Geoffrey Oryema

La musique africaine explose en France dans les années 1990. Parmi les stars, Geoffrey Oryema. Sa voix unique, son style particulier lui permettent de toucher le coeur des français et de vendre beaucoup d’albums.

Cet artiste ougandais a grandi dans un environnement musical : son père, ministre d’état jouait de la nanga, sa mère dirigeait la troupe nationale de dance tandis que ses oncles et grands-pères étaient musiciens ou conteurs.

Il a appris à jouer de la nanga (instrument à sept cordes), de la guitare, du piano et de la flûte dés l’enfance. Après l’assassinat de son père, il traverse le Kenya pour rejoindre Paris. Une fois en Europe, il commence sa carrière avec Peter Gabriel et Brian Eno pour son premier album et participe à l’enregistrement de « I’m Your Fan », titre hommage à Leonard Cohen. Pas mal pour un début !

En France, le grand public l’a découvert lorsqu’une émission de télévision a utilisé une de ses chansons comme générique au milieu des années 90.

Oryema était loin de la musique africaine traditionnelle. Il utilisait synthetizers et boites à rythmes pour une musique atmosphérique basée sur la mélancolie et les mélodies. « Land Of anaka » en est une belle illustration. La musique d’Oryema dans les années 1990 est belle, sublime même. Une importance particulière est également apportée aux voix, la sienne et celles des choeurs. « Exile » et « Beat The Border » seront de grands succès. Celui de « Night To Night » sera moindre malgré la présence de Daniel Lanois à la production. Oryema s’éloigne peut être trop de ses racines et de son public.

Il continue d’enregistrer jusqu’en 2010 et vit en Normandie. Il est décédé le 22 juin 2018. Il incarne la grande période du label « Realworld » de Peter Gabriel, cette époque où mélange des cultures était une force, un atout pour mieux connaître l’autre. Paris était alors la capitale mondiale de la world music. Où est passée cette époque ?

Discographie

Exile (1991, Realworld)***