D’abord un piano, ensuite et surtout une section de cuivres. Pour finir, des percussions. La soul de la Nouvelle-Orleans repose sur ces trois éléments. C’est la tendance soul la plus proche du blues.
Il y a une gaieté désarmante et naturelle dans la musique noire de la Nouvelle-Orleans. Même lorsque les textes sont sombres, la musique injecte de la bonne humeur. Les rythmes sont puissants et recherchés, les chants fortement chargés en émotions et techniquement proches du gospel. Mais c’est la section de cuivres le plus important. Parfois, des rythmes venus des caraïbes s’invitent dans l’ensemble et la fête transpire à chaque note. C’est aussi un élément très caractéristique du genre « dixieland » cette atmosphère permanente de fête. Rappelons que les colons français qui ont baptisé cette ville au début du XVIIIe étaient blancs et noirs, créoles et « zoreilles ». Les Caraïbes sont dans l’ADN de la Louisiane. Viendront ensuite Saint Domingue et Cuba, début XIXe.
En fait, il n y a aucune autre forme de R&B qui soit aussi contagieuse que celle de la Nouvelle-Orleans. NOLA (New Orleans Louisiana) s’inscrit parfaitement dans le courant musical de cette ville. Cette section de cuivres endiablés transmet une énergie incroyable. Jazz, Blues, funk : sept titres dont les « Meters » ou les « Dirty Dozen Brass Band » seraient fiers. Les neuf musiciens français de NOLA multiplient les clins d’oeil aux grands de la soul, de Bootsy Collins à George Clinton en passant par Maceo Parker. Ils ont crée cette fanfare en revenant de la Nouvelle-Orleans. Quel toupet ! Quelle insolence ! Neuf français blancs sur les terres des grands du genre et un album brillant à l’arrivée. Il me semble que ça mérite un minimum d’attention.
NOLA « French Connection » (2018, Fo Feo Productions)** Sortie : 21 / 09 / 18 CD