C’est étrange. Le nom sonne breton, le titre sonne exotique et la musique, elle, sonne africaine et jazz.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Olivier Ker ourio aime voyages et effets de surprise. Sur une note, il est dans la creuse, sur une autre on le trouve dans la brousse africaine, ici avec les oiseaux, là à bord d’un sublime « zeta »…Bref ! Il ne tient pas en place et tant mieux !
« Singular Insularity » porte bien son nom. Les dix compositions de l’album sont autant de passerelles entre l’océan indien et les caraïbes. La culture créole est ici à l’honneur. Le travail du bassiste Gino Chantoiseau est remarquable et donne un « groove » tout 70’s et très authentique à l’album. « Kossassa » semble tout droit sorti du label « C.T.I. » après un détour par le « Kayam » de Roland Brival. En effet, ce titre est proche du travail réalisé par l’antillais du temps du label « Such » et des collaborations avec Electro Deluxe.
Avec « Singular Insularity », Ker ourio montre toute la richesse des cultures caraïbéennes et la puissance de leurs nombreuses ramifications dans le monde. Un album fort, un brin nostalgique, sublimement mis en valeur par une grande qualité de production et par la variété de ses compositions.
Olivier Ker ourio « Singular Insularity » (2020, Bonsaï music / Autre distribution)*** Sortie : 31 janvier 2020
photo : Thierry Taile-Manikom