TEREM

0001874242_100 La culture hip-hop en France est forte et depuis longtemps. La culture des beatmakers également. Nombreux sont les compositeurs de rythmes de talents et sur plusieurs générations. Ces dernières années, Onra mais également 20syl sont au sommet. Dans cette catégorie, Terem n’a rien à envier à ceux déjà nommés.

Il a déjà travaillé pour Assassin, Oxmo Puccino, Khondo, Elodie Rama et d’autres. Il a également et surtout quelques albums solo à son actif, le dernier étant « Soul Eyes » (2014).

Rencontre.

Musiculture : D’où venez-vous ? quand avez-vous commencé à composer des beats ?

0001874242_100 Terem : J’habite aujourd’hui à Vannes, en région Bretagne. J’ai commencé à écouter du rap au début des années 90, sous l’influence de mon grand frère. A l’époque, sur Rennes, tout à commencé en écoutant Assassin, NTM, IAM, MC Solaar, Les Littles MC’s, EJM, Timide et sans Complexe… côté américain : Public Enemy, NWA, Kool G Rap, A Tribe Called Quest, LL Cool J…

J’ai acheté mon premier sampleur en 1999. L’arrivée du numérique et de l’informatique musicale début 2000 accélère les choses et le champ des possibles. En 2007, je me mets sur MPC2000XL, c’est vraiment là que j’ai commencé à produire sérieusement. Par la suite, « Myspace » a vu le jour, et beaucoup de collaborations ont suivi…J’ai notamment travaillé avec des artistes comme Rockin Squat, Oxmo Puccino ou encore Kohndo que j’écoutais ado.

M : Qui vous a donné envie d’être beatmaker ?

0001874242_100 T : En 96, j’ai commencé à écrire et rapper. D’abord sur face B, et rapidement 2 beatmakers ont commencé à me faire des instrus. Tabasko, que j’ai rencontré au cours d’un passage radio, et qui m’a, par la suite, présenté à JMG. Tabasko et JMG…C’est en les voyant faire, en m’initiant aux samplers, en étant présent pour séquencer et arranger les morceaux, que j’ai eu envie de produire moi-même. Je leur ramenais des samples que je voulais entendre tourner. J’avais vraiment envie d’apprendre et de savoir faire…J’avais des disques, des samples de côté, des idées…

M : Dans « Just remember », il me semble reconnaitre des sons de scratchs de « Fresh is the word » de Mantronix. Si c’est bien ça, cela signifie que votre culture hip-hop est forte et déjà ancienne.

0001874242_100 T : Oui, c’est bien çà. C’est bien un sample de « Fresh is the word » de Mantronix. Un son  « gimmick » connu, souvent utilisé par les beatmakers. Un clin d’œil, ça donne un côté « old school »…

Mantronix « Fresh Is The Word« 

M : Est-ce votre culture de base ?

0001874242_100 T : Depuis petit, j’ai toujours eu des vinyls entre les mains. Ceux de mes parents : beaucoup de chansons française comme du Charles Aznavour, Jacques Brel, Lenny Escudero, Georges Brassens, Jean Ferrat…des compilations K7 disco et funk, dans la voiture… Courant années 80, il y avait des diffusions TV de concours autour du BMX, du Skate board, du Roller, ou encore l’émission de Sydney autour de la danse que mon frère et moi ne manquions pas. Un peu plus tard, début 90, l’émission « RapLine ». J’ai commencé à écouter du rap à l’âge de onze ans. Il y a 25 ans maintenant.

M : Les beats sont hip-hop mais il y a aussi beaucoup d’éléments jazz dans cet album. Le jazz, une autre culture que vous appréciez ? Quelle période préférez-vous ?

0001874242_100 T : Je me suis toujours intéressé à la musique en règle générale. Principalement la Soul et le Jazz en effet. Il y a du Jazz aux USA bien sûr, mais aussi partout ailleurs dans le monde, notamment en Pologne, au Japon, ou au Brésil…et l’ancienne chanson Française dont je parlais juste avant, est aussi une sorte de Jazz, musicalement en tout cas…Les styles musicaux se croisent et s’entrecroisent, s’inspirent les uns des autres. Il est parfois difficile de définir un style musical aujourd’hui. Perso, à écouter, j’ai une grande préférence pour le Jazz 70’s. Du Jazz fusion comme Miles Davis, du « Latin Jazz » comme Chick Corea, ou encore Gary Burton, Herbie Hancock, Amad Jamal…la liste peut être longue…La trompette, le vibraphone et le piano me touchent particulièrement. Pour le sample, je vais chercher partout. Pas de barrières, c’est pas l’Ego mais l’Emotion qui est la clé .

M : Certains beatmakers, comme 20syl par exemple, utilisent le sample et jouent également « live » certains instruments : Est-ce votre cas ?

0001874242_100 T : 20Syl fait du super taf. J’ai toujours beaucoup aimé son travail. Ces prods sont dingues. J’aime aussi beaucoup la tournure électro que ces beats ont pris. Je viens du rap à l’origine, pas du DJing…je me mets à faire des mix de sons électro actuels en ce moment. Je me suis déjà amusé à bosser des petits set « live » sur MPC et Machine, mais c’est encore à travailler. Produire et mixer des tracks prend déjà beaucoup de temps. Mais j’y pense de plus en plus. Merci de me poser cette question !

M : Quel genre de matériel utilisez-vous ? SP1200 ?

0001874242_100 T : J’ai commencé en 1999 par m’acheter un Akai S900, séquencé par Cubase et un synthétiseur/séquenceur GEM. C’était les prémisses. Très rapidement, dès le début des années 2000, le numérique s’est développé. On mixait encore sur des 8 ou 16 pistes numérique, puis l’utilisation de l’ordinateur et des logiciels s’est largement démocratisée. Longtemps sur MPC2000XL, aujourd’hui sur Maschine et Logic Pro, j’ai appris à travailler sur S2000, S3000, SP1200, S950 et MPC Renaissance plus récemment. J’utilise toujours des kits de batterie créés à partir du S900 et de la SP1200. On ne s’en lasse pas, ça sonne profondément Hip Hop. C’est la base. Ces sonorités…le son 8 ou 12 bits que les logiciels veulent émuler sans trop de succès…

M : Quelle est la méthode pour composer ? Au feeling ? Vous vous isolez avec l’intention qu’il en sorte qqchose ou est-ce plus spontané ?

0001874242_100 T : Je m’y mets tout simplement. Une fois dedans, je me pose pas trop de questions, je fais. Ce sont des instants d’éternité. Je m’isole, avec parfois des premières idées autour d’un sample, ou bien spontanément si je compose. Ce sont les premières notes, les premiers groove qui font que tout s’enchaîne par la suite, que les idées fusent et que ça finit par donner quelque chose de finalisé. L’appétit vient en mangeant…

M : Quels sont les projets solo en cours ?

0001874242_100 T : En solo ou duo, mais seul à la prod, il y a « Sareem Poems & Terem – A Pond Apart EP » chez « Illect Recording » (2016), le « Amad Jamal & Terem EP » (courant 2016) et le Terem – « Variations » (instrumental album) aux sonorités plus électroniques, en cours d’élaboration.

M : Des collaborations en vu ?

T : A venir, le 05 février 2016, j’apparais sur l’album « Intra Muros » de Kohndo, avec en featuring sur l’album : A2H, Oxmo Puccino et Nekfeu. A écouter absolument !

J’ai pas mal de titres de côté, avec des feat ou bien des beats tout simplement, que j’ai envoyé à des artistes que je ne nommerais pas pour le moment. Sinon, j’aime beaucoup les « nouveaux » artistes français comme Espiiem, Deen Burbigo, ou encore Nekfeu…avec des titres plutôt profond, pour ceux qui sauront écouter.

Je trouve aussi que la nouvelle génération est moins fermée en terme d’influences. Ils ont connu et grandi avec un peu tous les différents courants pour justement en créer d’autres, avec le « Boom Bap » à l’ancienne par exemple, le Jazzy, West Coast, le son de Détroit, Dirty South…Il y a une véritable ouverture musicale de nos jours, qui enrichit le tout. Contrairement à certains « puristes » qui ne veulent pas sortir des vieux schémas, ou l’habitude de vouloir continuellement séparer ou critiquer le style qui n’est pas le sien… C’est aussi là que je me situe, m’ouvrir à d’autres sonorités. Et c’est justement le cas en ce moment, puisque mes futurs projets à venir sonneront d’avantage électro. Ce qui ne m’empêche pas de continuer à taper des beats « smooth jazz » comme j’aime le faire ou de mélanger les timbres.

M : Enfin, un de vos albums porte le titre « Emotion is the key » : Est-ce votre avis ? Les émotions sont la clef en musique ?

T : Les émotions sont la clé de la vie, en règle générale. Elles nous renseignent sur nous et nos réactions…involontaires et universelles, elles indiquent l’état où l’on se trouve. Quand on écoute de la musique, on ressent des choses, et c’est personnel. On revisite le passé, on se projette dans le futur, mais l’émotion, elle, est toujours ressentie sur le moment présent.

Le projet « Emotion is the Key » est un projet instrumental. Nos ressentis sont guidés par la musique, juste à travers le « feeling » qu’elle procure. Le message n’est pas guidé par des paroles, un chanteur. Chaque beat porte un titre ! Et tout un chacun est libre de les réécrire…

Discographie

soulterem « Soul Eye » (instrumental) achetez

makethem « Make the mirror man go away » (instru E.P) achetez

makethemirror « Make the mirror man go away » Terem and Zir Izzy achetez

a1645420587_16 « Emotion is the key » (instrumental) achetez

TEREM - A Taste of Blues « A taste of blues » (instrumental) achetez

a1475269697_16 « Lava Lamp Mr Brady & sha dula » produit par Terem achetez

a1188887028_16 « Straight from the soul » Melodiq & terem (instru L.P) achetez

a1518392249_16 « Straight from the soul » Melodiq & terem achetez

Terem « Here & now » achetez

Rockin’ Squat feat Oxmo Puccino – Près des Notes (prod Terem)

Kohndo feat Melodiq – « Soul Inside » (prod Terem)

Sene – « Anywhere but here » (prod Terem)

Terem – CHANGE

 

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Contact : terembeats@gmail.com

Merci à Malone Di mano qui m’a fait découvrir Terem.

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