Les précurseurs ont installé des bases solides. Hollywood s’est déjà emparé du phénomène avec des films comme « Beat Street » et une multitude de petits labels se partagent la distribution du rap.
« Def Jam » est crée et domine cette période. Le groupe « Public enemy » prend le leadership même si le marché est encore réparti entre de nombreux acteurs aux personnalités aussi diverses que leur talents. Arrivée de l’école « Native Tongue » menée par De La Soul.
1 LL Cool J « I Need A Beat » (1985, Def Jam). 1986, création du label « Def Jam » qui lance trois artistes majeurs : Public Enemy, Beastie Boys et Ladies Love Cool James, James Todd Smith de son vrai nom. Originaire du Queens, il arrive avec un rap minimaliste et agressif. Il amène ainsi le rap vers de nouveaux horizons.
2 Public Enemy « Rebel Without A Pause » (1988, Def Jam). Le groupe qui domine le rap sur cette période. Un rap politisé, revendicatif, nerveux et controversé. Une production irréprochable et trois leaders charismatiques : Chuck D., Flavor Flav et Terminator X. Ce titre a mis une claque à toute la communauté hip-hop à sa sortie. Hypnotique !
3 MC Shan « The Bridge / Kill That Noise » (1987, Cold Chillin’). Encore un rapper du Queens, New-York (ils sont nombreux à cette époque) remarqué par l’originalité de sa voix. Cousin du producteur Marley Marl (incontournable dans les 80’s), il sera remarqué avec ce premier album.
4 Fat Boys « Fall In Love » (1986, Sutra records). Précurseurs de la « human beat box » (reproduire des sons d’instruments avec sa bouche) qui fera le succès des Roots des années plus tard, ils ont du succès pour cette technique et pour leur look. La crème des producteurs new-yorkais travaille avec eux à l’époque de Kurtis Blow à Tashan en passant par Dave Ogrin. Avec ce titre, ils ouvraient la voie « rap lover » vite suivie par le « I Need Love » de LL Cool J.
5 Big Daddy Kane « Raw » (1988, Cold Chillin’). Ce rapper de Brooklyn était une icone du rap dans les années 1980. Il avait un sens inné du rythme et son phrasé était épatant. Il connaît le succès grâce au producteur Marley Marl puis avec Teddy Riley.
6 Kool G. Rap « Poison » (1989, Cold Chillin’). Autre excellent rapper de l’écurie « Cold Chillin' ». Encore une belle dextérité comme rapper et comme DJ (DJ Polo était aussi une référence). Le son du producteur Marley Marl.
7 Ultramagnetic MC’s « Watch Me Now » (1988, Roadrunner). Groupe culte dans la sphère hip-hop grâce, en partie, à la voix du rapper Kool Keith. Ce titre eût un succès énorme à sa sortie. Brillant, très inspiré pour les textes et une production presque en avance sur son temps.
8 Run D.M.C. « Peter Piper » (1986, Profile). Le trio du Queens est encore là dans la deuxième moitié des années 1980 et bien là ! Leur plus grand disque. On y trouve le « Walk This Way » (duo avec le groupe heavy-metal Aerosmith), « You Be Illin' », « My Adidas », « It’s Tricky » et ce titre. Un album à posséder dans l’histoire du rap.
9 Ice T « Power » (1988, Sire). Le premier rapper de la côte Ouest à parler clairement de la dure réalité en centre-ville pour les noirs. Un message anti-crime, anti-violence et anti-drogues très clair avec l’utilisation de titres soul empruntés à Curtis Mayfield. Personnage emblématique dans l’histoire du hip-hop.
10 Eric B. & Rakim « I Know You Got Soul » (1987, 4th & Broadway). Un album à l’influence majeure sur la musique rap. Une des plus grandes voix du rap. Incontournable si l’on veut connaître les bases de la culture hip-hop.
11 Kool Moe Dee « Go See The Doctor » (1986, Jive). Autre rapper emblématique de cette période. Une voix inoubliable et beaucoup d’humour dans les textes.
12 2 Live Crew « Coolin' » (1989, Luke records). Les débuts du rap à Miami. Un rap très porté sur le sexe, voir le porno. Un rap pour la fête, léger, différent qui mènera au « miami bass ».
13 De La Soul « Eye Know » (1989, Tommy Boy). Un kaleidoscope musical entre pop, soul, disco et même country grâce au travail de Prince Paul. Un disque inventif, aussi colorée que sa pochette. La preuve qu’un rapper n’est pas obligé de parler de la rue pour réussir. Majeur. Le hip-hop dans ce qu’il a de plus positif.
14 EPMD « Rampage » (1990, Def Jam). Eric et Paris font toujours des dollars même si cette oeuvre est moins forte que les précédentes. Une production au dessus de la mêlée et ce titre fort avec LL Cool J.
15 Public Enemy « 911 Is A Joke » (1990, Def Jam). L’équipe de production « Bomb Squad » à son meilleur. Un groove indéniable, des rythmes hallucinants, du funk, un peu de reggae. Un album original, moderne et ce titre rempli d’humour. Pas aussi bon que « It Takes A Nation Of Millions » mais pas loin.
16 Kurtis Blow « 8 Million Stories » (1985, Mercury). Dernier album à succès de ce leader du rap de la première heure. Des textes engagés, précis dans l’écriture et ce titre fabuleux enregistré avec les Run DMC et le groupe Full Force qui s’imposera vite comme incontournable.