Michael Jackson ! Le nom a fait couler beaucoup d’encre. On a tout dit sur lui, du bon, du pire, du n’importe quoi, du fantasme, de la légende urbaine, bref ! Tout !
Nous allons nous attarder sur l’artiste, unique.
D’abord, Michael Jackson est incontestablement la plus grande star du 20eme siècle. Qu’on l’aime ou pas, c’est indéniable. Il est également l’une des stars les plus populaires de tout les temps. Michael Jackson, c’est une voix immédiatement identifiable, un style de danse renversant, une polyvalence musicale stupéfiante. Son album « Thriller » de 1982 est la plus grosse vente d’album de tout les temps, ok ! Il a aussi été le premier artiste noir à être diffusé sur MTV, cassant ainsi de nombreuses barrières et ouvrant une voie royale pour de nombreuses générations d’artistes et de nombreux courants musicaux. Ça, c’est inestimable et tout aussi historique que ses ventes d’album. Ses videos ont fait passer cet art du moyen âge à l’âge moderne, là encore ouvrant la voie à plusieurs générations de créateurs. Ainsi la vidéo devenait un pilier solide de toute une économie.
Mais plus sa carrière prenait de l’ampleur et plus les médias s’entêtaient à insister sur ses excentricités et il était souvent décrit comme un homme-enfant. Le point culminant de cet acharnement sera l’année 1993 lorsqu’il est accusé d’abus sexuels sur un enfant justement. Bizarrement, ce point culminant coïncide avec son rachat des éditions « Sony ATV ». Il devient propriétaire de millions et de millions de dollars et ça ne plaît pas à tout le monde. Mais chut ! On est dans la théorie du grand complot. En tout cas, cette accusation ternira gravement son image et il ne s’en remettra jamais. Les accusations cesseront lorsqu’il trouvera un accord financier avec la famille de l’enfant et lorsqu’il revendra la moitié des editions Sony ATV à Sony, mais chut ! On est dans la théorie du grand complot.
Michael Joseph Jackson était né le 20 août 1958 à Gary dans l’Indiana, Etats-Unis. Cinquième enfant d’une grande famille d’ouvriers dirigée par un père autoritaire, Joe Jackson (à ne pas confondre avec le chanteur du même nom), il se découvre très tôt une vocation pour la musique et la danse. Très tôt également, il est coupé du monde par sa mère témoin de Jehova. C’est sûr, ça n’aide pas à devenir un adulte équilibré. Joe Jackson crée un groupe avec ses trois premiers enfants en 1962 et Michael les rejoint l’année suivante. Sa première grosse influence : James Brown, pour la danse et l’attitude. Baptisée « Jackson 5 », le groupe signe avec Motown en 1968 et sort un premier single en 1969. Michael n’a que onze ans et déjà des hits comme « I Want You Back », « ABC », « The Love You Save » ou « I’ll Be There » à son actif. Pas mal ! Ces titres seront tous N°1 des ventes faisant des « Jackson 5 » le premier groupe de l’histoire à placer ses quatre premiers singles sur le podium. Motown commence à penser à un parcours solo pour Michael. C’est chose faite en 1971. Son premier single « Got To Be There » entre dans le top 5. En 1972, avec la chanson « Ben », il obtient son premier N°1. Il n’a que treize ans…
Mais sa carrière solo stagne vite, tout comme celle des « Jackson 5 » rebaptisés « The Jacksons » en 1976.
1977, année historique. Parce qu’il obtient un rôle dans la comédie musicale « The Wiz » aux côtés de Diana ross ? Non, parce qu’il rencontre le producteur et compositeur Quincy Jones, « the dude » s’il vous plaît ! Celui qui a déjà assuré de nombreux succès pour Ray Charles, Aretha Franklin et d’autres. Avec le succès de l’album « Destiny » des Jackson et la fin du contrat qui le lie à son père, Michael Jackson se lance avec Quincy. Il en sortira un album absolument incroyable : « Off the Wall ». Une oeuvre soul, disco, funk et pop avec des ballades sentimentales dont raffolent les américains à cette époque. Cet album fait de lui une star mondiale. Quatre titres sont dans le top ten américain et « Don’t Stop Til’ You Get Enough » ainsi que « Rock With You » sont N°1 des ventes. Il se vend sept millions d’albums. Malgré cela, il est encore fidèle à ses frères et reste dans « The Jacksons ».
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Mais ses frères ne pourront pas l’empêcher d’aller plus loin en solo. A cette époque, rien n’indique que Michael Jackson deviendra une mega star. Sorti en 1982, « Thriller » reprend les recettes de « Off The Wall » : Titres funk et rock et des ballades. La production est hallucinante. Jackson invite Paul McCartney pour un duo, Eddie Van Halen pour un solo de guitare et Vincent Price pour la récitation d’un texte. Le succès de « Thriller » à sa sortie n’est pas une surprise. Ce qui va être surprenant, c’est sa longévité au top. « The Girl Is Mine », le duo avec McCartney, est N°2 des ventes à sa sortie ; « Billie Jean » et sa rythmique reconnaissable dès les toutes premières secondes, ainsi que « Beat It » sont N°1 pendant sept et trois semaines respectivement. Ces titres sont soutenus par des videos revolutionnaires qui change à tout jamais le marché de l’image. En 1983, lors du 25eme anniversaire de la Motown, il offre une prestation historique sur scène avec le « moonwalk », sa signature pour les décennies suivantes, pas de danse aussi important que sa voix ou que son gant blanc.
Ensuite, les singles s’enchaînent avec le même succès : « Wanna Be Startin’ Something », « Human Nature » (repris par Miles Davis) et « P.Y.T. (Pretty Young Thing) ». En tout, sept des neuf titres de l’album seront dans le top 10. L’album reste dans les meilleurs ventes pendant deux ans dont 37 semaines N°1 des ventes ! Il s’en vend 29 million d’exemplaires rien que sur le sol américain et 20 million dans le reste du monde. Historique, le mot n’est pas employé pour rien.
Côté récompense, « Thriller » rapporte huit « grammy awards » à Jackson et Quincy Jones et donne lieu au plus gros contrat jamais signé entre un artiste et Pepsi.
Fin 1983, Jackson est toujours N°1 avec la chanson « Say, Say, Say », nouveau duo avec McCartney. En 1984, il rejoint ses frères pour l’album « Victory » et une tournée gigantesque. L’année suivante, il écrit « We Are The World » avec Lionel Richie, hymne pour lutter contre la faim en Afrique. A nouveau, record : Le single sera la plus forte et plus rapide vente de l’histoire du disque.
En 1985, Michael Jackson est connu sur toute la planète et même ma grand-mère a la photo de « Thriller » dans sa cuisine ! On ne parle de lui que pour ses talents d’artiste, ses qualités et absolument rien sur sa vie privée. Ca ne va pas durer…
Bon, il est certain que l’homme n’a rien fait pour favoriser des discours positifs à son sujet. Il se réfugie dans un ranch immense en Californie, achète le squelette de John Merrick (Elephant Man), s’entoure d’animaux, dort dans un caisson à oxygène, bref ! Il donne de la matière aux médias à scandales. On dit aussi qu’il fait tout pour devenir blanc afin de plaire davantage au public blanc. On apprendra plus tard qu’il est juste atteint de vitiligo, maladie qui atteint le pigment de la peau la rendant plus blanche dans son cas et le rendant hyper sensible au soleil.
Une des seules vraies rumeurs dont on a bien peu parlé comparé aux autres est son rachat du catalogue des Beatles et son acquisition en 1985 des éditions « ATV », société qui détient les droits sur les titres des Beatles mais pas uniquement, loin de là. Cela lui coutera son amitié avec McCartney et la colère de nombreux hommes d’affaires. Cela coutera sa place au PDG de Sony de l’époque.
Entre 1985 et 1988, Il montre beaucoup d’intérêt pour le cinéma. Il travaille avec George Lucas et Francis Ford Coppola sur le film en 3D « Captain Eo ». Les effets spéciaux sont révolutionnaires pour l’époque tout comme la technique IMAX. Le film est diffusé à Disney World.
En 1986, il se remet enfin au travail avec Quincy Jones. La tache est rude : Préparer la suite de « Thriller ».
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« Bad » voit le jour en 1987 avec une promotion incroyable et avec une énorme attente du public. N°1 à sa sortie tout comme « I Just Can’t Stop Loving You », premier single et duo avec la chanteuse Siedah Garrett. Comme « Thriller », « Bad » est un enchainement de singles. C’est le premier album de l’histoire à contenir cinq singles N°1 des ventes : « Bad », « The Way You Make Me Feel », « Man In The Mirror », « Dirty Diana » et « I Just Can’t Stop Loving You ». Mais si le succès commercial est là, il y a quelques déceptions pour le public. Ses fans funk trouve qu’il s’éloigne trop de ses origines. En bref, il est trop pop et perd son public noir aux Etats-Unis, sa base. Bad ne se vend « qu’à » huit millions d’exemplaires aux Etats-Unis et huit millions d’exemplaires dans le reste du monde. L’album est très synthétique et n’a pas l’homogénéité de « Thriller ». C’est une autre raison de la déception d’une partie de son public.
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Jackson prend ensuite quatre longues années pour la conception d’un nouvel album. A son retour, en 1991, il est le « King Of Pop ». « Dangerous », nouvel album, marque la fin de sa collaboration avec Quincy Jones. Désormais, le producteur sera Teddy Riley, maître du style « new-jack swing ». Il s’agit de regagner la confiance du public noir et pour cela, Riley est le mieux placé à cette époque. Comme à son habitude, il revient avec un album N°1 des ventes. Le titre « Black Or White », plutôt rock. Mais le reste de l’album est presque exclusivement « new-jack ». Malheureusement, si cet album est son plus réussi en terme de tendance, il n’est pas du tout adapté aux changements du marché du disque. Début 1992, Nirvana et son « Nevermind » le chasse de la première place du podium. « Remember The Time » et « In The Closet » ont un fort succès commercial. Mais « Jam », malgré un clip d’anthologie et « Heal The World » ont un parcours décevant. Désormais, l’artiste sera plus souvent dans les journaux à scandales et dans les tribunaux. Sa vie de solitaire, son amours des enfants rendent plausible les accusations de viol sur enfant dont il est l’objet. Son mariage avec Lisa Marie Presley semble surréaliste pour ses fans. Pour le grand public, ce n’est qu’une manoeuvre pour réhabiliter son image.
1995 : Sortie d' »HIStory : Past, Present and Futur ». Double CD constitué d’une compilation et d’un nouvel album, « History » met l’accent sur les arrangements des voix. Mais ni « You Are Not Alone », ni le duo « Scream » avec sa soeur Janet produit par Jam & Lewis, ni le sublime « Stranger In Moscow » ne viennent à bout de la déception du public. Jackson s’écroule et se retrouve aux urgences. On peut sérieusement dater la fin de sa carrière à « History ». Les années suivantes seront navrantes, pathétiques, gênantes pour son public. « Blood On The Dancefloor » pourtant rempli d’excellents remixes confirme l’écroulement des ventes et la fin de l’ère Michael Jackson. On connait la suite…
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De lui, il restera le son, la musique. Michael Jackson, c’est avant tout un homme avec une feuille blanche et un stylo. Il laisse quelques chefs-d’oeuvre qui plus de trente ans après leur sortie sont toujours actuels. L’histoire ne retiendra pas le reste. Il décède le 25 Juin 2009 à Los Angeles.
Discographie
Got To Be There (1972, Motown)*
Forever Michael (1975, Motown)*
Blood On The Dancefloor (History In The Mix) (1997, MJJ / Epic)**
Albums posthumes