A son arrivée au début des années 90, Mary J Blige s’inscrit dans le courant « new-jack swing » instauré par Teddy Riley en 1987.
Lorsque « What’s the 411? », premier album, voit le jour en 1992, critiques et public sont sonnés. Elle est vite baptisée la nouvelle Chaka Khan ou encore la nouvelle Aretha Franklin par la presse. Pourtant, elle n’a pas grand chose à voir avec l’une ou avec l’autre dans le style. Mais comme elles, elle aime apporter une nouvelle texture, une nouvelle saveur à la musique soul. C’est ce qu’elle fait dès son arrivée. Ensuite, elle ne cessera jamais de se réinventer dans le look comme dans la musique laissant au passage quelques standards et quelques collaborations mémorables comme le « 911 » avec Wyclef.
Entre 1992, elle change son image de façon impressionnante. A son arrivée, elle est une « bad girl » de la rue. A la fin de la décennie 1990, elle est une femme mûre, une chanteuse arrivée à maturité avec une voix respectable. Ce n’était vraiment pas le cas en 1992. Petite anecdote : Votre serviteur arrive dans un fameux studio new-yorkais avec des amis du milieu jazz pour assister à leur répétition de concert. J’entends une voix au dessus avec une musique très « new-jack ». Enjoué, je demande qui est-ce ? Réponse : C’est Mary J Blige qui répète. Laisses tomber, elle sait pas chanter ! C’est vous dire que la route allait être longue pour elle dans le milieu musical. Et pourtant, elle a suivi une belle carrière depuis 1992.
Mary J Blige est née dans le Bronx en 1971. Elle passe les premières années de sa vie en Georgie avant de s’installer avec sa mère et sa soeur à New-York. La vie est très dure pour elle, le Bronx des années 1970 n’étant pas exactement le paradis et les cicatrices intérieures et extérieures seront nombreuses.
1991, Sean Puffy Combs la prend sous son aile et commence à travailler sur « What’s The 411? »
Elle est la première chanteuse new-jack à connaître un gros succès. Les versions remixes sont dans de nombreux clubs et programmées par de nombreuses radios.
1997 marque le début de sa collaboration avec Jam & Lewis, duo de producteurs de Minneapolis qui contrôle les meilleures ventes depuis le milieu des années 80, déjà très connu pour son travail avec Janet Jackson. « Share My World » est en grande partie conçu par eux. L’album entre directement N°1 des ventes aux USA. Sa musique est plus élégante, plus conventionnelle aussi. L’album « Mary » suivra le même chemin. Elle perd son public de base mais gagne de plus en plus de crédibilité auprès du grand public.
2001, dix ans après son premier album, elle enregistre « No More Drama », album plus personnel sur lequel elle écrit davantage de chansons. On est loin, très loin, de la Mary J. Blige des débuts.
2003 marque son retour avec Puff Daddy. Il produit la grande majorité de « Love & Life ».
2006, grande année. Sa chanson « Be Without You » reste dans les meilleures ventes US pendant un an tandis que « Take Me as I Am » se classe bien pendant quatre mois.
En France, la plupart des amateurs de R&B ne pensent plus à elle. Mais aux Etats-Unis, chaque album entre N°1 des ventes non seulement au top R&B mais également au top 200. En 2008, sa tournée avec Robin Thicke se fait à guichet fermé. Ensuite, elle enregistre avec Beyonce, Drake, Rick Ross et Busta Rhymes.
En 2014, elle a l’intelligence de travailler avec Disclosure et quelques auteurs, compositeurs et producteurs anglais. Elle s’ouvre ainsi les portes de l’Europe qui l’a oublié. Son treizième album est d’ailleurs enregistré à Londres avec Emeli Sandé, Sam Smith et Naughty Boy. Ces « london Sessions » sont aussi sa première sortie chez Capitol. Et voilà comment durer 24 ans !
Discographie
Artistes du même genre ou de la même époque : SWV, Brian McKnight, Usher, Donell Jones, Toni Braxton, Vanessa Williams, TLC, Monica, Changing Faces, Faith Evans, R.Kelly.