Le bassiste Stephane Castry, du haut de ses 44 ans, a déjà un beau parcours. Mais nous n’allons pas revenir dessus (il a très bien fait ça seul ici). Non, nous allons plutôt vous entretenir un peu de son nouvel album intitulé « Basstry Therapy ».
Stephane Castry est un bassiste dont l’influence majeur est évidente. Le monsieur a sûrement bien écouté Marcus Miller. Le jeu de bass de l’américain immédiatement identifiable grâce à un son métallique aussi unique que sa technique est celui de Castry. Il ne m’a fallu aucun effort pour penser à Marcus dans sa période « The Sun Don’t Lie » à la première écoute de l’album du guadeloupéen Castry. Et croyez-moi, la comparaison est plutôt flatteuse pour le monsieur. Mais elle s’arrête là. Ses origines antillaises marquent la différence essentielle.
Il y a dans « Basstry Therapy » ce mouvement chaloupé, cette caresse délicieuse, cette chaude sensualité propres aux Antilles françaises (voir « Ka Sayé Ban Mwen »). Après tout, la Guadeloupe, terre d’origine des Kassav’ est le berceau du zouk. Il semblerait que cette culture soit dans son A.D.N.. Mais elle est distillée par petite touche dans un ensemble définitivement jazz et funk avec la bass pour dominante. Une bass qui claque, pure, claire, sauvage, impressionnante (voir « basses croisées ») au service d’excellentes compositions jazz-funk qui flirtent parfois avec le blues et le hip-hop (« Blues Bass » et « Kwé Douvan »).
Un album très agréable à écouter avec un bel équilibre entre technique et émotions et entre les genres. Chapeau !
Stephane Castry « Basstry Therapy » (2017, Castry Prod)*** Acheter
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