Le bassiste Jaco Pastorius est un ovni, une étoile filante qui a illuminé le ciel musical des années 1970.
Il s’est éteint dans les années 1980 (1987) après avoir mis en place un jeu technique unique, brillant, source d’inspiration pour de nombreux bassistes. Il était également un redoutable compositeur, arrangeur et un producteur inspiré. Jaco Pastorius et Stanley Clarke sont les deux bassistes majeurs des 70’s. La bass électrique « fretless » est passée d’instrument rythmique de fond à instrument dominant mis en pleine lumière grâce à lui.
Jaco était né en Pennsylvanie, USA. Adolescent, il joue avec des groupes pop et R&B. Localement, sa réputation en fait déjà une légende. Il devient populaire à plus grande échelle lorsqu’il joue avec Pat Metheny. Nous sommes en 1974. Deux ans plus tard, il est invité à se joindre au groupe Weather Report. Il reste avec cette formation pendant cinq ans. Il en devient leader avec Joe Zawinul et Wayne Shorter.
En dehors de son travail avec Weather Report, Jaco est très demandé en studio pour jouer avec d’autres artistes. Il enregistre notamment avec Joni Mitchell, Blood Sweat and Tears, Bireli Lagrene, Paul Bley et Ira Sullivan.
Logiquement, il aspire à une carrière solo. Il se lance en 1976 chez « Epic » avec un album éponyme, véritable tour de force en son temps encore vendu presque 50 ans plus tard. Entre 1980 et 1984, il tourne énormément et enregistre avec son groupe baptisé « Word of Mouth » dont la taille variera en fonction des besoins.
Malheureusement, il est sujet à de graves problèmes mentaux. Drogue et alcool n’arrangent pas les choses. Ses soucis psychiatriques en font peu à peu un paria dans l’industrie de la musique. A la fin de sa vie, il est sans-abris complètement accroc à la drogue. Dramatique. Il décède en 1987 des suites d’une bagarre. Il n’avait que 36 ans. En 1987, Jaco Pastorius est totalement oublié des jeunes générations. C’est juste un nom prestigieux du passé.
Après sa mort, les jeunes découvrent l’œuvre, le jeu, l’influence et Jaco Pastorius reprend la place qui est la sienne. Marcus Miller, autre géant de la bass, reprend « Teen Town » et compose « Mr Pastorius » en son honneur, cinq ans après son décès. De nombreux hommages posthumes seront enregistrés par Victor Bailey, Manhattan Project, Wayne Shorter et d’autres.
En 2015, le bassiste Robert Trujillo (des groupes « Suicidal Tendencies » et « Metallica ») produisait le documentaire « Jaco ». Preuve que son jeu n’avait pas de frontières musicales, preuve également d’une présence toujours bien réelle dans les esprits. Jaco est toujours la référence absolue.
Discographie sélective
Jaco Pastorius (1976, Epic / Sony)*** Acheter
Weather Report « Black Market (1976, Sony)*** Acheter
Word Of Mouth (1981, Warner)*** Acheter
Invitation (1983, Warner)*** Acheter
Albums avec reprises ou hommages de qualités
Victor Bailey « Low Blow » Acheter
Marcus Miller « Sun Don’t Lie » Deezer
Manhattan Project « live » youtube
Multiquarium Big Band (2020)** Deezer