D’abord, il y a cette pochette, incitation à la rêverie, à l’ailleurs. Ensuite, il y a Julien Birot au mix, assurance d’une qualité de son sans faille. Elle est bien là. Après vient le nom des musiciens : Olivier Temime au sax et Julien Charlet à la batterie, assurance d’un « groove » de qualité.
Puis, après lecture de leur bio, on apprend que Allonymous, slammer de talent, a également oeuvré aux côtés des Cinematic Orchestra. Inutile d’en dire plus, le temps est venu d’écouter l’album. Et là, un voyage, un dépaysement, un cours d’histoire, un cours de musicologie. Toute l’histoire musicale du peuple noir est là. Chants world afro, blues, slam, spoken world, jazz, soul, racines africaines dans l’esprit des « Sounds Of Blackness« …Voyage dans les genres, les cultures, les époques…sublime. Une plongée dans l’histoire, la tête dans les nuages comme le suggère la pochette. Un moment avec les Last Poets, avant de rejoindre 4Hero et Ursula Rucker pour changer de pièce avec le trio Esperanza et les Nubians, vite rejoins par Ibeyi soutenu par Kenny Clarke et Doudou Ndiaye rose…Oui, « The Volunteered Slaves » connait la musique.
Olivier Temime tient un rôle de tout premier plan. Omniprésent, il est magistral sur le « God Only Knows », seul titre pop de l’album, transition entre racines africaines et étape électronique. Une version inédite, véritable relecture des Beach Boys. Un titre rock, le « Jonathan’s Back » et sa guitare électrique. Quand au « Us & Them » des Pink Floyd, il est revu tout en douceur, en nuance, avec des balayages de batterie d’un niveau supérieur.
Volunteered Slaves est un collectif à la puissance technique indiscutable. Mais, mieux encore, voici un collectif à la mémoire vive intelligente, véritable jukebox de la culture noire du 20eme siècle. Que du bonheur !
Sortie : 14 avril 2017
The Volunteered Slaves « RIPCORD » (2017, Harmonia Mundi)**