Le FUNK

funk Dans les années 60, le mot « funk » existe déjà mais il désigne plus une attitude qu’un genre musical. On entend souvent : « He’s so funky ! » Entendez par là, il est « sexy » ou il est « animal », il dégage en tout cas une réaction en rapport avec le sexe.

 Le mot désigne une musique à partir de 1967. On considère que le « Papa’s Got a brand new bag » (1965) et le « Cold Sweat » (1967) de James Brown lancent la musique funk.

Cette forme de musique est beaucoup plus dur que la soul la plus sauvage et elle est beaucoup moins structurée. Elle laisse de la place à des improvisations interminables. Elle est également plus africanisée dans ses rythmiques. Le funk est construit sur des rythmes dynamiques très syncopés. En tout cas à ses débuts.

Plus de liberté et plus d’improvisations donc avec des lignes de bass électriques, de terribles riffs, des guitares stridentes, des cordes et beaucoup de cuivres. Dans son format, le funk est proche du blues et du hard-rock. Jimi Hendrix sera d’ailleurs une source d’inspiration majeure pour les guitaristes funk. Il sera même un temps le guitariste d’un groupe funk, les Isley Brothers.

sly Sly Stone s’engouffre vite dans le chemin tracé par James Brown. Il est davantage influencé par le rock et le courant psychedélique que Brown. Son « Stand » de 1969 est une autre référence des débuts du funk.

George Clinton
George Clinton

Mais le titre qui lance définitivement le funk, c’est « Get Up (I Feel Like Being A) Sex Machine ». Les arrangements sont aérés, le groove fondamental et les textes revendicatifs. Brown suivra cette voie dans les années 70 installant les bases pour le funk de George Clinton et ses groupes « Funkadelic » et « Parliament ». Ces artistes feront du funk une énorme fête, une messe avec un concept bizarre et plein d’humour. Leurs groupes seront d’énormes structures de musiciens et danseurs jouant et dansant sur le même groove furieux aussi longtemps que possible. Grâce à eux, de nombreux artistes soul adoptent le funk dans les années 70.

A la fin des années 70, le funk rencontre le disco et change radicalement de sonorités. De plus, les nouvelles technologies comme les systèmes « midi », les claviers, les boites à rythmes en deviennent la base. Le funk devient soit plus doux, plus romantique et le terme devient alors « Smooth soul ». Aux Etats-Unis en tout cas. En France, on dira funk malgré les transformations de sons jusqu’en 1987 et l’arrivée du « new-jack swing » de Teddy Riley.

Le funk des années 1970 aura aussi un énorme impact sur le jazz et deviendra fondation du hip-hop. D’ailleurs, grâce au hip-hop, de nombreux artistes, tel Clinton, connaitront une renaissance dans les années 1990.

Dans les années 80, le funk devient l’affaire des producteurs et du travail de studios. Fini l’acoustique et la scène en priorité. Les radios mènent le bal. Le format se met aux 5’00. Du coup, les remixes voient le jour et les DJ deviennent des stars. Les grandes villes pour le funk à cette époque sont Los Angeles, New-York, Minneapolis, Detroit et l’Ohio ainsi que Washington.

Le Go-Go funk.

trouble f C’est le funk de Washington. Du funk avec une forte présence du rap. L’important ici, c’est la musique et non les textes. La bass ainsi que les percussions sont la priorité côté musique, le rap est prioritaire pour les textes. Très populaire au milieu des années 1980, il aura une durée de vie brève, très brève même. Les stars du genre, E.U. et Trouble Funk, ne signeront jamais de hits significatifs. Très vite, d’autres courants comme le « Miami Bass » supplanteront ce genre.

Artistes majeurs : Chuck Brown & the soul searchers, Trouble funk, E.U.

Le funk des années 80

Aux Etats-Unis, le terme « Smooth Soul » sera souvent utilisé pour ce funk là. Pour résumer et comme dit avant, c’est un funk qui s’adapte aux radios et aux clubs dont l’influence devient majeure. D’un côté des artistes romantiques, très stylisés dont la mélodie est la priorité, idéale pour des tubes grand-public. Citons ici Luther Vandross, Alexander O’Neal et Freddie Jackson. D’un côté des artistes dont la priorité est la danse et les clubs, toujours avec un son propre et stylisé. Citons Midnight Starr, les Whispers ou Shalamar (ça fait un peu IAM cette phrase !), entre autres.

Au milieu de tout ça, des artistes qui restent fidèles au groove et à l’esprit funk des années 70 comme Cameo ou Zapp.

1987 : Merci, bonsoir ! Tout le monde dehors. Influencé par le groupe Full Force et le musicien Fred McFarlane, Teddy Riley lance une musique hybride baptisée « New-jack swing ». Les artistes funk ne s’en remettront jamais.

Le Funk de Minneapolis

Ce style de funk tient une place à part dans l’histoire de cette musique. C’est le funk mis en place par Prince à la fin des années 1970. Il se caractérise par des cordes omniprésentes (bass et guitares) et des claviers aux sonorités plutôt froides. Les ambiances sont souvent sombres, durs et froides mais le groove est toujours bien présents. Prince en est l’instigateur vite suivi par une multitude d’artistes. Un funk très populaire entre 1980 et 1987. La plupart des artistes ont un lien directe ou indirecte avec Prince.

Les grands noms : Andre Cymone, The Time, Mazarati, Jesse Johnson, Morris Day, Ready For The Word, Sheila E..

Funk des années 1970, les grands noms : George Clinton (avec Funkadelic et Parliament), Ohio Players, Bootsy Collins, James Brown, Bar-Kays, Sly & the family stone, Isley Brothers, Kool & the gang, Earth Wind & Fire, Fatback, …

Funk des années 80, les grands noms : Gap Band, Cameo, Zapp, Prince, T-Connection, Freddie Jackson, Lillo Thomas, The Deele, Luther Vandross, SOS Band, Dazz Band, Rick James, Whispers, Shalamar, Loose Ends, Change, BB & Q band, One Way, Maze, Mtum

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