ROOTS MANUVA : rencontre

Rodney Hylton Smith, plus connu sous le pseudo « Roots Manuva« , est un rapper et producteur anglais fort d’une carrière de presque 30 ans. Assez rare pour être souligné. En plus de ses onze albums solo, il a multiplié les collaborations, toujours avec le soucis de qualité et d’intégrité. La qualité l’emporte sur la quantité. Il est de retour avec le nouveau single « So Jazzy » sur un nouveau label. Rencontre.

 Musiculture : J’ai appris que vous aviez eu un accident cérébral. Ma première question est donc assez simple : comment allez-vous ?  

 Roots Manuva : Je vais bien mais il y a encore beaucoup à faire pour une réelle amélioration. Et les progrès sont lents.

 M : Je viens d’acheter « So Jazzy ». Le texte dit « you might call me Jazzy B, I keep my soul to my soul ». Cet artiste a-t-il joué un rôle important dans votre vie / carrière ?  

 R.M. : Oui. J’avais vraiment les yeux tournés vers eux. C’était incroyable de voir des gens de la diaspora « black » britannique, de Londres, qui me ressemblaient, dans lesquels je pouvais m’identifier. Ils étaient décalés et ils renvoyaient une fierté d’être noir qui résonnait en moi.

 M : Qui joue la trompette sur le nouveau single ?  

 R.M. : La vérité c’est que je ne le sais pas. Tous mes efforts pour en trouver un bon ont échoué jusqu’à présent.

 M : La video est très originale et superbe. Qui en est responsable ?  

 R.M. : Nous travaillons aux côtés d’un créatif incroyable dont le nom est Coco Padovanni.

 M : Quel en est le sujet ?  

 R.M. : C’est un hommage à la musique.

 M : Le prochain album sera-t-il aussi jazzy ?  

 R.M. : Je ne saurais le dire à ce stade.

 M : En achetant « So Jazzy », j’ai vu « Squish Media » comme label. Quelles différences pour vous désormais sans « Big Dada » ?  

 R.M. : Le temps nous le dira.

 M : Vous avez enregistré tant de titres avec d’autres artistes. Votre travail avec eux semble aussi exigeant qu’en solo. Comment choisissez-vous ces collaborations ?  

 R.M. : La plupart du temps, c’est juste une vibration, un bon feeling.

 M : Un groupe dont vous semblez proche (Cinematic Orchestra) a donné un concert en ligne pendant le confinement. Le public présent recevait 4 titres inédits ensuite. Comment voyez-vous l’avenir pour vos concerts ?  

 R.M. : Il y a tellement de facteurs à prendre en compte…Et le terrain semble changer presque quotidiennement. On verra.

 M : Un géant nous a récemment quitté. Mr Lee « Scratch » Perry s’en est allé. Vous avez travaillé avec lui ainsi qu’avec Adrian Sherwood. Vos racines sont en Jamaïque et votre musique flirt souvent avec reggae et ragga. Un sentiment particulier ?

  R.M. : La tristesse. Il a été et reste encore une source d’inspiration.

 M : Vous fêterez vos 50 ans l’année prochaine. 50 ans, onze albums solo et au moins autant de collaborations, pas mal non ?

 R.M. : Je n’ai jamais été très fort pour les anniversaires. Souvent, les autres aiment en faire beaucoup et y donnent plus d’importance que moi. C’est juste une journée de plus.

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