Cet album est un objet non identifiable ou du moins il contient une association difficile à comprendre à la première lecture. Il s’agit d’un ballet classique. Jusque-là, rien de spécial. Mais un ballet classique composé et mené par RZA. Là est l’intrigue.
J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’un homonyme. Après vérification, ce n’en est pas un. Il s’agit bien du RZA du groupe rap Wu-tang clan. Aussi intriguant qu’un Bangalter du Daft Punk enregistrant un album de musique classique. Étrange ce rapport au classique en vieillissant.
RZA, l’âme du Wu-tang offre onze compositions enregistrées avec l’orchestre symphonique du Colorado et le chef Christopher Dragon. Bien sûr, il prend tout le monde à contre-pied. Mais il essaie surtout d’élargir sa maitrise musicale. Avec réussite, il faut le reconnaitre. Une œuvre pensée et réalisée avec soin, précision et méthode. Une œuvre qui impose le respect et le place au-dessus de l’époque Wu-tang. En tout cas dans une autre dimension. Il y retrace les grands moments de sa vie. Les titres donnent une idée des périodes. Il finit en rendant hommage à celui qu’il considère comme son digne successeur : Flying Lotus. Cordes, mélodies et arrangements subtils font de cette œuvre un moment d’apaisement magnifique et bien utile par les temps qui courent. Une œuvre classique, comme une musique de film. Bravo !
RZA a ballet through the mud (2024 / 36 Chambers / Platoon) FNAC Applemusic