Et voilà un Fakear qui renvoie toute une génération d’artistes français de la scène electronique sur les étagères, bien rangés pour une eventuelle écoute quand on voudra se souvenir.
Il est bon le môme de Caen, brillant même du haut de ses 25 ans. Avec « Animal », il impose une musique electronique teintée de « world music » et qui sonne comme l’ami Flume. Ici, la sono mondiale retrouve ses lettres de noblesse. Electronique oui, mais avec des tablas, des voix indiennes et de nombreux ingrédients « world ». Le tout sur des claviers electrisés, des bass puissantes et un groove tout aussi puissant.
A ses côtés, Andreya Triana, entre autres. Electronique oui mais avec de l’émotion. Ça, c’est pas façile à faire. Le producteur de Caen y arrive assez bien. Ah oui, il est de Caen ! Respect non ? J’ai pas dit de Versailles, pas de Paris et de milieux branchés et aisés, non de CAEN, Normandie. Vous me suivez ? Non ! Et bien être aussi bon et réussir à se faire connaître en étant originaire de Caen, c’est tout simplement prodigieux. Et ça prouve une chose : On a du talent ! Et il en a beaucoup.
Sa musique est chaude, sensuelle et alterne titres pour les dancefloors et titres pour l’écoute. C’est drôle, sur « Le Chant Du Monde », je me suis surpris à penser à Deep Forest dont le premier album est sorti l’année de sa naissance. Pourtant, pas grand chose à voir à part un esprit « world ». « Leaving Tokyo » est particulièrement réussi grâce aux ambiances dont il a le secret, résultat d’une alchimie entre claviers, sons de piano et voix. Là, c’est celle de Rae Morris. Il utilise même des sons de harpe…
Sur scène, c’est encore plus impressionnant. Peut être pour cette raison qu’il a fait un « Olympia » complet. Peut être pour ça qu’il a soufflé le public à l' »Ultra festival » de Miami, public pourtant habitué au top dans le genre.
« Animal » révèle un jeune et très talentueux producteur, bourré d’idées, avenir et leader de la nouvelle scène electronique.
Fakear Animal (2016, Mercury)*** Acheter
Sortie : 03 juin 2016.