Le charismatique rapper et acteur Snoop Doggy Dogg, alias « Snoop Lion » nous revient en DJ avec un mix de funk.
Déjà vingt ans depuis ses débuts avec l’historique « Doggystyle » qui changea le cours du rap. A l’époque, le rap, c’est New-York. Même si les NWA ont imposé un style propre à la côte Ouest, le rap reste quand même le domaine de la « grosse pomme ». En 1993, nous sortons d’une période dominée par Dela Soul, Jungle Brothers, A Tribe Called Quest et Public Enemy, entre autres. Et le « Wu Tang Clan » montre la nouvelle direction à suivre. Snoop et Dre arrivent avec un rap très funky basé sur des samples d’artistes des 70’s. Le « G-Funk » est né et dominera la période 1993/1998.
Aujourd’hui, pour fêter les 20 ans de ce phénomène, Snoop nous propose un mix funk composé des titres qu’il a utilisé sur l’album. On y retrouve du Curtis Mayfield, du Slave, du Barry White, du Kool & the gang, du Carlos Santana (si!si!), du Doug E.Fresh (rapper de la première heure), du Tom Browne, du Lynn Collins, du Rick James et du George Clinton, entre autres. L’occasion pour lui de revenir sur ceux qui ont berçé sa jeunesse et de leur rendre hommage. L’occasion pour nous de revenir sur ces artistes pour les plus jeunes de nos lecteurs.
Commençons par Curtis Mayfield.
Né à Chicago en 1942, il menait le groupe ‘Alphatones’ pendant son adolescence. En 1956, il rencontre Jerry Butler. Ensemble, ils forment le groupe ‘The Roosters’ qui deviendra plus tard ‘The Impressions’. En 1968, Curtis crée son label baptisé Curtom. Pour son label, il sort l’album « Move On Up » en 1970. Mais il écrit également pour de nombreux artistes qu’il a signé et qu’il produit aussi. C’est le cas pour Leroy Hutson, Linda Clifford, Natural Four et Mystique. Ses albums sur son label seront « Curtis » (1970), « Roots » (1971), « Superfly » (1972), « Back To The World » et le tube « Future Shock » (1973), « Sweet Exorcist » et le tube « Kung Fu » (1974), « There’s No Place Like America Today » (1975), « Give, Get, Take And Have » et le tube « Soul Music » (1975), « Do It All Night » et le tube « No Goodbyes » (1978) et, enfin, « Something To Believe In » en 1980.
Certains de ces albums serviront de musiques de films.
Ses plus grands succès en tant que compositeur ou producteur seront « Let’s Do It Again » pour les Staple Singers (repris de nombreuses fois), « Claudine » pour Gladys Knight, « Sparkle » pour Aretha Franklin et la chanson « Freddie’s Dead » pour le groupe M.F.S.B.
En 1982, il signe sur Broadwalk, label distribué par Epic. Après le décès de Neil Bogart, patron du label, il arrive chez CRC pour l’album « We Come In Peace With A Message Of Love ». Mais les années 80 ne sont pas les siennes
En 1990, il faisait équipe avec le rapper de la côte Ouest Ice-T sur le titre « Superfly 90 » enregistré sur Capitol et remixé par Mantronix. La même année, il est victime d’un accident et reste paralysé.
Il est une grande figure de la soul music.
« Freddie’sDead »
Slave
Ce groupe de l’Ohio a largement participé à la réputation musicale de cet état des USA. Formé en 1975, il signe en 1977 sur Cotillion. Le premier opus éponyme les impose immédiatement grâce à la chanson « Slide ». La même année, Steve Arrington rejoint le groupe de même que Curt Jones et Starleana Young, futurs membre des duos ‘Aurra’ et ‘Deja’. En 1979, grâce à la voix de Steve Arrington, le groupe s’impose en Europe avec le titre « Just A Touch Of Love » (repris par Keith Sweat en 1996). La même année, Steve Arrington, Curt Jones et Starleana Young quittent le groupe. Le premier débute une carrière solo à succès qui connaîtra un point culminant en 1985 grâce au titre « Feel So Real ». Les deux autres forment le duo « Aurra » dont la carrière sera exemplaire.
L’histoire de Slave continue mais le succès ne sera plus le même. Le titre « Stellar Funk » date de 1978 et figure sur l’album intitulé The Concept. Ce groupe a marqué les passionnés de funk mais n’a jamais réussi à toucher le grand public. Aux USA, le funk de Slave a laissé des traces dans la communauté noire, uniquement.
« Stellar Funk »
Doug E.Fresh
Ce rapper est l’un des pères du rap. Dans la première moitié des années 80, il impose un rap fun et surtout lance la technique « Human Beat Box ». Avec les « Fat Boys », il est le premier à recréer le son des instruments avec sa bouche. Cette grande figure de la culture hip-hop fait une apparition remarquée dans le film « Beat Street » produit par Harry Belafonte en 1984. Des années plus tard, il travaillera avec Prince. Razel des Roots s’est largement inspiré de Doug E.Fresh perfectionnant la technique « Human Beat Box » comme jamais avant.
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Kool & the gang.
Snoop rend hommage à la période 70’s du groupe lorsque Kool & the gang jouait un funk pur loin du succès commercial des 80’s. Cette période est celle des albums « Music Is The Message », « Wild & peaceful » ou « Good Times ». Une musique funk encore très encrée dans la soul.
George Clinton
Né à New-York, il a chanté le doo-wop dans la rue au début des années 50. Il forme le groupe Parliament en 1955. Leur premier enregistrement, « Poor Willie », date de 1967 sur ABC.
La même année, il sort le tube « (I Wanna) Testify » qu’il produira en 1978 pour The Dells.
George est un des pionniers de la musique Funk. Il baptisera son style « P-Funk » pour bien le séparer du Funk traditionnel. Au milieu des 70’s, son style est bien en place grâce à des groupes comme Funkadelic, Bootsy’s Rubber Band et The Brides Of Funkenstein qu’il a crée. La plupart de ces groupes utilisaient les mêmes musiciens.
A la fin des 70’s, George décide de créer son propre label et signe un contrat de plusieurs millions de dollar avec C.B.S pour la distribution. Cela lui amène quelques problèmes avec Warner, label avec lequel il a obtenu ses plus grands succès. Il arrête alors d’enregistrer jusqu’en 1982 et le contrat avec Capitol. Là, en solo, il sort « Computer Games » (1982) et les tubes « Loopzilla » et « Atomic Dog ». Suivront « You Shouldn’t Nuf Bit, Fish ! » (1983), « Some Of My Best Jokes Are Friends » (1985), « R&B Skeletons (In The Closet) » (1986) et le tube « Do Fries Go With That Shake ».
En 1989, il signe avec Paisley Park, le label de Prince, et sort « The Cinderella Theory » en 1990. On le voie dans le film « Graffiti Bridge » du même Prince.
Son funk était une réaction aux productions propres et lisses du label « Motown ». Clinton a cassé cette période avec des looks déjantés, un funk psychadelique fortement emprunt de rock. Grâce à Snoop, Clinton connaîtra une seconde vie dans les années 90 après une decennie 80 chaotique. Dela Soul avait déjà pillé son repertoire mais Snoop et Dre basent les fondations du « G-funk » sur la musique de Clinton.
Tom Browne
Un énorme hit funk à son actif : « Funkin’ For Jamaïca », titre choisit par Snoop.
Né dans le Queens, New-York, en 1959, il commence le piano à l’âge de onze ans. Puis il apprend la trompette et obtient ses premiers gigs dans des clubs du Queens.
1975 est l’année de ses premiers gigs professionnels avec Weldon Irvine. Il joue ensuite avec Sonny Fortune (Infinity Is) et Lonnie Smith (Gotcha) avant d’être présenté à Dave Grusin & Larry Rosen par l’intermédiaire de Earl Klugh.
Grusin & Rosen le signent sur G.R.P et Tom fait forte impression sur la scène Jazz-fusion en 1979 avec « Browne Sugar ».
En 1980, il confirme aux U.S.A. et en Europe avec « Funkin’For Jamaica », extrait du deuxième opus intitulé « Love Approach » sur lequel on retrouve Toni Smith en lead vocal. (sa voie sera repris des années plus tard par S-Express).
Il continue son association avec G.R.P. les années suivantes. En 1981, il sort « Yours Truly » ou l’on retrouve « Fungi Mama » et « Bye Gones » puis « Magic » en 1982 avant de signer directement sur Arista. Là, il explore un nouveau style de Jazz « Electro » à travers l’album « Rockin’Radio » de 1983.
En 1984, il enregistre « Tommy Gun », son dernier album pour Arista. On y trouve Siedah Garrett chantant sur « Secret Fantasy » produit par Maurice Starr. La même année, il enregistre avec « Fuse One » sur leur album Ice et avec Roy Ayers sur « In The Dark ».
Funkin’ForJamaïca
Lynn Collins
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« Think », écrit par James Brown et énorme hit de l’année 1972. Un titre culte écouté par plusieurs générations dont on ne compte plus les reprises ou titres basés sur sa rythmique. Un hymne de la musique soul, indémodable dont Snoop semble apprécier les cuivres.
Christophe Augros.