OMAR est de retour

 Le chanteur anglais Omar, figure de proue du courant « acid-jazz » des années 1990, est de retour avec un superbe album.  

 Né à Canterbury, Kent, Angleterre, en 1969, il envoie une cassette « demo » à DJ Dave Pearce alors qu’il n’a que seize ans. La chanson « Mr Postman » passe en radio et lui permet de devenir le batteur du « Kent Youth Percussion Orchestra ». Il signe avec le label « Kongo » et sort l’album « There’s Nothing Like This » en 1990. Le succès de l’œuvre l’amène à signer avec « Talkin’Loud« , label plus important. Il est un artiste majeur des années 1990 et un leader du mouvement « Acid-Jazz« .

Il a également travaillé avec la chanteuse Mica Paris. Ça, c’est la version résumé.

La vérité, c’est qu’Omar est un artiste majeur en Angleterre, considéré comme le parrain de la soul moderne outre-manche. Chanteur mais également auteur-compositeur et producteur, il est omniprésent depuis le début des années 1990. D’abord grâce à son classique « There’s Nothing Like This » puis grâce à son influence sur d’autres artistes. India Arie, Erykah Badu et Angie Stone n’ont jamais caché leur admiration pour son travail. Même Stevie Wonder admettra son admiration pour Omar.

La tonalité de son oeuvre est très R&B mais sa musique n’a pas de frontière. Il n’hésite pas à toucher au reggae, au funk, au hip-hop, au jazz, au rock ou à des sonorités très caraïbe. Depuis « There’s Nothing Like This », aucun hit majeur mais un parcours tranquille avec la qualité et l’intégrité pour priorités. Et ses fans de longue date ne l’ont jamais quitté.

Omar a la passion pour ligne de conduite. Elle lui vient de son père Byron Lye-Fook, batteur et musicien de studio pour Bob Marley, Horace Andy et les Rolling Stones. Voilà pourquoi il a débuté par la batterie avant de se diriger vers le piano puis la bass. A l’adolescence, Mark King des Level 42 est son idole. Il joue dans des formations jazz et des groupes de percussions en Italie, au Brésil et aux Etats-Unis. Il n’a que quinze ans…

Omar s’essaiera un temps à des études classiques mais la tentation d’une carrière pro dans la musique sera plus forte.

 Il débute donc sur le label « Kongo » de son père. 1990 : « There’s Nothing Like This » est N°1 en Angleterre et très bien reçu en France. A cette époque, l' »acid-jazz » est le courant le plus populaire dans le royaume-uni. Le DJ Gilles Petterson vient de mettre en place le label « Talkin’ Loud ». Les albums « There’s Nothing Like This » (1990) et « Music » (1992) voient le jour sur ce label.

Avec un tel succès, les majors du disque de l’époque lui font les yeux doux. Il signe avec RCA (BMG) un contrat pour deux albums dont il attend une forte promotion. « Pleasure » (1994) et « This Is Not A Love Song » (1997) enregistrés avec les producteurs stars Leon Ware et Lamont Dozier (grands noms de la Motown) puis avec David Franck ne reçoivent pas l’accueil qu’il attendait dans sa maison de disque. Il part pour le label français « Naïve ».

A cette époque, son nom et sa musique ont beaucoup moins d’influence. Sa musique trop associée au courant « acid-jazz » en berne attire un public plus restreint après sept années très intenses.

Omar s’éloigne un peu des studios en solo mais il signe quelques belles collaborations. Ce sera le cas en 2004 avec le rapper Common sur l’album « Electric Circus » de celui-ci.

Son retour solo a lieu en 2006 avec l’album « Sing (If You Want It) », oeuvre indispensable dans sa carrière. Common, Angie Stone, Rodney P. et Estelle enregistrent avec lui. Une façon de lui rendre hommage. Stevie Wonder chante « Feeling You » en duo avec lui, une chanson que l’américain lui avait promis quinze ans plus tôt. Scratch Professor, légende du reggae et ami de longue date, apporte également sa contribution à l’album pour les rythmiques. Résultat : Une victoire de la musique en Angleterre et un prix spécial pour l’ensemble de sa carrière.

Ensuite, Omar prend à nouveau du recul avec les studios pour se concentrer davantage sur une carrière d’acteur. Il reviendra en 2012 sur le label « Shanachie » avec l’album « The Man ». On y retrouve Caron Wheeler, autre grande figure de la soul en Angleterre.

Huit albums en 26 ans. Un rythme tranquille qui explique sa longévité et surtout la qualité constante de chaque opus. Désormais, Omar n’est sur aucun label. Totalement libre, il revient en 2017 pour notre plus grand plaisir.

Discographie

 There’s Nothing Like This (1990, Talkin’ Loud)** Acheter

 Music (1992, Talkin’ Loud)**

 For Pleasure (1994, RCA)***

 This Is Not a Love Song (1997, RCA)*** Acheter

 Best By Far (2001, Naïve)** Acheter

 Sing (If You Want It) (2006, Tru Thoughts)*** Acheter

 The Man (2013, Shanachie)*** Acheter

 Love In Beats (2017, Freestyle Records)*** Acheter

Bandcamp

Artistes du même genre ou de la même époque : McKoy Family, Noël McKoy, Rahsaan Patterson, Soul II Soul, James Taylor Quartet, Bilal, Urban Species, Shaun Escoffery, Geoffrey Williams

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