La musique haïtienne a connu ses heures de gloire dans les années 70 avec des formations comme « Tabou Combo » ou les « Frères Dejean ». Ces artistes avaient démocratisé leur musique, la rendant accessible à un grand public, en suivant le modèle des antillais Kassav.
Dans les années 90 et 2000, une nouvelle génération avait fusionné la musique traditionnelle, le compa, au R&B et à la pop marquant une nouvelle ère et un regain d’interêt pour la culture de l’île. La formation Carimi a joué un rôle essentiel sur cette période.
Avec Chouk Bwa Libète, le registre est différent. C’est un retour aux sources, à la musique ethnique, aux racines africaines. Ici, pas d’artifices ou de technologie moderne. L’ensemble repose sur les voix et les percussions. Le tambour traditionnel mène la danse. La voix du chanteur, comme dans le blues, s’élève au dessus des tambours pour exprimer la souffrance et la vie du peuple haïtien. On peut rapprocher leur musique du gwo-ka guadeloupéen ou de Boukman Ekseperyans, autre formation haïtienne. L’ensemble a pour but de mener à la trance puisque ces rythmes sont également ceux du style « vodou » haïtien utilisé lors de cérémonies religieuses.
Donc, si vous êtes amateurs de percussions en générale, qu’elles soient brésiliennes, africaines ou antillaises, cet album est pour vous.
Chouk Bwa Libète « Se Nou Ki La! » (2015, Buda Records)
Genre : World music / Haïti
Date de sortie : Avril 2015.