Entre « The Shoes » et « Cassius » avec une touche beaucoup plus soul, Adam Naas s’impose comme un talent brut à l’avenir radieux. Enfin ! s’il le veut car l’homme semble presque surpris d’être là.
A la première écoute, ce qui surprend et qui prend aux trippes, c’est cette voix, arrogante, un peu vulgaire, presque rauque, unique. Et la mélodie, sublime. Immédiatement, des titres comme « I Love U So » des Cassius ou « Give It Away » des Shoes se sont imposés à ma mémoire. Mais ici, si la mélodie est aussi entêtante, la voix fait la différence.
Adam Naas semble habité par l’histoire du blues et de la soul. Mais il a aussi cette touche electronique des années 2000. Ses sons de claviers ont des reminiscences de « Zero 7 » et de la « génération Bristol ». Sa guitare parle avec le blues et la soul. Ses rythmiques aussi, notamment sur « Go Slow » où l’utilisation d’une boite à rythme « vintage » nous ramène directement dans les années 1980. Ses touches de piano, ses claviers aériens, sa voix « princière » tantôt haute, tantôt basse, suintent la nostalgie et le romantisme sans jamais tomber dans la tristesse. Fort le monsieur, très fort. D’une beauté à tomber.
Un seul artiste nous avait fait un effet aussi puissant ces dernières années à la première écoute : Nicolas Leroux. Souhaitons lui un parcours aussi inspiré.
Adam NAAS (2016, Mercury)*** Acheter