L’artiste Prince nous quittait en 2016. Neuf ans déjà. Le temps du souvenir pour ses nombreux fans. Tout au long de sa carrière qui débutât à la fin des années 1970, Roger Nelson s’est amusé en jouant. Parfois, il aimait à jouer durant des heures en répétitions ou sur disque sans prononcer une parole.
Ce fut le cas avec le groupe 94 East dont il était membre. Il reste quelques traces de cette période tel cet instrumental de 55mn enregistré en 1977 avec le bassiste Andre Cymone -Prince dira qu’il a été son bassiste le plus redoutable- et avec Bobby Z.
Par la suite, il y’aura le projet Madhouse de son saxophoniste Eric Leeds. Du funk et du jazz expérimental sur trois albums enregistrés entre 1987 et 1994. L’album N.E.W.S. de 2003 s’inscrit dans cette même ligne artistique : 4 titres instrumentaux de 15 mn chacun. Il en va de même pour Expectaction, album de 2003 dans lequel il cherche de nouvelles directions. 8 titres instrumentaux commençant tous par EX. Dans chaque concert, de larges moments étaient réservés à du jeu sans parole. Dans les années 2000, les projets Xenophobia contiennent également de fabuleux titres entièrement instrumentaux à commencer par le titre éponyme Xenophobia. Bref ! Prince aimait à jouer pour mettre en valeur la qualité de ses musiciens et parce que la musique est d’abord le rapport d’un homme à son instrument : « Real music by real musicians ».
J’ai choisi quelques titres entre 1977 et 2016 pour illustrer ces propos. Le côté « muet » de Prince, jamais obscur, toujours lumineux avec la force technique et l’inspiration à ses côtés (je suis aussi un fan de Star Wars ). Des titres rares. Bonne écoute. 2H15 de musique…
Instru 55mn avec Andre Cymone et Bobby Z
Trois musiciens qui jouent bien avant leur entrée dans le star-système. Juste trois musiciens qui se retrouvent dans un entrepôt glauque pour jouer, mettre en place des idées dans l’espoir de signer avec une maison de disques. Prince a dit qu’Andre Cymone avait été son meilleur bassiste. On comprend pourquoi à l’écoute de ces 55mn. Ce document est aussi la preuve que Prince était d’abord et avant tout un musicien de funk. Dix ans plus tard, il se souviendra de cette période, de ce style de jeu en signant Madhouse par exemple. Un document fascinant.
Dans le groupe de son saxophoniste Eric Leeds, Prince jouait un rôle essentiel dans les compositions. Il avait signé Madhouse sur son label Paisley Park en 1987. Un projet acoustique avec un soupçon d’électronique cher aux fans et qui n’a pas tant vieilli que ça 40 ans plus tard. Madhouse a servi de laboratoire pour ses projets solo. John Lewis était à la batterie, son frère Bill à la bass et Austra Chanel aux claviers. Puis Levi Seacer Jr et Matt Fink rejoindront le groupe.
Madhouse Dopamine Rush 22-23-24. Dopamine Rush est un titre qui figure sur Times Squared, premier et meilleur album solo d’Eric Leeds sorti en 1991. Madhouse le reprend deux ans plus tard et en fait un beau Dopamine Rush Suite.
Bobby Jo#1 Au départ, cet instrumental figurait sur l’album solo d’Eric Leeds sous le titre Once Upon a Time. Cette version en piano solo, offerte à la chanteuse Ingrid Chavez, date de décembre 1987.
Xenophobia (studio live version). Après de multiples prises, Prince enregistre cette version définitive de 12 minutes en 2001, en ajoutant davantage de saxophone.
Bobby Jo #2 Nouvelle version, à la guitare cette fois, enregistrée en janvier 1988.
7 (instrumental). Nombreuses sont les versions de cette chanson de 1992. Cette version date de 1992 et est inédite.
N.E.W.S. North. Quatre titres de 15mn pour donner une couleur aux quatre points cardinaux.
Little Red Corvette : répétition de ce fameux titre au studio Paisley Park en prévision d’un concert. Comme si vous étiez avec lui…
Prince & Eric Leeds : The gold Expérience.
Xpectation Xemplify. La même année que N.E.W.S., il sort ce projet de façon non officielle. Un travail de recherche musicale dans lequel il utilise pour la première fois le violon.