La MERVEILLE STEVIE

 À 73 ans, Stevie Wonder est une des dernières grandes figures de la musique noire américaine. Depuis sa naissance à Saginaw, USA, il a ponctué six décennies de hits mondiaux et d’airs inoubliables, restant fidèle au label Motown. Retour sur une carrière hors norme, de Little Stevie à Daft Punk.

Les plus grands titres de Stevie Wonder

Les années 1960

Soul Bongo  (The jazz soul of Little Stevie / 1962). Il n’a que onze ans à la sortie de ce premier album. Et déjà il joue percussions (batterie + bongo), harmonica, claviers (orgue et piano) et il compose des chansons. Un certain Marvin Gaye co-signe ce titre entièrement instrumental.

Uptight (Everything’s Alright) (Up-Tight Everything Is Alright / 1966). Le pur son Motown ! Cette fois, il chante et travaille avec des géants de la soul tels Harvey Fuqua, Lamont Dozier et Norman Whitfield. Belle reprise du Blowin’ In The Wind de Bob Dylan. Stevie se cherche une identité.

My World Is Empty Without You (Down To Earth / 1966). Hit inoubliable de Stevie écrit et composé par une des grandes équipes du label Motown, celle composée de Holland / Dozier / Holland. Sa voix s’affirme un peu plus. On pressent ici ce que sera le style Wonder de la décennie suivante.

For Once In My Life (For Once In My Life / 1968). N°2 des ventes à sa sortie aux USA. Un de ses plus gros succès single. La rythmique se fait plus funk, l’harmonica plus présent et sa voix s’installe durablement dans le paysage.

My Cherie Amour (My Cherie Amour / 1969). Titre emblématique de sa carrière fredonné par plusieurs générations.

Les années 1970

Signed Sealed, Delivered (I’m Yours) (Signed Sealed and Delivered / 1970). L’album qui sent déjà la rébellion de l’artiste envers la Motown. Ici, Stevie Wonder s’implique davantage dans les problèmes sociaux sans perdre le succès, au contraire. Il ne se laisse rien imposer par radios et marketing. Enfin, il commence à expérimenter l’électronique sur cet album. Belle façon d’entrer dans cette nouvelle décennie.

Superwoman (Where Were You When I Needed You) (Music Of My Mind / 1972). Avec ce titre et cet album, il entre dans un enchainement mystique d’albums chef d’œuvres. Il écrit et compose tout. Il se concentre sur les claviers moog et Arp pour trouver un son immédiatement identifiable, sans jamais oublier les instruments acoustiques. Un tour de force à l’époque. Indispensable

Superstition (Talking Book / 1972). Autre standard de S.Wonder, autre standard des années 1970, autre album chef d’œuvre. Des arrangements électroniques chauds, tour à tour engagé et tendre dans ses textes, il emploie deux petits guitaristes : Ray Parker Jr   et un certain Jeff Beck. Il écrit presque tout, seul. Un autre classique sur cet album : You Are The Sunshine Of My Life…Et déjà dix ans de carrière. Indispensable

Higher Ground (Innervisions / 1973). La série mystique continue un an plus tard. L’album contient ce titre + Living For The City. Il écrit des textes sur le social, la drogue, la politique, le spirituel. Le tout avec des rythmiques plus funk que jamais. Son génie s’impose de plus en plus. Indispensable

Boogie On Reggae Woman (Fulfillingness First Finale / 1974). Il redonne priorité aux voix et travaille un peu plus le groove électronique à l’image de ce titre. Congas, piano, bass et steel guitare sont les instruments dominants. Pas un classique mais un titre précurseur du funk des années 1980. Aveugle mais visionnaire le monsieur.

Pastime Paradise (Songs In The Key Of Life / 1976). Peut-être son plus grand disque. Le plus long, le plus ambitieux, avec le social et le spirituel comme priorités. Pléthore de grands titres ici. Citons Love’s In Need Of Love Today, Sir Duke (hommage à Duke Ellington), I Wish, Isn’t She Lovely, Another Star, AsPastime Paradise sera repris façon salsa par le grand Ray Barretto en 1979 puis par le rapper Coolio en 1995. Immense double album dont il assure la presque totalité de l’écriture et de la composition. Michael Sembello, Gary Byrd et Calvin Hardaway participent à la conception de trois des 21 chansons. Indispensable

Outside My Window (Journey Through The Secret Life Of Plants / 1979). Trois ans depuis le chef d’œuvre Songs In The Key Of Life. Sur cette durée, il a travaillé avec Minnie Riperton, Ramsey Lewis, les Pointer Sisters et Michael Jackson. Il revient avec cet album fascinant à l’équipe renouvelée. Pas de hits majeurs ici mais une créativité exceptionnelle confirmée.

Les années 1980

Master Blaster (Jammin’) (Hotter Than July / 1980). Que dire ? Autre chef d’œuvre, c’est évident. Sur un même album : ce titre + Happy Birthday (en hommage à Martin Luther King), Lately, All I Do…Stevie Wonder entre dans une nouvelle décennie par la grande porte. À nouveau, il impressionne par l’étendue de son talent et par sa capacité à écrire des chansons inoubliables. On écoute du reggae, du disco en passant par le R&B et la pop. Et toujours cette importance donnée aux textes. Ce 19eme album sera N°1 ou N°2 dans le monde entier. Indispensable

 I Just Called To Say I Love You (B.O.F. The Woman In Red / 1984). Le film n’est pas exceptionnel, l’album de Stevie non plus. Néanmoins, deux titres sont des succès planétaires à l’époque : The Woman In Red et surtout I Just Called To Say I Love You.

Part-Time Lover (In Square Circle / 1985). Au moins trois bons titres sur cet album : I Love You Too Much, Overjoyed et Part-Time Lover. Stevie trouve le son des années 1980 qui lui permet de résister au rap et de rester présent dans les meilleures ventes plus de vingt ans après ses débuts.

Get It (Characters / 1987). Sur cet album, deux titres essentiels de sa carrière : Free et Get It en duo avec Michael Jackson. Dans une époque de plus en plus dominée par électronique et machines, Stevie Wonder n’apparait plus comme un innovateur. Il sait néanmoins toujours écrire de grandes chansons.

Après…

For Your Love (Conversation Peace / 1995). Comme toujours, il écrit la quasi-totalité des titres. Dans une période dominée par Dr Dre et Teddy Riley, Stevie Wonder retourne à la « simplicité », aux mélodies efficaces, aux belles chansons loin des effets de studio. Ce titre en est un bel exemple.

 A Time To Love (A Time To Love / 2005). À ce niveau, on n’a plus rien à craindre. Alors le sujet est de se faire plaisir et de lancer de nouveaux artistes. Stevie invite Kim Burrell, Aisha et India Arie sur son album. Après plus de 40 ans de hits, le passeur joue son rôle avec la nouvelle génération. À noter la présence de Nathan East à la bass. Ensemble, ils seront sur scène avec les Daft Punk quelques années plus tard pour la soirée des Grammy…Un titre fort, spirituel comme il les affectionne. Son dernier album.

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