Alpha Blondy est devenu une référence mondiale du reggae durant les décennies 1980 et 1990.
Avec des textes chantés en plusieurs langues, il s’est toujours servi de la musique pour envoyer des messages politiques et spirituels. Citons son « Apartheid Is Nazism » (1985) et « Yitzhak Rabin » (1998).
Parfois surnommé le Bob Marley d’Afrique, il a travaillé avec les Wailers sur « Cocody Rock » (1983) et sur un de ses classiques, le fameux « Jerusalem » de 1986. Aujourd’hui, il enregistre encore avec des textes davantage axés sur la religion rasta et sur les conflits religieux du monde. Avec son groupe « Solar System » composé de douze musiciens, il n’a jamais cessé d’offrir de superbes albums à son public que ce soit en 2011 avec « Vision », en 2018 avec « Human Race » ou en 2022 avec « Eternity ». Mais ses plus grands standards datent de 1980 et 1990.
Seydou Kone, son vrai nom, est né en 1953 en Côte d’Ivoire. Il passe ses années d’études à New-York entre le collège Hunter et l’université de Columbia. C’est aussi à New-York que débute son parcours dans la musique. Les choses sérieuses commencent à son retour en Côte d’Ivoire. Il écrit ses premières chansons. Bien sûr, il a grandi avec la musique traditionnelle africaine mais ses influences sont également du côté des Deep Purple, Pink Floyd, Jimi Hendrix, Beatles, Creedence Clearwater Revival ou Otis Redding. Bref ! il se nourrit également de rock et de soul. Plus tard, c’est Bob Marley qui lui met une bonne claque.
C’est son ami Fulgence Kass qui lui donne sa première chance. Celui-ci est employé de la chaine télé nationale. Il le met en lumière dans l’émission « Première Chance ». Il y chante trois de ses compositions plus le « Christopher Columbus » de « Burning Spear ». Succès publique immédiat. Avec le producteur G.Benson, il enregistre un album de huit titres en une journée ! La plus populaire et de loin est « Brigadier Sabari ». Blondy y rend compte des violences policières dont il sera la victime. Il sera battu presque à mort par la police d’Abidjan…C’est la première fois qu’un artiste africain ose s’attaquer à ce sujet.
Ensuite, il forme le groupe « Solar System » et signe avec la maison de disques « EMI ». 1984, il enregistre « Cocody Rock », deuxième opus, à Paris. Plus tard, il va aux studios « Tuff Gong » pour enregistrer « Jerusalem », troisième album. Probablement le plus connu de sa longue carrière. Les Wailers sont de la fête. En 1987, à la sortie de l’album « Revolution », Alpha Blondy est une star mondiale. Le rasta africain traite de la morale, de la paix, de l’amour et des problèmes sociaux. Capable d’une grande sensibilité mais aussi de colère lorsqu’il s’agit de dénoncer les injustices, l’artiste soutient avec force l’unité africaine. Il s’adresse tour à tour aux musulmans, juifs et n’hésite pas à chanter en arabe et en hébreu.
1992 sera l’année de « Masada ». L’œuvre sort dans 50 pays ; double disque d’or en France. Il marque la fin de sa grande période commerciale après dix années intenses. Ensuite, d’autres albums, un « best of », des changements de label (Wagram puis VP). En 2016, il enregistre avec Tarrus Riley et Ijahman Levi. Les soixante bougies sont là. 35 ans de carrière et Alpha Blondy est un vétéran du reggae, une institution. « Eternity », son dernier album studio, date de 2022.
Discographie Sélective
Cocody Rock (1984, Shanachie)** Acheter
Apartheid Is Nazism (1985, Shanachie)*** Acheter TOP
Jah Glory (1985, VP Records)** Acheter
Jerusalem (1986, Shanachie)*** Acheter TOP
The Prophets (1989, EMI)**
Masada (1992, Blue Note)** Acheter
Yitzhak Rabin (1998, Lightyear)** Acheter
Merci (2002, Shanachie)*** Acheter
Positive Energy (2015 VP Records)** Acheter
Eternity (2022, Alphalliance)** Acheter