GOSPEL

Kind of gospel Aux Etats-Unis, alors que beaucoup de musiciens blancs se sont précipités vers la « country » et vers des musiques régionales pour exprimer leur spiritualité, beaucoup de noirs se sont dirigés vers le Gospel, vers des chants spirituels et religieux traditionnels venus directement des temps de l’esclavage.

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Ce gospel la tire ses rythmiques du blues et des débuts du jazz. Le compositeur et chanteur Thomas A. Dorsey a bien cristallisé le genre avec le classique « Take My Hand, Precious Lord ». Il écrira ensuite de nombreuses chansons qui deviendront des classiques du genre.

Lorsque le gospel est chanté dans les églises, il est interprété par des chorales avec quelques chanteurs lead qui s’amusent ensemble. Soit le chanteur répète le chant de la chorale, soit c’est l’inverse. De plus, le chanteur lead improvise beaucoup et met l’accent sur la mélodie. Avec l’évolution du genre, les solistes ont gagné en virtuosité et leurs chants, parfois très libres, transmettaient énormément d’émotions pour bien rendre compte de la spiritualité et de l’extase religieuse. On trouvait dans ces interprètes autant de femmes que d’hommes. Brother Joe May, reverend James Cleveland, The Golden Gate Quartet, Mahalia Jackson, les Staple Singers, Tramaine Hawkins, The Clara Ward Singers et beaucoup d’autres ont gagné des réputations solides, nationales, parfois mêmes internationales auprès d’un public composé de noirs et aussi de blancs. Les petites formations étaient le format le plus répandu et les grands noms étaient Five Blind Boys Of Mississippi, The Soul Stirrers, The Swan Silverstones et The Dixie Hummingbirds. En règle générale, les harmonies vocales étaient la priorité de ces formations. Aux Etats-Unis, l’étiquette « black gospel » est vite collée sur ce gospel en réaction au « gospel originel », celui des églises du Sud du pays et au genre « religious », chants religieux traditionnels des esclaves africains au 19eme siècle.

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Mahalia Jackson

Avec le temps, le gospel et les différentes musiques noires populaires se sont mutuellement influencées et mélangées. Le « doo-bop » qui mènera au R&B en est un bel exemple. Le gospel a eu un impact énorme sur la soul. Les grands interprètes de funk, de soul et de R&B moderne ont une base gospel.

Comme genre à part entière, le gospel cesse d’évoluer au milieu des années 1970. L’amélioration des relations raciales donne une audience grandissante à la musique noire plus populaire (soul, R&B, blues) qui est également beaucoup plus lucrative. Le funk et la très sophistiquée « soul de Philadelphie » deviennent les genres dominants.

Cependant, il reste intact et bien vivant dans les églises pendant de nombreuses années. Dans les années 1990, un gospel baptisé « Contemporary gospel » refait surface. Il est très largement influencé par le R&B moderne. Des artistes comme Whitney Houston lui redonne également ses lettres de noblesse (voir la B.O. Du film « Preacher’s Wife ») ainsi que la chorale Sounds Of Blackness.

A cette époque, le genre se divise en trois parties : Le « gospel original » (chorales noirs du sud des USA), le « country-gospel » (de la country très classique mais dont les textes ont pour sujet dieu) et le « contemporary gospel » ou « C.C.M. » (contemporary christian music). Kirk Franklin sera largement leader de cette troisième partie.

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Ce qui est incroyable dans la musique gospel, plus que son évolution propre, c’est son impact sur la culture musicale en générale. Le succès de l’album « Play » de Moby doit beaucoup au blues et au gospel (c’est la base de l’album) et des artistes, jeunes et davantage marqués par le jazz et les cultures électroniques de la fin du 20eme siècle, continuent de travailler avec le gospel. C’est le cas, par exemple, d’Alexandre Destrez sur le projet « Alabama 65 » ou de Faada Freddy. Des stars comme Luther Vandross l’ont souvent utilisé (« Power Of Love / Love power ») et il est courant de l’entendre sur des albums jazz. Avec le retour de la spiritualité et des religions, il a encore de belles et longues années devant lui.

Quelques références indispensables :

golden The Golden Gate Quartet « Made In Raleigh February 2002 » (2004, Fremeaux)*** Achetez

tramaine Tramaine Hawkins « A to a higher place » (1994, Columbia / Sony)*** Achetez

amedugospel L’âme du gospel (1997, Sony)***

kirk Kirk Franklin « The Nu Nation Project » (1998, Interscope)*** Achetez

Kind of gospel Kind Of Gospel (2002, Sony) Achetez

mahalia Mahalia Jackson « The Power And The Glory » (1960, Legacy / Sony)** Achetez

sob Sounds Of Blackness « Africa To America » (1994, Perspective / Universal)*** Achetez

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