NASty

 Voix importante dans l’histoire du rap, NAS a commencé sa carrière avec un classique du genre, le « Illmatic » de 1994.

Grâce à cet album, New-York redevenait l’épicentre de la culture hip-hop après quelques années dominées par le « G-funk » de Los Angeles. Presse, puristes ou simplement amateurs de rap sont tous tombés d’accord en 1994 pour reconnaitre en NAS une relève de qualité à Notorious BIG ou Jay-Z. Il faut dire que son « flow » et plus encore son timbre de voix incarnent à la perfection ce qu’est le rap à l’origine.

De plus, pour son premier album, il réussissait à réunir la crème des producteurs de l’époque. Ils étaient tous là, de DJ Premier à Pete Rock en passant par Large Professor. Depuis, NAS, c’est 26 ans de carrière entre musique et cinéma avec des hauts et des bas mais sans jamais tomber dans la facilité ou la médiocrité.

Fils du jazzman Olu Dara, Nasir Jones, son vrai nom, abandonne vite l’école pour s’investir dans des projets du quartier de « Queensbridge », alors l’un des plus durs de la « grosse pomme ». Il est membre du « Juice Crew » de Marley Marl, fameux producteur des années 1980. Même s’il abandonne l’école, il continue à apprendre la littérature. Il obtient même un diplôme de niveau universitaire. La qualité de son écriture et de ses rimes trouve son origine dans ce parcours.

 En 1991, il a une première opportunité avec le groupe « Main Source », très en vu à cette époque. Puis c’est MC Serch du groupe « 3rd Bass » qui l’approche pour une contribution à la B.O. du film « Zebrahead ». La vérité est que sa voix a déjà mis une grande claque au monde du hip-hop new-yorkais. Serch est sous le choc depuis le « Live at the barbeque » des Main Source. « Sony » aussi puisque cette major lui propose un contrat. « Illmatic » sera à la hauteur des attentes.

Chose rare après un tel succès, NAS confirme avec le deuxième opus en 1996. « It Was Written » est à la hauteur d’ »Illmatic » malgré de nombreuses concessions pour un son davantage orienté grand-public. Le travail du producteur « Trackmaster » est excellent, sa reprise du « If I Ruled The World » de Kurtis Blow est très appréciée du public hip-hop de base qui n’avait pas oublié ce standard sorti en 1986. Preuve aussi du respect porté par NAS à ses ainés. Seule sa reprise du « Sweet Dreams » des Eurythmics déplaira aux puristes.

 Puis c’est une suite impressionnante de singles. Entre 1994 et 2000, il est « the king of New-York ». Timbaland, Premier, Trackmasters, Puff Daddy suivent encore. En plus des albums, il débute au cinéma comme acteur cette fois. C’est en 1998 avec le film « Belly ». Bien évidemment, il participe aussi à la B.O. C’est l’époque où il met en place un groupe de très courte durée. En effet, « The Firm » réunit Foxy Brown, AZ et Nature avec les producteurs Dr Dre et Trackmasters. Un album et au revoir !

2001 sera une année clef dans sa vie. Sa vie privée est de plus en plus compliquée. Sa vie artistique le devient également lorsque le rapper Jay-Z s’en prend à lui dans le titre « Takeover » de son album « Blueprint ». La réponse de l’interessé ne se fait pas attendre. « Ether », tiré de « Stillmatic » s’en prend très clairement à Jay-Z. Idem pour « Get Ur Self A… ». Puis vient le temps des collaborations avec Brandy, J-Lo et Ja Rule. « Stillmatic », dix ans après « Illmatic », fait encore l’unanimité dans la press, le public spécialisé et chez ses fans les plus exigeants. Dix ans à ce niveau avec des ventes encore au sommet, c’est en soi un tour de force dans le milieu hip-hop.

En 2004, il épouse la chanteuse Kelis. À la surprise générale, il entre sur scène lors d’un concert de Jay-Z. Suivra un single puis un nouveau contrat avec « Def Jam », plus grand label de rap désormais. Tout est clair en 2006 avec l’album « Hip Hop Is Dead ». Le rapper y dresse un portrait sans concessions sur l’état de la culture qui l’a vu grandir. Pour lui, comme pour beaucoup, le Hip-Hop est mort. Ses ventes ne le sont pas. Il est toujours N°1 des ventes à chaque sortie.

Divorce avec Kelis puis direction les studios pour un album duo avec Damian Marley. Nous sommes en 2010 et « Distant Relatives » est un succès commercial. Deux ans plus tard, il aborde son divorce dans « Life Is Good ». Seize ans après ses débuts, il est encore nominé aux « Grammy Awards ». Sa durée de vie artistique est exceptionnelle. Cependant, il est temps de penser à la reconversion. Il investit dans « Mass Appeal », un magazine tourné vers le multimedia et il fonde son label. Il signe Run The Jewels, Pimp C, J.Dilla et DJ Shadow. Son attachement et le respect porté aux rappers est toujours bien réel. Les références à Heavy D, Run DMC, MC Shan et autres précurseurs sont régulières.

Fin des années 2010, NAS co-produit la série « The Get Down » sur Netflix. Une série proche du documentaire consacrée à l’histoire de la culture Hip-Hop. Il enregistre encore des albums tel « Nasir » co-produit par Kanye West. En 2020, il réunit nouvelle génération et rapper expérimentés. En effet, sur « King’s Didease, Nas », son 13eme opus, Anderson Paak croise AZ et Foxy Brown.

Derrière l’image, le marketing et le gros business, Nas apparait comme un amoureux de la culture Hip-Hop, celle des débuts. Il a toujours montré son attachement à la période 1977-1995. Sa longévité dans ce milieu est juste prodigieuse tout comme l’est son apport artistique.

Discographie Sélective

 Illmatic (1994, Columbia)*** Acheter

 It Was Written (1996, Columbia)*** Acheter

 Iam The Autobiography (1999, Columbia)** Acheter

 Nastradamus (1999, Columbia)

 Stillmatic (2001, Columbia)** Acheter

 God’s Son (2002, Columbia)** Acheter

 Street Disciple (2004, Columbia)** Acheter

 Hip Hop Is Dead (2006, Def Jam)**

 Nas (2008, Def Jam)** Acheter

 NAS / Damian Marley « Distant Relatives » (2010, Universal)*** Acheter

 Life Is Good (2012, Def Jam)*** Acheter

 Nasir (2018, Mass Appeal)* Acheter

 King’s Disease (2020, Mass Appeal)** Acheter

 

 

 

 

 

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