Bassiste, chanteuse, compositrice, Meshell Ndegeocello s’est construit une solide discographie hors norme et sans barrières musicales.
Ses textes abordent souvent les problèmes raciaux, le sexe et la politique. Sa musique touche au funk, au hip-hop, au jazz et au rock. Au début, elle n’était qu’une bassiste et son rôle de compositrice abordant des sujets souvents obscures était exceptionnel.
Michelle Lynn Johnson, son vrai nom, est née en 1968 et passe ses premières années en Allemagne. Son père, militaire, était un très bon saxophoniste de jazz. Dans les années 70, la famille s’installe en Caroline où Meshell se découvre un fort interêt pour la musique. Adolescente, elle joue dans des clubs de Washington puis s’installe à New-York. C’est là qu’elle adopte le nom de Meshell Ndegeocello, « Free Like A Bird » en swahili. Elle passe des auditions, pour Living Colour notamment, puis se lance en solo avec une bass, une boite à rythmes et un clavier. Au début des années 90, c’est Madonna qui la signe sur son label « Maverick » alors distribué par « Warner ».
« Plantation Lullabies », son premier album de 1993, met une grande claque aux amateurs de funk et de soul. David Gamson, ancien membre de « Scritti Politi », en est le producteur principal. On trouve également DJ Premier (du groupe rap Gangstarr), Joshua Redman, Bill Summer et Wah-Wah Watson en invités de choix. Un premier album vraiment impressionnant tant par le jeu de bass que par son groove incroyable. Il y aura trois nominations aux « Grammy ».
Trois ans plus tard, Ndegeocello travaille avec la chanteuse Chaka Khan sur son deuxième opus. Le titre « Never Miss The Water » remporte un franc succès des deux côtés de l’Atlantique. « Peace Beyond Passion » est également nominé aux « Grammy » pour le « meilleur album R&B de l’année ». Gamson est toujours à la production et Bennie Maupin est de la partie.
Elle prend à nouveau trois ans pour la conception de « Bitter », son troisième album puis à nouveau trois ans pour l’enregistrement de « Cookie : The Anthropological Mixtape ». Ce rythme lui permet de ne pas lasser son public et de le surprendre aussi. Dans les années 2000, malgrè de belles collaborations, avec Pat Metheny et Oumou Sangare notamment, elle ne signera pas de gros succès commerciale.
Ce nouvel album est le plus réussi et le plus surprenant depuis 1993. Sa reprise du classique « Friends » du groupe rap Whodini est originale et décalée. Son batteur Earl Harvin est absolument hallucinant et l’ensemble est très réussi, entre intimité et prouesse technique, entre douceur et ambiance sombre up-tempo. Bel album. La chanteuse est là depuis plus de vingt ans sans grand bruit mais toujours avec des oeuvres intègres de qualités.
Discographie
Plantation Lullabies (1993, Maverick / Warner)***
Peace Beyond Passion (1996, Maverick / Warner)***
Bitter (1999, Maverick / Warner)**
Cookie : The Anthropological Mixtape (2002, Maverick)**
Comfort Woman (2003, Maverick)***
Dance To The Infidel (2005, Shanachie)**
The World Has Made Me The Man Of My Dream (2007, Decca)*
Devil’s Halo (2009, Mercer Street)***
Pour Une Âme Souveraine (2012, Naïve)*
Comet Come To Me (2014, Naïve)***
Artistes du même genre ou de la même époque : Prince, Terence Trent D’Arby, Erykah Badu, D’Angelo, Marcus Miller.
Super reprise de « friends » !!!
merci DJ pour cet article
très bonne journée
Abdel
oui reprise originale Abdel.