Neneh CHERRY

 Belle fille du jazzman Don Cherry, la chanteuse Neneh Cherry s’est construit une solide personnalité aux confins de multiples genres. Déjà trente ans de carrière…

Neneh Mariann Karlsson est né en 1964 à Stockholm, Suède. Son père, Ahmadu Jah, est un excellent percussionniste. Neneh est élevée par sa mère et son beau père, entre Stockholm et New-York.

À 14 ans, première expérience musical avec le groupe punk « The Cherries ». Désormais, elle vit à Londres. Ensuite, courte expérience avec « The Slits » et « The Nails » puis elle rejoint « Rip Rig + Panic », groupe funk / punk expérimental (funk et punk ensemble, c’est forcement expérimental !). Avec cette dernière formation, elle travaille sur trois albums : « god » (1981), « I Am Cold » (1982) et « Attitude » (1983). Séparation et elle continue avec « Float Up CP », qu’elle quitte après un album (« Kill Me In The Morning », 1986). Pour l’instant, à part quelques anglais branchés, personne ne connaît l’existence de Neneh Cherry. Ça va vite changer…

À partir de 1986, elle se produit comme rappeuse dans des clubs londoniens. Grâce à cet épisode, elle obtient un premier contrat. Le single de ses débuts en solo est intitulé « Stop The War » avec un texte très engagé contre la guerre des Falkland qui fait scandale en Europe à l’époque.

La rencontre avec Cameron McVey va changer le cours de sa vie. Leur relation professionnelle et privée aboutit à la conception de « Raw Like Sushi », album des débuts en 1989. « Buffalo Stance » et « Manchild » sont des hits internationaux. Ce dernier est co-écrit par Robert « 3D » Del Naja, alors membre du collectif « Wild Bunch » et futur leader du groupe « Massive Attack ». Le son Cherry, très pop avec de fortes influences soul et hip-hop, est parfaitement dans l’air du temps. Neneh Cherry devient une star en Angleterre, au même titre que les « Soul II Soul ». Sa voix, ses refrains entêtants, plaisent à un très large public. Elle est sur toutes les radios. Succès trop rapide non confirmé trois ans plus tard. En effet, malgré les présences du rapper Guru et du chanteur Michael Stipe de R.E.M., « Homebrew » est un flop commercial. Mais la présence de Geoff Barrow à la production la place dans le courant « trip-hop« . Barrow met en place le style qu’il utilisera ensuite avec « Portishead ».

Moins de succès en solo, pas grave. Elle rebondit en 1994 avec un hit planétaire : le « seven seconds » enregistré en duo avec Youssou N’Dour. Ce titre, manifeste contre le racisme, chanté en anglais, wolof et français, inonde les ondes de la planète.

Deux ans plus tard, le très atmosphérique et très trip-hop « Man » lui vaut à nouveau un immense succès solo. Pour le public, elle fait maintenant partie du courant « trip-hop » de Bristol. « Woman » et sa section de cordes absolument fabuleuse est encore dans le coeur et la tête de nombreuses personnes vingt ans plus tard. L’oeuvre sort deux ans après le « Protection » des Massive Attack et deux ans avant leur « Mezzanine » et impose le genre trip-hop. Mais son beau-père décède pendant l’enregistrement. Elle perd celui qui fût son inspirateur. Un drame qui change en profondeur sa vision de la vie.

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En 1996 et 1997, des collaborations remarquables avec Tricky, autre ami de Bristol, lui aussi membre de Massive Attack (« Nearly God », 1996 ; « Kootchi », 1996 ; « Feel It », 1997). En 1998, son demi-frère, Eagle Eye Cherry, se lance en solo avec un premier album très réussi.

Après ce succès, l’artiste va prendre une direction un peu anarchique et très expérimentale. Elle semble se moquer des diktats du commerce, loin des maisons de disques. Elle se fait plaisir mais semble un peu oublier son public. Elle entre dans les années 2000 avec le groupe « cirKus » mis en place avec son mari Burt Ford. À cette époque, Neneh Cherry fait partie de l’histoire pour de nombreuses personnes, dans le meilleur des cas. Pour d’autres, elle est tombée dans l’oubli. Le décès de Don Cherry a des conséquences profondes sur sa carrière.

Elle revient en solo en 2012 avec « The Cherry Thing ». Le trio jazz scandinave qui accompagnait son beau-père assure les instrus. Un album dynamique, expérimental, très créatif mais qui passe presque inaperçu. C’est pire en 2014 avec « Blank Project ». Neneh Cherry joue la musique qu’elle veut entendre, pas celle que son public attend d’elle. En sera t-il autrement avec le nouvel album ? 3D est de nouveau à ses côtés…

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Discographie

 Raw Like Sushi (1989, Circa)*** Acheter

 Homebrew (1992, Virgin)*** Acheter

 Youssou N’Dour & Neneh Cherry « 7 Seconds » (1994, Chaos / Columbia)*** Acheter

 Man (1996, EMI)** Acheter

 CirKus (2006, Wagram)** Acheter

 The Cherry Thing (2012, Smalltown / Supersound)* Acheter

 The Cherry Thing remixes (2012, Smalltown / Supersound) Acheter

 The Blank Project (2014, Smalltown / Supersound) Acheter

Broken Politics (2019, Smalltown / Supersound)** Acheter

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