Une pochette « à la Jungle Brothers » (« Done By The Forces of nature », 1989), une musique puissante (entre funk, électronique et rap avec la culture créole), tel est « Carnaval Odyssey », premier album de Dowdelin.
À l’écoute de Dowdelin, les connaisseurs de musiques noires auront des images plein la tête. De titres chaloupés riches de culture antillaise (« Ka Fwo Bit », « Mwen Vlé »), ils assisteront à une partie de ping-pong très « funk-jazz » (« Jay Pal »), très festive et très cuivrée avant d’entrer dans un terrible « groove mid-tempo » (« Slowdown »).
Ici, les années 1980 sont très présentes grâce à l’utilisation de boites à rythmes de cette époque (T.R. 808). La culture hip-hop est également omniprésente par des sons de claviers qui rappellent le travail de J Dilla et Slum Village ou la « nu soul » des années 2000 (« Vis La Vie »). Parfois, on croit entendre « Mint Condition » du temps où ce groupe utilisait des « steel band » dans sa musique, parfois Fela ou Manu Di Bango s’imposent rapidement au détour d’un « Ka Fwo Bit », Dajla dans un « Carnaval Odyssey » et on finit par voir des « Elephants Roses » entouré d’Eugene Mona et de Ti-Celeste.
La musique de Dowdelin est comme une peinture, un patchwork dans lequel il est difficile de démêler les différentes influences. Une fusion réussie, aussi puissante, colorée et métissée que la voix d’Olivya. Un album terriblement contemporain, comme une recette de cuisine créole dans laquelle instruments traditionnels (gwoka) se mélangent à l’électronique la plus moderne liés par des épices anciennes. Et ça pique ! Une musique redoutable et fraîche, concoctée par David Kiledjian, Raphael Philibert et Gwendoline « Olivya » Victorin. À consommer sans modération.
Dowdelin « Carnaval Odyssey » (2018, Underdog)*** CD, vinyl, Sortie : 26 / 10 / 18
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