RUN D.M.C.

 Le trio rap RUN D.M.C. est un pilier de la culture hip-hop. Dans les fondations de cette culture, on trouve ces artistes de New-York.

À leur arrivée, les Run DMC sont remarquées grâce à des rythmiques minimalistes puissantes, à la technique supérieure de leur DJ et peut être plus que le reste, grâce à la voix hargneuse immédiatement identifiable de « Run ».

Ils ouvrent rapidement de nombreuses portes, notamment celle du mélange entre rap et heavy metal. Leur duo de 1986 avec Aerosmith est le point culminant de leur carrière. Ils sont également parmi les premiers à mettre de la politique dans leurs textes ouvrant ainsi la voie pour Public enemy, BDP et NWA. Leur carrière se terminera à la fin des années 1990 à cause de groupes qui ont suivi leurs traces.

 Russel Simmons

Les trois membres de RUN D.M.C. étaient originaires du quartier « Hollis Queens » à New-York. Ils avaient grandi dans la classe moyenne américaine. « Run », de son vrai nom Joseph Simmons et né en 1964, était le frère de Russel Simmons. Ce dernier avait mis sur pied « Rush Management », une société de management d’artistes avant de créer le label « Def Jam » avec Rick Rubin. Au tout début, RUN DMC est un duo entre « Run » et son pote Darryl McDaniels (31/05/1964). En 1982, le duo recrute Jason Mizell, leur DJ connu sous le pseudo « Jam Master Jay » (21/01/1965)

En 1983, les terres hip-hop sont encore vierges. Kurtis Blow, Sugarhill Gang, Whodini, Grandmaster Flash et une poignée d’artistes se partagent le terrain qui n’est pas encore un « marché ». Cette année là, leur titre « It’s Like That / Sucker MC’s » voit le jour sur le label « Profile ». Leur rap ne ressemble à rien de connu. « Rock Box » aura beaucoup de succès en 1984 installant le groupe dans la communauté noire et hip-hop.

Leur premier coup de maître a lieu en 1985. L’album « King Of Rock » contient les premières fusions entre rock et rap (« king of rock »). Les textes sont bourrés d’humour et le niveau de production est largement supérieur à celui des concurrents. Run D.M.C. devient cette année là le groupe rap le plus populaire et le plus influent de son temps. La même année, le trio apparaît dans le film « Krush Groove » aux côtés des Beastie Boys (lancés par Russel Simmons), de Kurtis Blow et des Fat Boys.

1986 : deuxième coup de maître avec la sortie de l’album « Raising Hell ». Les run DMC confirment leur goût pour le rock. Le « Walk This Way », c’est sur « Raising Hell ». Mais l’album contient également quelques perles purement hip-hop comme « My Adidas » ou l’indémodable classique « Peter Piper ». Jam Master Jay et Run donnent là toute l’étendue de leurs talents. L’album est N°4 des ventes pop et ouvre une porte royale aux Beastie Boys. L’album est N°1 des ventes R&B / hip-hop. Aux Etats-Unis, on appelle ça un « crossover » réussi. Les Run DMC touchent un autre public que leurs auditeurs de base. « You Be Illin’ » et « Tricky » seront également d’excellentes ventes singles.

Ensuite, les choses se gâtent pour le trio. Tout va très vite et la concurrence est importante. Le « Tougher Than Leather » de 1987 marque une baisse des ventes. Le rap de la première génération déjà « labélisé » « old school » est rangé sur les étagères. Le rap se politise à outrance. Public enemy puis NWA deviennent leaders. LL Cool J, les Beastie Boys, Kool Moe Dee, Big Daddy Kane et toute une nouvelle génération les renvoient dans le passé.

Deux ans plus tard, leur album « Back From Hell » est le premier à ne pas être disque de platine. Les problèmes avec la justice et l’alcool l’emportent sur la création artistique. Les Run DMC font des tournées d’été sur les plages américaines, souvent devant un public très restreint…

En 1993, « Down With The King » est l’album dont ils avaient grand besoin. Le trio s’entoure des artistes rap populaires nouvelle génération. EPMD, Naughty By Nature, A Tribe Called Quest, Pete Rock, KRS 1, Public enemy sont de la partie. Résultat : disque d’or, N°21 des ventes pop. Leur popularité est intact et les Run DMC sont toujours respectés comme les pionniers qu’ils sont. Mais désormais, ils font partie de l’histoire.

Le trio tentera un retour en 2000 avec l’album « Crown Royal ». Leur prestation scénique sur MTV avec Aerosmith et Kid rock n y changera rien. En 2002, Jam Master Jay est assassiné en studio. Il n’avait que 37 ans.

Les Run DMC ont pavé la route faisant d’une culture locale un marché mondial rapportant des millions. Sur la période 1982-1986, ils ont installé des bases bien utiles aux générations suivantes. Mais difficile ensuite de tenir dans une culture qui passe d’une ville (New-York) à une planète et d’une poignée d’artistes à des milliers de tout pays. L’énergie, la puissance et la hargne de Run n’ont pas été égalées ensuite.

Discographie

 RUN D.M.C. (1984, Profile)** Acheter

 King Of Rock (1985, Profile)*** Acheter

 Raising Hell (1986, Profile)*** Acheter

 Tougher Than Leather (1988, Profile)** Acheter

 Back From Hell (1990, Profile)* Acheter

 Down With The King (1993, Profile)** Acheter

 B.O. Judgement Night (1993, Epic)*** Acheter

 Crown Royal (1999, Arista)* Acheter

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