Steve WINWOOD

 Quand on pense à Steve Winwood, c’est sa chanson « Higher Love » de 1986 qui vient immédiatement à l’esprit. Pourtant, à cette époque, le monsieur a déjà une carrière longue comme le bras.

Dans les années 1980, Steve Winwood accède au rang de star grâce à une « soul » lisse, propre, très bien produite. En fait, c’est la dernière étape d’une longue carrière qui l’a mené du R&B au blues rock, du jazz à la pop en passant par le rock progressif.

Steve Winwood dispose de deux cordes essentielles à son arc : sa voix et sa connaissance des claviers. Il sera d’ailleurs très demandé en studios par une multitude d’artistes pour son jeu de claviers-synthés. Pourtant, comme dirait un groupe français : « tout ne fut pas si facile ».

 LES DÉBUTS / « SPENCER DAVIS GROUP »

Le monsieur est né en 1948 dans la banlieue de Birmingham, Angleterre. Il s’intéresse d’abord au swing et au jazz. Première surprise pour la jeunesse des années 1980 qui le croit américain. Winwood joue batterie, guitare et piano. Il commence dans le métier avec son père et son frère ainé Muff. Il n’a que huit ans. La famille joue du jazz puis du R&B. En 1963, les frères décident de se consacrer à plein temps à la musique. Ils rejoignent le guitariste Spencer Davis pour former le « Spencer Davis Group ». Steve n’a que 15 ans. Pourtant, sa voix déjà très mûre fait forte impression. Son talent au piano s’améliore de jour en jour. En 1964, il accompagne de nombreuses légendes du blues américain en studio et sur scène. Pas mal pour un petit blanc « british » !

 EN PLEIN « TRAFFIC »

À partir de 1965, le « Spencer Davis Group » sort quelques singles R&B à succès dont les fameux « Keep On Runnin’ », « I’m a Man » et « Gimme Some Lovin’ ». Les anglais soutiennent largement la comparaison avec les meilleurs groupes de R&B américains. Mais Winwood aspire à de nouvelles expériences. Il quitte le « Spencer Davis Group » et forme « Traffic » en 1967 avec Dave Mason (guitare), Jim Capaldi (batterie) et Chris Wood (cuivres). Ces musiciens avaient enregistré avec le « Spencer Davis Group » sur le titre « Gimme Some Lovin’ ». Leur musique est un mélange de R&B, de pop à la Beatles, de jazz et de folk très british. « Traffic » sort le single « Paper Sun » en mai 1967. L’album « Mr Traffic » suit rapidement. En 1968, leur album éponyme sera leur plus gros succès. Leur musique est énorme, puissante avec une force émotionnelle hallucinante grâce aux mélodies. Harmonica et guitares sont en première ligne.

  CREAM

s 1968, de sérieux désaccords artistiques entre Winwood et Mason prennent le dessus. Le groupe se sépare début 1969. Winwood se tourne alors vers un vieil ami, un certain Eric Clapton…Celui-ci est alors dans le groupe « Cream ». Ils travaillent ensemble et y prennent beaucoup de plaisirs. La rumeur de leur collaboration se répand comme une trainé de poudre. Rien n’est enregistré sous le nom « Cream » mais déjà, tous les organisateurs de concerts du pays veulent les programmer. Impossible de refuser les offres financières même s’ils n’ont pas répété une seule fois ensemble. Entre temps, le nom du groupe change : « Cream » devient « Blind Faith ». L’album éponyme voit le jour à l’été 1969. La pression est telle que le groupe se sépare avant la fin de l’année 1969. Winwood rejoint Ginger Baker, l’ex batteur de « Cream ». Le « Ginger Baker’s Air Force » est né. Mais Steve a des obligations contractuelles avec le label « Island« . Début 1970, il donne un concert au « Royal Albert Hall » avec « Air Force » puis s’en va. Le temps de la carrière solo a sonné. La vérité : il y avait trop d’égos dans ce groupe.

 SOLO

Il travaille sur son premier album solo avec les anciens membres de « Traffic ». « John Barleycorn Must Die » sort en 1970. C’est du jazz-rock, musique que Winwood voulait jouer depuis longtemps. Le début des années 1970 marque le sommet de la popularité pour « Traffic ». En 1972, il est sujet à une péritonite. Il s’en remet et tient une place essentielle aux côtés d’Eric Clapton lors du concert au « Rainbow Theatre » en 1973. Séparation définitive de « Traffic » en 1974. Il passe les cinq années suivantes entre les sessions de studios pour d’autres et sa ferme. Seul enregistrement notable : sa collaboration avec le percussionniste japonais Stomu Yamash’ta sur l’album jazz-fusion « Go » de 1976.

En 1977, il tente un retour avec un album éponyme. Mais l’Angleterre est en pleine période punk et il disparaît pendant trois ans. Retour fin 1980 avec l’album « Arc of a driver. » Il joue tous les instruments et sa musique est plus moderne, davantage dans l’air du temps. Synthés et percussions électroniques font leur entrée. L’album est platine aux USA grâce à la chanson « While You See a Chance ». L’album « Talking Back To The Night » suit deux ans plus tard. Cette fois, c’est un bid commerciale. L’oeuvre a été conçue trop rapidement et n’est qu’un « copié / collé » de l’album précédent.

Le succès à très grande échelle et la consécration de sa carrière ont lieu en 1986, année de « Back In The High Life ». 3 millions d’albums vendus. Le single « Higher Love » est N°1 des ventes et l’album remporte le « grammy » de « meilleur album de l’année ».

Ensuite, une compilation chez « Island » et ENORME contrat avec « Virgin ». En 1988, « Roll With It », premier album « Virgin », suit le même succès. La chanson « Roll With It » est N°1 des ventes. Ensuite, baisse de tension. Winwood travaille avec le producteur star Narada Michael Walden sur « Junction Seven ». L’année suivante, il part en tournée avec « Latin Crossings », groupe de jazz auquel il a convié Tito Puente et Arturo Sandoval. Aucun album ne verra le jour.

À la fin des années 2000, il retrouve son ami Eric Clapton. Leur concert de 2008 au « Madison Square Garden » de New-York sera un grand moment. Un enregistrement de l’évènement voit le jour en 2009.

Depuis, il a joué en studio avec Miranda Lambert et Gov’t Mule. Quelle carrière !

Discographie Selective

 Spencer Davis Group « I’m a man » (1967, Sundazed)*** Indisponible

 Traffic (1968, Island)*** Acheter

 Blind Faith (1969, Universal)***  Acheter

 Traffic « John Barleycorn Must Die » (1970, Island)*** Acheter

 The Low Spark Of High Heeled Boys (1971, Island)*** Acheter

 Go (1976, esoteric recordings)*** Indisponible

 Arc Of A Diver (1980, Island)*** Acheter

 Back In The High Life (1986, Island)*** Acheter

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