Quelle ironie ! 2016 et certains militent encore pour le retour du vinyl…Pourquoi ? Qui a intérêt au retour de ce support ?
Les maisons de disques ? Absolument pas !, vous plaisantez ! Les actionnaires ? Absolument pas ! Vous plaisantez ! Les artistes ? Oui, un peu, mais ils ne sont pas à l’origine de l’effet vinyl. Alors qui ?
Et bien le public ! Mais pas n’importe lequel. Un public de nostalgiques, inadaptés au marché de la musique du 21eme siècle et à ses outils, un public en phase de résistance dans un processus de deuil en cours, loin d’être inachevé. Un public sans culture qui se donne un air branché incompréhensible en demandant du vinyl. Bref ! Le public d’un 20eme siècle classé et rangé pour beaucoup depuis longtemps, un public en recherche d’une jeunesse lointaine en lutte contre un vieillissement inévitable. Mais un public avide d’un son de qualité, s’il vous plaît !
Pour tout les autres cités plus haut, la disparition du vinyl au profit du CD a été synonyme de marges substantielles, de profits énormes et d’améliorations technologiques. Les maisons de disques se sont gavées pendant presque trente ans, loin d’elles l’idée de revenir au vinyl. Quand aux actionnaires…
Pour tous les autres, la disparition du vinyl et du CD au profit de la dématérialisation (MP3, MP4, flac…) est un progrès pour la planète, pour l’écologie : Fini le plastique ! En tout cas cette pollution ne sera plus imputable à l’industrie du disque.
Et oui, la dématérialisation est aussi synonyme de profits énormes pour certains.
Le seul problème dans tout ça : Comment rémunérer les artistes correctement ? Le nerf de la guerre est là. Pour le reste, c’est souvent pathétique. « Le vinyl est de retour, c’est même l’avenir vous savez, il a retrouvé son niveau d’il y a vingt ans! ». FAN-TA-STIQUE ! Sauf que son niveau de 1995-1996 était au plus faible et qu’il n’est jamais remonté ensuite malgré des mouvements de résistance comme « Vinyl resistance ». Tiens ! Déjà !
Lorsque l’étape d’acceptation sera atteinte par ce public, le nouveaux modèle économique sera maître et chacun découvrira que le catalogue de références disponibles n’a jamais été aussi vaste dans l’histoire de la musique, sans limite, à des prix qui n’ont jamais été aussi bas dans l’histoire de la musique et sans grésillements, sans un titre qui saute, sans changement de face, sans pollution alors s’il vous plaît arretez les conneries.