En 1998, après deux albums studios, « Mezzanine » était plus qu’un retour pour Massive attack.
C’était l’album de génie, l’ovni, celui qui marque une carrière, une décennie, une époque. Rien ne sonne comme « Mezzanine ». « Angel », « Risingson », « Teardrop », « Man Next Door », « Inetia Creep »…Des titres aussi brillants que la production. Samples intelligents, sons de claviers uniques, rythmes agressifs, lignes de bass distordues mettent en valeur les voix, celle du géant Horace Andy notamment.
Une œuvre dense, sombre, bourrée d’effets dub et de reverb’ mais bien équilibrée par l’acoustique. Elisabeth Frazer, des « Cocteau Twins », apporte de la légèreté et des ambiances très atmosphériques. Voir « Teardrop », d’une beauté renversante.
Robert « 3D » Del Naja et ses potes tirent les leçons d’années passées en soirée avec leur collectif de DJ « Wild Bunch ». Leur immense culture devient un instrument de plus. L’Angleterre des années 1970 et 1980 est multi-culturelle et multi-ethnique. Les jamaïcains sont nombreux à Londres. Le groupe n’a jamais oublié la voix suave du crooner rasta Horace Andy. Le monsieur renait avec le collectif de Bristol. Sa contribution à « Mezzanine » est inestimable. Voir « Angel » ou « Man Next Door ». Son timbre tranche avec les guitares rock et les ambiances obscures. Massive Attack a également bien digéré la culture hip-hop dont « 3D » était un précurseur dans son pays.
« Mezzanine » est plus qu’un grand disque. C’est une œuvre d’art qui prend de plus en plus de valeur avec le temps à l’image des grands maitres de la peinture, à l’image des graffitis de « 3D » et des oeuvres de Banksy…
Massive Attack « Mezzanine » (1998, Virgin)*** Acheter