Samara Joy McLendon est née dans le Bronx en 1998 d’un père producteur, bassiste et compositeur de jazz et gospel. Ses grands-parents dirigeaient un quartet gospel à Philadelphie. Elle était donc prédestinée à une carrière musicale.
Jazz et gospel traditionnel
Grâce à son père, elle rencontre les icones Dinah Washington et Betty Carter, deux grandes artistes afro-américaines populaires depuis les années 1940. Son père la présente aussi aux stars gospel Clark Sisters et Kirk Franklin. Elle grandit donc en chantant le gospel à l’église dont elle devient leader dès ses 16 ans. Elle s’intéresse au jazz pendant ses années d’études à l’école d’arts Fordham. Elle se produit régulièrement avec un groupe de jazz et remporte un concours de chant. C’est en entendant une version du Lover Man de Sarah Vaughan qu’elle décide de s’investir davantage dans le jazz. Elle s’inscrit dans des études consacrées uniquement à cette musique et remporte le « concours international de chant jazz Sarah Vaughan » en 2019. Ensuite, elle étudie l’histoire du jazz et obtient une bourse pour suivre des cours. Finalement, elle est diplômée en compositions et arrangements.
Débuts en studio
Encouragée par le producteur Matt Pierson, elle réussit à soulever des fonds pour enregistrer son premier album. Elle recrute le guitariste Pasquale Grasso, le batteur Kenny Washington et le bassiste Ari Roland pour entrer en studio. Son premier opus éponyme voit le jour en juillet 2021. Il est composé entièrement de reprises de standards. Au-delà de l’accueil chaleureux qui lui est réservé, l’album lui vaut d’obtenir des dates de concerts dans de nombreux clubs de Manhattan, New-York, ainsi qu’une programmation au prestigieux « festival jazz de Newport ». Elle signe alors avec le prestigieux label jazz Verve.
La reconnaissance
En juin 2022, elle sort Longer Awhile, deuxième album. Il est nommé meilleur album de jazz vocal à la 65eme cérémonie des Grammy Awards. Plus important encore, Joy remporte le très convoité prix du meilleur nouveaux talent jazz de l’année. 2023 est l’année de son œuvre Joyful Holiday. On entend le pianiste Sullivan Fortner à ses côtés. Ce musicien et compositeur originaire de la Nouvelle-Orleans est une valeur sûre qui a déjà joué avec la crème du jazz américain. Obtenir sa participation est une belle reconnaissance de son talent. À la même époque, sa chanson Tight lui vaut de remporter le prix de la meilleure performance jazz aux 66eme Grammy Awards. Nouvelle preuve de la reconnaissance du métier à son égard.
2024 / 2025
Après cette consécration, Samara Joy enregistre le titre Why I’m Here qu’elle a co-écrit avec PJ Morton, ancien membre des Maroon 5 et originaire de la Nouvelle-Orleans. La chanson est destinée à la B.O. d’un biopic consacrée à la politicienne Shirley Chisholm. Le film Shirley sort en salle en mars 2024. Le mois d’octobre suivant sort son album Portrait, une œuvre aux arrangements soignés co-produite par le trompettiste Brian Lynch. Ce dernier est un maitre de la trompette, ancien de la célèbre formation « Jazz Messengers », qui cumule presque 50 ans de carrière. Portrait se partage entre des interprétations de standards et des textes originaux placés sur des musiques de Mingus, Sun Ra et d’autres.
Notre avis
À l’évidence, Samara Joy est fortement influencée par les chanteuses Lalah Hathaway et Sarah Vaughan ainsi que par George Duke. Si vous aimez Cecile McLorin Salvant, Esperanza Spalding, Kandace Springs ou encore Melody Gardot alors vous apprécierez Samara Joy. Son répertoire entre jazz vintage et pop peut toucher un public large. Elle a tout d’une grande. En tout cas, c’est la nouvelle sensation jazz que vous devez découvrir si vous aimez le jazz vocal traditionnel.
Discographie
Samara Joy (2021, Whirlwind recordings)** FNAC, Itunes
Linger Awhile (2022, Verve)** FNAC Itunes
A Joyful Holiday (2023, Verve) FNAC,