Gregory Porter, plus haut !

portercover En 2013, avec « Liquid Spirit », le chanteur jazz et producteur Gregory Porter réussissait en un temps très court ce que certains mettent des décennies à atteindre. Il vendait des millions d’albums et un an plus tard, il remportait le grammy pour « meilleur chanteur jazz ».

En 2015, l’équipe anglaise Disclosure sortait la chanson « Holding On » co-écrite avec lui et qu’il chantait également. Le titre sera un hit mondial en club et inspirera de nombreux remixes. Tout cela en trois ans !

Sur ce nouvel opus, Porter se tient à ce qu’il fait de mieux : Ecrire et chanter de belles chansons avec cette voix bass bariton qui explique en grande partie son succès. Kamau Kenyatta est toujours son producteur et son groupe de longue date reste inchangé : Emanuel Harrold (batterie), Aaron James (bass), Chip Crawford (piano), Yosuke Sato (sax alto) et Tivon Pennicott (sax tenor). Des invités triés sur le volet sont de la partie : Keyon Harrold (trompette), Alicia Olatuja (chant) et Ondrej Pivec (claviers).

L’album s’ouvre par sa version, sublime, de « Holding On ».Une ligne de bass « à la Motown », un piano clair, limpide, ultra mélodique et crystalin. Et le temps est en suspension quelques minutes. Sur « Consequents Of Love », plus de spiritualité, plus de gospel. Ballade tendre et un autre grand moment de l’album. Sur « Don’t Lose Your Steam », Ray Charles n’est pas loin. Superbe section de cuivres, orgue B-3 et un groove très gospel-blues. Chanson inspiré par son fils. « Fan The Flames » est peut être le titre le plus jazz traditionnel, très « bop » avec des cuivres energiques et des solos remarquables de Pennicott et Harrold. Sur « French African Queen », on flirt avec le latin-jazz et le groove afro très inspiré Fela. « Insanity » et autre fenêtre où le temps est en suspension. Ligne de bass superbe, ambiance romantique supérieure et une couleur soul.

Vous l’aurez compris, Porter ne tente rien de nouveau ici. Il répond aux attentes fortes de son public. Et d’une manière qui devrait le placer à un niveau encore supérieur alors qu’il est déjà une reference. »Take Me To The Alley » s’inscrit dans la lignée de classique du genre et rappelle également beaucoup les B.O. de Spike Lee, « Mo’ Better Blues » en tête. Superbe !

Gregory Porter Take Me To The Alley (2016, Blue Note)***

Genre : Jazz

Sortie : 06 / 05 / 2016

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