populaire et magistral de cette B.O. Clarke se surpasse dans l’excellence de ses balayages tandis qu’Urtregger fait preuve d’une incroyable flexibilité.

Cette musique de film, c’est le top de la créativité artistique et la parfaite fusion entre images et musiques. Plus qu’un document de son temps, « Ascenseur Pour L’Echafaud » est la preuve que la perfection existe dans l’improvisation. On dit « chef d’œuvre » dans ces cas-là.

Ascenseur pour l’échafaud (1958, Universal)*** Acheter

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