Poogie Bell! Tous les amateurs de jazz et de R&B le connaissent depuis environ vingt ans. En France, nous l’avions d’abord découvert aux côtés du pianiste Alex Bugnon en 1988 grâce à la fameuse phrase : « Yo Alex We’re going out tonight or what? ».
Puis Poogie Bell est parti en tournée avec Keith Sweat et a travaillé avec les Force MD’s. Durant les années 90, il est le batteur d’Erykah Badu sur scène lors de la sortie de son premier album. Ensuite, c’est avec Marcus Miller qu’il officie pendant quelques années. Le célèbre bassiste est inséparable de ce batteur entre 1994 et 2010. Entre temps, Poogie a également produit une chanteuse de R&B du nom de Key et enregistré quelques albums solo dont le dernier vient juste de voir le jour. Rencontre avec le plus puissant et plus célèbre batteur de ces vingt dernières années.
Musiculture : Tu as joué avec Alex Bugnon, Erykah Badu, Keith Sweat et Marcus Miller, entre autres. Quelles sont les influences de ces expériences sur ta musique ?
Charles « Poogie » Bell : Réponse simple mais honnête. Avec certains tu apprends quoi faire sur scène et en dehors, comment agir lorsque tu deviens leader de groupe comme c’est mon cas maintenant. Avec d’autres, j’ai appris ce qu’il ne faut pas faire. Les deux leçons ont la même importance à mes yeux.
Musiculture : Tu as été producteur pour les « Force MD’s » et pour la chanteuse « Key ». As tu d’autres projets comme producteur ?
C.B. : J’ai eu mon premier single classé dans les « charts » grâce aux Force MD’s, des chanteurs cultes de New-York. Alex Bugnon a fait quatre albums avec des rappers dont tu n’as jamais entendu parler, des gars du Japon dont le nom est « Kenji Hino ». J’ai travaillé dessus et je prépare l’album de « Mey », la chanteuse de mon dernier album « Suga Top ».
Musiculture : Concernant ce nouvel album, d’où viennent tes musiciens ?
C.B. : De Pittsburgh, de Dallas et de Bulgarie.
Musiculture : Comment décides tu de la couleur musicale d’un nouvel album ?
C.B. : Maceo Parker m’a dit un jour « Poogie, c’est bien d’être funky »…C’est donc ce que je recherche, le son jazz-funk des albums que j’ai aimé en grandissant. Trop nombreux pour les nommer tous.
Musiculture : Il y a un décalage entre le son de l’album et sa pochette. Elle pourrait être pour un album de blues alors que ton son est jazz et soul. Pourquoi ?
C.B.: L’idée était de montrer des gens qui prennent du bon temps. La période compte peu. Les bons moments sont ou devraient être intemporels. La musique est le reflet des quartiers où j’ai habité et de la joie que j’ai eu à y vivre. La pochette exprime cette joie.
Musiculture : Combien de temps pour le réaliser ?
C.B. : hmm…Nous avons travaillé sur cet album pendant plus d’un an…Je dois apprendre à faire des albums plus rapidement…:)
Musiculture : Les principales différences entre cet album et les précédents ?
C.B. : Mon but était de me concentrer sur la soul et le R&B…Et je voulais entendre du vocoder.
Musiculture : Que t-ont apporté les années passées avec Marcus Miller, à titre personnel et professionnel ?
C.B. : Et bien à titre personnel, je le connais depuis que j’ai 14 ans…Musicalement, « Joues ce dont ta musique a besoin, pas ce dont ton ego a besoin »…
Musiculture : Quelles sont tes influences musicales ou les artistes qui ont eu une importance sur ta musique ?
C.B. : Wow ! Tu veux écrire un livre ! :)…Beaucoup de gens, assez connus et un bon paquet de gens dont tu n’entendras jamais parler…A mon vieil âge, je comprends que je ne suis qu’un étudiant dans cette chose que l’on appelle « vie » et autant que j’en sache, je sais que j’en sais très peu…
1987 : Le groupe Force MD’s sort l’album « Touch And Go ». Poogie écrit les titres « Touch And Go » et « Take Your Love Back » avec le bassiste Victor Bailey. Les deux titres les plus réussis de l’album.
1988 : Love Season. Le pianiste Alex Bugnon sort cet album sur le label « Orpheus » des frères Huggins avec la nouvelle école du jazz dont Poogie fait partie. Un superbe album entre funk et jazz.
1990 : Après une tournée avec Keith Sweat, Poogie Bell enregistre « I’ll Give All My Love To You », deuxième album du chanteur. On le retrouve sur « Merry Go Round » et « Just One Of Them Thangs ».
1997 : Il est le batteur d’Erykah Badu en tournée pour la sortie du premier album de la chanteuse.
Poogie Bell a également joué avec Al Jarreau, Chaka Khan, Najee, Randy Crawford et beaucoup d’autres artistes.
FOR OUR ENGLISH FRIENDS
Poogie Bell! All the jazz and R&B fans know him for approximately twenty years. IN FRANCE, We had discovered him beside the pianist Alex Bugnon in 1988 thanks to the famous sentence: » Yo Alex We’ re going out tonight or what? « .
Then Poogie Bell went on tour with Keith Sweat and worked with the Force MD’s. During the 90s, he was the drummer of Erykah Badu on stage for the release of her first album. Then, he spent a few years with Marcus Miller. The famous bass player is inseparable of this drummer between 1994 and 2010. Meanwhile, Poogie also produced a singer of R&B whose name is Key and recorded some solo albums. The new one has just been released. Let’s talk with the most powerful and most famous drummer of the last twenty years.
Musiculture : You played with Alex, Erykah, keith sweat and Marcus, among others : What kind of influences these experiences have on your own music?
Poogie Bell : simple but very real answer with some you learn what do on and off stage, how to deal with all that will come when you start to lead your own band like I’m doing now…with others I have learned what not to do…both lessons are equal in my minds eye.
M : You were a producer for Force MD’s and Key : Do you have other projects as a producer.
P.B. : I had my first single as a producer hit the charts with those guys…key singer from New-York. Alex Bugnon done 4 of his cds some rappers you have never heard of…cat from Japan named Kenji Hino…And I’m working on Mey’s cd. She is the singer on « Suga Top ».
M. : Concerning the new album, where does your band come from?
P.B. : pittsburgh,dallas,bulgaria,
M. : How do you decide of the « musical colour » of a new album?
P.B. : Maceo Parker once said to me « poogie its ok to be funky »…So that’s what I went after…The sound of jazz-funk cds I loved growing up. Too many to try to name them all.
M. : There is a difference between the sound of the album and its cover : Why this cover which look like « old school »?
P.B. : the idea was to show People having a good time…period of time is no matter. Good times are or should be timeless when they happen…The music reflects my old hood and the joy I felt living there. The cover for me expresses this joy.
M. : How many time to realize this album?
P.B. : hmm… we worked on this cd for over a year…got too learn to make cds faster…
M. : What are the main differences between this album and the previous?
P.B. : My mind was focused on soul and RnB ….and wanting to hear vocoder …
M. : What did the years with Marcus bring to you, personally and musically?
P.B. : well, personally he’s a person i have known since the age of 14. Musically, « play what the music needs not what your ego needs ».
M. : What were your musical influences or the artists who had a particular influence on your music?
P.B. : wow…you want to write a book!…Many people well known and a big paunch of people you will never ever know…In my old age, I understand that I’m just a student in this thing called « life ». And as much as I know, I really know very little…
Encore un excellent article.
Merci Christophe 🙂