PAPA WEMBA

 Grâce à un chant dynamique et à une personnalité flamboyante, « Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba », connu plus simplement sous le pseudo « Papa Wemba », a joué un rôle essentiel dans l’évolution et la popularisation de la musique africaine.

Souvent flanqué du respectueux surnom « Roi de la rhumba », papa wemba avait réussi une belle fusion entre traditions africaines et pop. Co-fondateur du groupe « Zaiko Langa Langa » en 1970, il attire l’attention avec « Isife Lokole » en 1974 puis avec « Viva La Musica » après 1976. Mais c’est le « Zaiko Langa Langa » qui laissera le plus de traces dans l’histoire.

Papa wemba était né à Kinshasa à l’époque de la colonisation belge au Congo. Sa mère aura une forte influence sur son chant. Elle sera son enseignante. Il commence à chanter des chants religieux dans des chorales à l’église en 1966. Le décès de son père sera un déclencheur. En 1969, il aide à la formation du « Zaiko Langa Langa » et reste avec le groupe pendant quatre ans. Sur cette période, les Zaiko deviennent un vrai phénomène en Afrique centrale. De nombreux succès sont des compositions de papa wemba telles « Pauline », « C’est La Vérité », « Chou chou na » ou « Liwa Ya Somo ».

En 1974, il quitte le Zaiko qui continue sans lui. Il met sur pied « Isife Lokole » et « Yoka Lokole ». Leur musique est basée sur le « lokole », instrument rythmique traditionnel. En 1977, il crée le groupe qui sera sa plus belle réussite commerciale : « Viva La Musica ». Leur musique est le reflet de la politique du président Mobutu. Wemba s’engage d’ailleurs pour lui, participant même à des publicités télé ventant les qualités du président Mobutu. Le groupe devient aussi célèbre pour son style vestimentaire vite connu sous le nom « La Sape ». Ceux qui l’adoptent sont désignés comme des « sapeurs ». La « Sape » étant les initiales de « la Société des Ambianceurs et des Personnes d’Élégance ». Le relai dans l’hexagone est important, surtout dans la capitale française. L’impact de « Viva La Musica » sur la jeunesse du Congo est très puissant. La première année, le groupe est désigné « meilleur groupe de l’année », Wemba « meilleur chanteur de l’année » et leur titre « Mère supérieure » « chanson de l’année ». Entre 1977 et 1980, leur musique est partout en Afrique. Les chansons « Moku Nyon Nyon », « Nyekesse Miguel » et « Cou Cou Dindon » font partie du patrimoine africain.

Fin des années 1970 : Wemba est bien déterminé à gagner le coeur des européens. En 1979, il rejoint le groupe « Africa International » de Tabu Ley et s’installe à Paris. Il met en place une deuxième version de « Viva La Musica » avec une approche plus européenne. Il devient populaire dans la communauté africaine en France. On le voit dans la comédie musicale « Africa Oye ! »

Les années 1990 sont celles de la consécration. En 1993, il part en tournée avec Peter Gabriel sur la tournée « Secret Tour ». Il signe avec le label « Realworld » de Gabriel. En 1996, il reçoit la récompense pour « meilleur musicien de kora » aux « All Africa Music Awards ». Il continue le mélange entre pop et traditions. En 1995, son album « Emotion » est produit par Stephen Hague des Pet Shop Boys, Erasure et New Order.

Les années 2000 seront plus compliquées. L’engouement pour les musiques africaines n’est plus le même. De plus, il connaît de sérieux problèmes avec la justice qui ternissent son image. Il se produit toujours sur scène. « Somo Trop » sera son dernier album studio en 2003. En 2016, il décède sur scène d’un infarctus. Il avait 66 ans.

Discographie Sélective

 L’esclave (1986, Gitta)***

 Le Voyageur (1992, Earthbeat)*** Acheter

 Papa Wemba (1994, Stern’s Music)**

 Emotion (1995, Realworld)*** Acheter

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