James Brown : L’histoire, la source du « groove ».

james brown

« Soul Brother Number One, » « the Godfather of Soul, » « the Hardest Working Man in Show Business, » « Mr. Dynamite », de nombreux surnoms ou titres attribués à James Brown et amplement mérités.

Certains artistes ont été plus populaires, d’autres ont eu des talents équivalents mais aucun n’a eu autant d’influence que lui sur le cour de la musique. Aucun n’a eu autant de présence scénique et mis autant de trance dans ses shows. Ses concerts étaient des merveilles, des prouesses physiques et techniques. Il est à l’origine de deux révolutions majeures : Il a fait passer l’ère du R&B à celle de la soul puis transformer la soul en funk. Tout cela entre le milieu des années 60 et le début des années 70. On peut dater sa grande période artistique entre 1963 et 1988.

A partir de la deuxième moitié des années 70, sa furieuse énergie créatrice sera parasytée par des soucis financiers et des problèmes avec la drogue qui lui vaudront une peine de prison très controversée. Mais sa musique aura toujours beaucoup d’influences, plus que n’importe quelle autre. Sa voix et ses rythmes seront samplés un nombre incalculable de fois par le milieu hip-hop. Ses innovations sont parmi les plus importantes que ce soit pour la soul ou pour la musique rock.

Sa carrière a une dimension héroique et tragique, une résonance mythique. Il etait né en Caroline Du Sud en 1932 et fut élevé par sa tante en Géorgie. Après la séparation de ses parents, il passe quelques temps en maison de redressement. Au début des années 50, il forme un groupe de gospel, The 3 Swanees, avec Bobby Byrd et Johnny Terry. Une fois à Macon, Géorgie, le groupe devient The Famous Flames et travaille avec Clint Brantley, le manager de Little Richard. En 1956, ils enregistrent une maquette de « Please, Please, Please » qui impressionne Ralph Bass, chercheur de talents pour « KingRecords » à Cincinnati. Il signe le groupe et sort le single ! Le groupe enchaîne alors les bids jusqu’en 1958 et la sortie de « Try Me ».

bobbyBobby Byrd, Bootsy Collins & J.Brown.

Désormais le groupe est passé à vingt membres, avec quatre solistes. Le show à l’Apollo théâtre, en 1962, fait de lui un artiste incontournable sur scène.

1964 est l’année de son premier concert en Europe (Angleterre) et l’année où il installe sa propre maison de production baptisée « Fair Deal ». Il quitte « King » pour « Smash Records » à Chicago. « James Brown & The Flames » disparaît et devient « James Brown ».

En 1964, « Out Of Sight » est son premier single, bientôt suivi de « Papa’s Got A Brand New Bag », titre sur la bataille des droits civils qui fait rage en Amérique.

En 1965, après un bref retour sur « King », il enregistre « I Got You (I Feel Goog) » pour Pye. Le titre sort en 1966. Il enchaîne avec « Don’t Be A Drop Out » pour la campagne « Stay At School ». La chanson est récompensée d’une citation du vice-président Hubert Humphrey à la maison blanche.

Toujours en 1966, il entre dans le top 20 anglais, pour la première fois, avec « It’s A Man’s Man’s Man’s World », son dernier hit sur Pye avant de signer avec Polydor.

En réponse aux émeutes de 1968, il enregistre « Say It Loud, I’m Black And I’m Proud » et se retrouve, malgré lui, impliqué en politique après l’assassinat de Martin Luther King. Il annoncera quelques temps plus tard son retrait de la politique et son retour à la musique. Les années 60 verront le durcissement de son R&B, plus complexe avec des influences latines et jazz, des rythmes plus syncopés et davantage africanisés. Le « Papa Got A Brand New Bag » de 1965 marque la naissance de la musique funk. Son équipe est pour beaucoup dans son succès. Maceo Parker, St Clair Pinckney, Pee Wee Ellis, Jimmy Nolen, Bobby Byrd et Clyde Stubblefield tiennent une place essentielle dans la conception de son funk. Le bassiste Bootsy Collins ne restera qu’un an à ses côtés mais il apportera sa pierre à l’édifice. Ensuite, il partira pour définir le funk des 70’s au sein des Parliament / Funkadelic.

maceo Maceo Parker.

En 1970, il entre dans son ère « Funk » au rythme bien particulier qui a inspiré nombre d’artistes, encore aujourd’hui. Aux U.S.A., son succès connaît un pic avec « Funky Drummer ».

En Europe, c’est en 1970, en Angleterre, et grâce à « Sex Machine », enregistré à Nashville, que sa carrière est la plus populaire. Ses autres succès comme « Hey America » (1971), « Soul Power », « Get Up On The Good Foot », « King Heroin », « Funky President » (1974), « Don’t Tell Him », « Get Up Offa That Thing » (1976), « Body Heat » (1977), « It’s Too Funky In Here » (1979)….feront de lui le « Godfather » (parrain) de la soul.

C’est aussi à cette époque qu’il commence à produire ses chanteurs et musiciens à travers « The James Brown Revue ». C’est le cas avec Bobby Byrd (« I Know You Got Soul », 1971), Lyn Collins (« Think About It », 1972) et Maceo Parker (« Cross The Track », 1975). En 1980, il enregistre « Rapp Payback » sur T.K puis « Bring It On, Bring It On » sur Augusta Sound en 1983 et « King Of Soul », pour M.C.A., la même année.

Avec l’émergence du courant Hip-Hop, on assiste au retour de James grâce à un duo avec Afrika Bambaataa, « Unity », sur Tommy Boy en 1984. Mais son retour grâce au Hip-Hop va plus loin. Ses prouesses vocales en font l’artiste le plus samplé par le milieu rap/Hip-Hop, et depuis longtemps. Entre 1987 et la fin des années 90, James Brown sera à la base de nombreux succès rap.

bam Afrika Bambaataa.

En 1985, il enregistre « Living In America » pour la B.O du film « Rocky IV » ainsi que l’album « Gravity ».

En 1988, en plus de nombreuses rééditions, Coldcut sort un medley intitulé « Coldcut Meets The Godfather » : succès immédiat. James retourne alors en studio avec le groupe Full Force pour un nouvel album : « I’m Real ». Toujours en 1988, il chante un duo historique avec Aretha Franklin pour son album « Through The Storm ».

Depuis cet album, les maisons de disques exploitent son registre avec des compilations et des albums live.

En 2004, un diagnostic de cancer de la prostate est annoncé mais il réussi à lutter contre la maladie. Noël 2006 : Une pneumonie aura raison de son coeur.

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Discographie Selective

james Think (1960, Polydor / Universal) **

james 2 Live At The Apollo (1963, Polydor / Universal)***

james3 It’s a Man’s Man’s Man’s World (1966, Polydor /Universal) ***

james4 Cold Sweat (1967, Polydor / Universal)**

james 5Say It Loud I’m Black And I’m Proud (1969, Polydor/Universal )***

james6Sex Machine (1970, Polydor / Universal )***

james8Hot Pants (1971, Polydor / Universal)***

james9Revolution Of The Mind (1971, Polydor / Universal)***

james10There It Is (1972, Polydor / Universal)***

james11Get Up On The Good Foot (1972, Polydor / Universal)***

james12Black Caesar (1973, Polydor / Universal)***

james13The Payback (1973, Polydor / Universal)***

james14Hell (1974, Polydor / Universal)*** 

james15I’m Real (1988, Scotti Brothers)**

Artistes du même genre ou de la même époque : Maceo Parker, Sly Stone, Maurice White, Earth Wind & Fire, Funkadelic, Tower Of Power, Kool & The Gang, The Meters, The Bar-Kays.

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