GUITAR WORKS

 Après le piano, la bass et le saxophone, la guitare !

L’instrument roi du blues puis du rock, puis du hard-rock puis du metal mais pas seulement. Le reggae et le funk l’ont utilisé à leur façon de même que le jazz.

Dans le rock, en général, la guitare est électrique. Elle est dans les mains de solistes très doués techniquement qui l’utilisent parfois en sons saturés, d’autres fois en solo électrisés, parfois avec des effets de studios et de façon plus mélodique.

Concernant le funk, dans 90% des cas elle est utilisée pour le placement et en riff rythmiques courts. De temps en temps, rarement, on rencontre des guitaristes adeptes de la guitare electrique saturée comme avec Eddie Hazel ou Jesse Johnson.

Dans la « world », le plus souvent, elle est acoustique. La bossa-nova, le reggae, la musique africaine lui donnent une place de premier rang. On pensera au blues africain d’Ali Farka Toure ou à Djelimady Tounkara, à Antonio Carlos Jobim ou à Bob Marley. En Argentine, avant l’arrivée du bandonéon, elle est l’âme du tango, en Espagne celle du flamenco.

Elle est probablement née en Egypte il y a 3500 ans. Elle n’avait que trois cordes. Au Moyen-âge, en Europe, elle en gagne une quatrième. Au 16eme siècle, elle passe à 5 cordes puis à 6 au 17eme. Instrument à cordes pincées joué avec les doigts, ayant un long manche, une table d’harmonie plate en bois et une caisse de résonance. C’est la définition de base. Les progrès technique puis la concurrence économique la feront évoluer rapidement en fonction des époques. Pour un historique complet des marques, ils ont fait ça très bien ici.

L’arrivée de l’ampli a changé la méthode. D’une guitare acoustique utilisée en accompagnement de voix nues (blues, reggae, world) ou pour habiller les poésies d’une génération folk (Dylan, Baez…), l’instrument est devenu bruyant, central, violent, saturé. Valable surtout pour le rock. Dans le jazz, il n’a pas été indispensable jusqu’à l’arrivée du « Bitches Brew » de Miles et la naissance du jazz-rock. Le trompettiste l’utilise souvent à cette époque dans ses recherches de nouveaux sons. Voir le sombre et culte « Complete Jack Johnson Session ». Un musicien du nom de George Benson lui donnera quelques lettres de noblesse à la fin des années 1960 et au début des années 1970 avant de rencontrer un certain Quincy Jones…Puis viendra le funk festif de Parliament / Funkadelic largement dominé par la guitare d’Eddie Hazell. Le funk beaucoup plus propre, vrai travail de studios, des années 1980 fera de la guitare un élement rythmique du « groove« . Les guitares wah-wah sont légions.

Le maître incontesté de l’instrument, décennie après décennie, au delà des genres, c’est le môme de Seattle, James Allen Hendrix alias Jimi. On pourrait vous parler pendant des heures de grands guitaristes et citer Carlos Santana, Eric Clapton, Jimmy Page, Slash, Chuck Berry, Eddie Hazell et une liste longue, longue, si longue. Nous avons préféré nous attarder sur différents type d’utilisation de cet instrument dans les genres que nous apprécions particulièrement ici. Beaucoup de blues et de rock, un peu de funk et un soupçon de reggae. En route donc avec The Edge, Mike Campbell, Little Milton, Bootsy Collins, Slash, Bob Marley et quelques autres moins connus mais tout aussi bons.

Allez, en route !

 Bob Marley « Redemption Song ». Travail au corps entre une voix et une guitare pour un titre culte. Dernier concert où il joue ce titre peu de temps avant sa mort. Ceci explique la charge émotionnelle de cette version. La guitare se fait intime comme pour une soirée entre amis autour du feu. Acheter

 Djelimady Tounkara « Djely Blues ». Musicien africain, grand technicien, spécialiste du blues qui a joué un rôle important dans la musique du continent. Acheter

 U2 « With Or Without You ». Hymne des années 1980 et grand titre des irlandais. Les cordes de The Edge résonnent partout sur la planète. Guitare rythmique très caractéristique souvent très mélodique. Le jeu de The Edge sera pour beaucoup dans le succès du groupe. Acheter

 Oasis « Wonderwall ». Rock n roll anglais. Voix de galérien insouciant sur une musique majestueuse où la guitare de Nöel Gallagher joue un rôle central. Hymne des années 1990 n’en déplaise au critique rock Christophe Lemaire. Acheter

 Dust Junkys « Movin’ On ». Encore des anglais ! De Manchester, les Dust Junkys avait installé une musique hybride entre rock et rap. Beaucoup de présence du guitariste Sam Brox souvent accompagné par DJ et rapper. Carrière éclair. MC Tunes aura plus de réussite avec les 808 State.

 Little Milton « Blue Monday ». Un maître du blues, un maître de la guitare dans un titre majeur de sa carrière. Entre blues et soul, frontière fine, très fine. Acheter

 Jef Lee Johnson « Take The Coltrane ». Album d’un trio composé de Michael Bland (batterie), Sonny Thompson (bass) et Jef Lee Johnson (bass, guitare), trio qui a joué avec la terre entière de Miles Davis à Billy Joël en passant par Prince. Un album électrique, rock, blues parfois en flirt avec le metal. Trois virtuoses et des guitares souvent saturées. Quelques reprises de Duke Ellington. Bel album de l’année 2001. Acheter

 Jimi Hendrix « All Along The Watchtower », « Hey Joe ».

Il fallait bien deux titres pour le Jimi. Reprise d’une chanson de Dylan (« All Along The Watchtower ») et composition originale culte (« Hey Joe ») dont on ne compte plus les reprises. En quatre ans seulement, il est devenu un mythe. Avec le « Jimi Hendrix Experience » puis avec l’éphémère « band of gypsies » monté avec ses potes black Buddy Miles et Billy Cox, il signe des classiques. Avant de se lancer en solo, il avait joué avec les Isley Brothers, Ike & Tina Turner, B.B. King, James Brown, Otis Redding, Sam Cooke et Little Richard, entre autres. Le « voodoo child » sera le premier à faire pleurer une guitare (« Still Raining, Still Dreaming »). Son influence sur les générations suivantes est considérable. Van Halen, the cult, Prince, Stevie Ray Vaughan, Lenny Kravitz avoueront tous leur admiration pour lui. Il est à la guitare ce que Pastorius est à la bass. Acheter

 Kenwood Dennard « Purple Rain ». Hiram Bullock assure la guitare, Marcus Miller la bass sur l’unique album de ce batteur. Un bel hommage à Prince.

 Bootsy Collins & George Clinton « Power Of Soul ». Les parrains du P.Funk rendent hommage à Hendrix. Phelps Collins à la guitare. Acheter

 BB & Q Band « Dreamer ». La subtilité, la classe, le jeu unique de Mike « Dino » Campbell. Le guitariste le plus innovant et le plus prolifique des années 1980 dans la musique funk. L’un de ses plus beaux riffs rythmique (sinon le plus beau) signé avec le groupe BB & Q band en 1985. Inoubliable, indémodable, brillant. Acheter

 Michael Jackson « Give In To Me ». Moitié anglais, moitié américain, le guitariste Slash, figure emblématique du groupe rock « Guns N Roses », marque la transition entre les années 1980 et 1990. Michael Jackson, lors de l’enregistrement de « Dangerous », son album le plus « black », ne veut pas perdre son public blanc. Il fait appel au guitariste classé comme le 2eme meilleur guitariste de tout les temps derrière Jimi Hendrix. Il en résulte un « Give In To Me » très réussi avec un équilibre presque parfait entre mélodie et puissance rock. Acheter

 Miles Davis « Archie Moore ». Miles Davis en pleine recherche sonore. Nous sommes en 1970. Le géant est lassé et ne trouve aucun son convenable pour ses oreilles. Titre rare et exceptionnel, blues d’une grande pureté par le guitariste John McLaughlin. Acheter

 Blind Faith « Presence Of The Lord ». Enorme groupe anglais à la carrière éclaire. Steve Winwood, Ginger Baker, Rick Grech et Eric Clapton ensemble, trop d’ego. Arrangeur : Chris Blackwell, futur fondateur du label « Island ». Enorme je vous dis. Ce titre et le superbe solo de Clapton datent de 1969, année de leur début. Acheter

 The Time « Blondie ». Dans chaque album du super groupe funk, Jesse Johnson avait carte blanche sur un ou deux titres pour jouer très rock. Un bel exemple sur « Pandemonium » en 1990. Ensuite, après leur séparation, il aura le même rôle sur les productions de Jam & Lewis. Quand le funk se fait rock. Acheter

Merci à Jean-Noël Ogouz qui m’a beaucoup appris sur le rock lorsque nous préparions les compilations « Black Archives » chez Warner en 2002. Pour Hendrix, j’ai lu son livre « Le Rock de A à Z« .

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