MALAVOI
MALAVOI

MALAVOI

 

Mené par le pianiste martiniquais Paulo Rosine, le groupe Malavoi a connu une belle carrière de la fin des années 1960 à la fin des années 1990. La réputation du groupe tenait sur la qualité des cordes et des voix. L’un des groupes les plus apprécies et des plus prestigieux des Caraïbes.

Le Style

Dans le groupe mené par le pianiste martiniquais Paulo Rosine, on trouve au départ une section de cuivres et tout l’enthousiasme des musiques latinos. Puis, à la fin des années 1970, est ajoutée une section de cordes, marque de fabrique de Malavoi. Malavoi enregistre un superbe album de Charanga avec le percussionniste Dede St Prix. Ce sera le seul album avec cuivres et cordes. Peu de temps après, le groupe abandonne les cuivres. On trouve les meilleurs titres de cette période sur la compilation L’Autre Style. La recette Malavoi est l’explication de son succès sur plusieurs générations. Dans la musique de Malavoi, on peut entendre de la mazurka, de la biguine, de la salsa, du jazz et de la charanga. Plusieurs répertoires de la culture créole qui rassemblent jeunes et moins jeunes dans les années 1980 et 1990. La voie de Ralph Thamar puis celle de Pipo Gertrude à partir de 1987 sont aussi pour beaucoup dans le succès commercial de la formation.

Origine

Ralph Thamar

Tout commence avec les violonistes Mano Césaire, Jean-Paul Soïme et Christian de Negri accompagnés de Denis Dantin à la batterie et de Marcel Rémion à la bass. Grâce aux violons, la communauté antillaise redécouvre le plaisir de sa tradition musicale mais avec une nouvelle énergie, plus contemporaine. Il en est ainsi dans les Antilles mais également en métropole où la communauté antillaise est nombreuse. Il n’est pas rare d’entendre de vieux airs des années 1930 ou 1940 auxquels s’ajoutent les influences brésiliennes, africaines ou jazz. Avec le temps, le pianiste Paulo Rosine a rejoint Malavoi dont il va devenir l’un des piliers. Au début, les chanteurs se suivent et se ressemblent sans vraiment laisser leur marque. Pierre Pastel, Maurice Marie-Louise, Raymond Mazarin, Pierre Jabert ou Julien Constance seront tour à tour voix de Malavoi. Il faudra attendre 1978 et la voix sensuelle et unique de Ralph Thamar pour trouver la stabilité.

Des bals populaires au succès à grande échelle

Paulo Rosine

Pendant les années 1970, la réussite de Malavoi est limitée au territoire antillais et à la seule population antillaise installée en métropole. À partir de 1981 et du grand concert donné à Fort-De-France, leur succès gagne du terrain. Désormais, Paulo Rosine en est le chef d’orchestre. Aux quatre violons d’origine, six supplémentaires sont ajoutés plus des congas et des bongos. En parallèle, le groupe guadeloupéen Kassav’ est né et installe un nouveau genre : le Zouk. Les deux formations sont complémentaires et assurent la promotion de leur culture. Les Français blancs découvrent une alternative à la biguine et deviennent sensibles à ces rythmiques chaloupées, chaleureux et festifs.

Carrière internationale

À partir de 1983, le groupe part pour des concerts en métropole, au Brésil et en Colombie. 1983 est également l’année du titre Caressé Moin avec la chanteuse Marie-Jose Alié. Désormais un classique de la chanson antillaise. Ils composent la musique du film Rue Case Nègre d’Euzhan Palcy. Entre 1983 et 1985, ils jouent à Paris. Entre le 29 avril et le 4 mai 1985, Malavoi remplit l’Olympia pendant une semaine. Cette réussite attire l’attention d’une grosse maison de disques. Malavoi signe avec WEA / Warner. Case à Lucie, troisième album, voit le jour sur ce label. Les tournées continuent du Brésil au Canada en passant par Equateur et bien sûr par le Zenith de Paris fraichement construit en 1987. Ralph Thamar quitte le groupe pour une carrière solo. Qu’importe ! Pipo Gertrude le remplace et les tournées continuent aux Etats-Unis, Québec et en Europe. Jou Ouve, quatrième opus, sera le dernier album chez WEA. CBS -bientôt Sony Music- leur offre un beau contrat. En 1989, ils donnent des concerts au Japon et en Russie. L’accueil est très chaleureux.

Matebis

1990, Malavoi fête ses vingt ans d’existence. Concerts au Zenith de Paris puis au Bataclan. Le chanteur Tony Chasseur est dans le groupe et une multitude d’artistes antillais les rejoint sur scène. C’est ainsi que naît l’idée de l’album Matebis. En 1992, Malavoi invite Tanya Saint-Val, Edith Lefel, Jocelyne Beroard, Kali et l’haïtien Beethova Obas pour enregistrer l’album Matebis, considéré aujourd’hui comme leur meilleur et l’aboutissement de leur carrière. Tous ces artistes sont parmi les plus populaires de leur temps. Jocelyne Beroard est la chanteuse du groupe Kassav’, Kali enregistre le bel album La Riviè, Tanya Saint-Val et Edith Lefel connaissent des parcours très populaires. Dans la foulée, concert à New-York.

Suite et fin

Désormais, la notoriété de Malavoi est indiscutable. Le groupe est invité par le président François Mitterrand à jouer à l’Elysée lors de la visite du président sénégalais Abdou Diouf. Mais début 1993, Paulo Rosine décède d’un cancer. Ce compositeur, arrangeur et musicien était le pilier du groupe. José Privat le remplace après des hommages forts en métropole et à Fort-De-France. Ensuite, le nom Malavoi restera et le groupe continuera les tournées et l’enregistrement d’albums mais sans la même ferveur.

Discographie ici

 

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