La durée de vie d’un rapper, en moyenne et depuis les débuts du rap, est de trois ans. Dans le meilleur des cas, il dure cinq ans. LL Cool J a tenu dix ans.
LL Cool J ou « Ladies Love Cool J » arrive en 1985. Il a dix sept ans et plein de muscles. A ses débuts sur « Def Jam », il a des rythmes agressifs et une façon de rapper qui l’est tout autant. Pourtant, son premier succès majeur, il l’obtient avec une ballade intitulée « I Need Love ». Il faut dire qu’il est alors le premier dans le genre rap romantique.
Ses deux premiers albums, « Radio » et « Bigger And Differ » en font une star dans la culture hip-hop. Son « Walking With a panther » de 1989 le fait connaître auprès d’un public plus large. Mais en 1989, sur les trois artistes lancés par « Def Jam » (lui, les Beastie Boys et Public Enemy), c’est Public enemy qui l’emporte très largement. Le gangsta rap est de mise. N.W.A. balaye tout sur son passage et Public enemy domine avec « Fight The Power ». LL connaît une petite baisse de regime. Il se reprend avec l’album « Mama Said Knock You out » qui l’impose définitivement comme une star incontournable du rap.
Au milieu des années 1990, il a déjà dix ans de carrière. Il a également joué dans des séries télé et dans quelques films. Ses titres « Hey Lover » et « Doin’ It » sont parmi les plus gros succès rap de l’histoire. Il a prouvé qu’un rapper peut durer dix ans.
James Todd Smith, son vrai nom, ne pouvait pas imaginer ça lorsque adolescent dans le Queens il commençait à rapper. A quatre ans, il est élevé par ses grands-parents après le divorce de ses parents. Il veut d’abord être DJ. Ensuite, il devient rapper. Il envoie des K7 demos aux maisons de disques (c’est la voie à suivre à cette époque) et très vite, Russel Simmons, manager des run DMC et créateur du label « Def Jam » ainsi que Rick Rubin (co-fondateur de Def Jam) s’intéressent à lui. Il signe avec eux et enregistre son tout premier titre : « I Need A Beat ». Le titre sort en 1984 et se vend à 100 000 exemplaires…Il quitte l’université et se concentre sur « Radio », son premier album qui sort en 1985. Grâce aux titres « I Can’t Live Without My Radio » et surtout « Rock The Bells », « Radio » est vite disque de platine. Il faut dire que le marché du rap est loin d’être saturé. Run DMC, Beastie Boys, Whodini, Big Daddy Kane, KRS One et quelques autres se partagent le marché mais ils sont encore peu nombreux.
1987 sera l’année de « Bigger And Differ » et de son hit mondial « I Need Love », premier « slow rap » de l’histoire. Premier rap qui a du succès sur le grand-public. Mais ce succès sera ensuite un handicap pour lui car pas facile de réitérer la chose. Son « Walking With A Panther » de 1989 n’est pas bien reçu par son public hip-hop de base. Pourtant, l’album est dans les dix meilleurs ventes et le titre « I’m That Type Of Guy » est disque d’or. Ses concerts sont boudés par les fans. LL ne baisse pas les bras…
1990 : Année de « Mama Said Knock You Out ». Retour au hip-hop de base. Son meilleur album pour beaucoup, sa plus forte vente. Il enchaîne ensuite avec des rôles au cinéma. Pour l’investiture de Bill Clinton, en 1993 à la maison blanche, il est sur scène.
1995, dix ans après ses débuts, il enregistre « Mr Smith ». A la surprise générale, c’est un succès commercial. Double disque de platine et le single « Hey Lover » enregistré avec les Boyz II Men est un hit. Même chose pour « Doin’ It » puis pour sa reprise du « Ain’t Nobody » de chaka khan en 1996.
A ce moment là, sa carrière est déjà longue pour un rapper, longue et exemplaire.
Pour beaucoup d’amateurs de rap, là s’achève sa carrière. En 1996, le « Native Tongue » est maître et l’ouragan G.funk a tout dévasté sur son passage. LL Cool J fait partie des reliques. Oui, la compilation qui lui est consacré en 2000 est N°1 des ventes, oui son album « tough DEFinition » produit par Timbaland en 2004 est un succès commercial, oui sa marque de vêtements vend correctement mais le coeur n y est plus. LL Cool J devient animateur télé et joue dans la série « NCIS Los Angeles ».
Il tentera un retour en 2013 avec Eddie Van Halen, Snoop Dogg et Charlie Wilson en invités mais…
« Ladies Love » a quand même marqué dix ans de culture hip-hop, ce n’est pas rien et il laisse quelques classiques rap. Ils ne sont pas nombreux dans cette cour.
Discographie
Radio (1985, Def Jam)** Acheter
Bigger And Differ (1987, Def Jam)*** Acheter
Walking With A Panther (1989, Def Jam)** Acheter
Mama Said Knock You Out (1990, Def Jam)*** Acheter
14 Shots To The Dome (1993, Def Jam)* Acheter
Mr Smith (1995, Def Jam)** Acheter
Phenomenon (1997, Def Jam)*** Acheter
Ten (2002, Def Jam)* Acheter
DEFinition (2004, Def Jam)* Acheter
Todd Smith (2006, Def Jam)* Acheter
Exit 13 (2008, Def Jam)* Acheter
Authentic (2013, 429 records)* Acheter
Artistes du même genre ou de la même époque : Grandmaster Flash & the furious 5, Big Daddy Kane, Kool Moe Dee, whodini, Run DMC, Public Enemy, Eric B & Rakim, Fat Boys, Heavy D, MC Shan…