Al Green a été le premier grand chanteur soul des années 70 et le dernier du style « Southern soul ».
Au début des 70’s, avec ses singles sur le label « Hi records », il a comblé le vide entre la soul pure et dure et la soul suave de Philadelphie qui menera au disco. Le son du label « hi » mis en place par le producteur Willie Mitchell fera d’Al Green le chanteur soul le plus populaire et le plus influent du début des années 70 et pas seulement sur sa génération mais aussi sur des vétérans comme Marvin Gaye.
Alors au sommet de sa popularité, il décide de devenir pasteur. Au début, il continue les enregistrements mais dans les années 80, il se recentre sur la religion et sur la musique gospel. Au début des années 90, il marque un retour au R&B en studio mais reste très concentré sur la religion sur scène. Néanmoins, ses classiques des années 70 traversent les décennies suivantes avec un succès insolent. Même Barak Obama chantonera un air du maître en…2013!
Il avait débuté par le gospel avec le quartet Green Brothers. Il n’avait que neuf ans. C’est à ses seize ans qu’il se tourne vers le R&B avec le groupe Al Green & The Creations formé avec des amis d’université. Le groupe sera rebaptisé The Soul Mates et leur titre « Back Up Train » aura un succès imprévu en 1968 se classant N°5 des ventes. Ce sera leur unique succès.
L’année suivante, il rencontre Willie Mitchell, vice-president de « Hi Records ». Lors d’une tournée au Texas, Mitchell est très impressionné par la voix de Green et le signe très rapidement sur son label. Le premier album fruit de leur collaboration sera « Green Is Blue » en 1970. La signature Al Green est là : Un terrible groove mis en valeur par des cuivres, des cordes et une voix remarquable. Suivront des oeuvres aussi puissantes que « Let’s Stay Together » (1972) ou « I’m Still In Love With You ». De nombreux succès singles.
A la sortie de « Call Me », en 1973, Al Green est une star, une machine à succès dont chaque titre remporte un franc succès populaire et médiatique.
1974, année du drame aux conséquences irréversibles. Mary Woodson entre chez lui et verse du sable brulant sur l’artiste lui infligeant des brulures au second degrès (le sable, c’est dangereux en fait!!) avant de se donner la mort. Green donne un sens religieux à ce drâme et se fait pasteur. En 1976, il a sa propre église. Il enregistre encore trois albums avec Mitchell (« Al Green Is Love », « Full Of Fire », « Have A Good Time ») mais ses albums deviennent moins originaux et les ventes s’écroulent rapidement. De plus, le duo Green / Mitchell ne résiste pas à l’ouragan disco.
1977 : Fin de leur association et Green construit ses studios pour être son propre producteur. C’est sur « American Music« , son label que sort « The Belle Album« , opus intimiste sans succès majeur. Même chose pour « Truth and Time » en 1978.
L’année suivante, nouveau drâme dans sa vie. Durant un concert donné à Cincinnati, Il tombe de scène et se blesse sérieusement. Nouveau signe de dieu et Green se retire pour se consacrer à la religion. Les enregistrements des années 80 seront gospel. Rien de marquant dans les années 90 et 2000 même si ses albums de 2005 et 2008 sont de bonne facture. Pour tout le monde, Al Green, c’est la decennie 70 et des titres inoubliables qui n’ont pas pris une ride.
Discographie Selective
Green Is Blue (1970, The Right Stuff)**
Let’s Stay Together (1972, The Right Stuff)***
I’m Still In Love With You (1972, The Right Stuff)***
Al Green Is Love (1975, Hi records)**
Gets Next To You (1971, Blue Note)*
Everything’s Ok (2005, Blue Note)**
Lay It Down (2008, Angel Records)***
Artistes du même genre ou de la même époque : Sam Cooke, Curtis Mayfield, Otis Redding, Bobby Womack, Johnnie Taylor, Wilson Pickett, Sam & Dave, Bill Withers.
Pour Benjamin…