Si les DJ Grandmaster Flash, Afrika Bambaataa ou Grand Wizard Theodore ont été les grandes figures du hip-hop dans les années 70, ce sont les MC ou rappers qui sont devenus les stars du rap au milieu des années 80. Pour passer en radio et enregistrer de belles ventes d’albums, il était preferable d’avoir une voix à laquelle se ratacher. Inevitablement, les DJ et spécialistes du mix responsables des premières « street jam hip-hop » passent donc au second plan.
Dix ans plus tard, au milieu des années 90, on assiste à l’emergence du « turntablism » ou « abstract hip-hop » comme un genre à part à l’intérieur de la culture hip-hop. Les DJ redeviennent des stars et leur technique impressionne à nouveau le public. DJ Shadow, DJ Krush, DJ Qbert, Mixmaster mike sont les leaders de la nouvelle génération. Ils construisent leurs mixes avec les centaines de vynils à leur disposition et plus c’est obscure, meilleur c’est. Les français C2C sont les dignes héritiers de cette génération. La plupart de leurs rythmes sont basés sur des breaks de batterie pris dans le jazz, la soul ou le funk. Christian Marclay, avant-gardiste, construit ses premières symphonies avec des platines au début des années 80. En 1987, une relique de l’ère disco, le « Disco Mix Club » (plus tard juste DMC) organise le premier championat de mix. Ce conteste devient vite le lieu où les DJ montrent leurs talents et obtiennent le respect de leurs pairs. C’est là que Qbert, Mixmaster Mike, DJ Apollo, DJ Dee Nasty, Cut Killer et Rob Swift deviennent les leaders de cette scène. Bien plus tard, presque vingt ans plus tard, c’est aussi là que les C2C metteront une claque à la scène internationale du « turntablism ». Des collectifs comme les « Beat Junkies », les « X-Ecutioner » ou les « Invisibl Skratch Pikls » se font également connaître pour leur technique aux platines et pour leurs beats.
Aujourd’hui, les C2C mais aussi Mattic ou les Jazz Liberatorz et autre Birdy Nam Nam ont repris le flambeau de belle manière et bien plus. Les C2C ont atteint un niveau jamais égalé avant et leur passage aux « DMC » sera très difficile à battre. Hey! Ils sont français!
L’abstract hip-hop a déjà une belle et longue histoire derrière lui. Voici quelques beaux exemples du genre.
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