Annie Mae Bullock alias Tina Turner est née en 1938 dans le Tennessee. Elle est bien plus qu’une star de la soul music, elle est une star du rock.
En 1984, après dix ans d’absence, elle revenait sur le devant de la scène avec une réussite inédite et mondiale. A 46 ans, elle était au sommet de la vague avec l’album « Private Dancer », vendu à 5 millions d’exemplaires aux Etats-Unis (12 millions dans le monde). Sa chanson « What’s Love Got To Do With It » sera N°1 des ventes.
Tout avait commencé à Nut Bush, ville du Tennessee où elle chantait dans les églises. En 1956, elle s’installe à St Louis. Un an plus tard, c’est la rencontre avec un pianiste et guitariste : Ike Turner. Le duo marque le Rhythm & blues puis le rock. Il assure la première partie des Rolling Stones en 1969. Mais le couple explose à cause des violences du mari. En 1975, alors en tournée à Dallas, Tina abandonne ce mari abusif et se réfugie chez une amie. Elle se cache à Los Angeles pendant six mois. Le divorce sera prononcé trois ans plus tard. Tina entre alors dans une vraie période de galère. Elle se produit dans de petits clubs et dans des conventions « McDonald ». Heureusement, Tina a des amis fidèles. Rod Stewart et les Rolling Stones la prennent en tournée. Elle enregistre quelques albums alimentaires qui seront vite oubliés.
1983 est l’année du bonheur. Grâce aux anglais, elle retrouve le succès solo. Sa version du « Let’s Stay Together » du reverend Al Green produit par Ian Marsh et Martyn Ware du groupe « Heaven 17 » la met en tête des classements. 1984, elle enchaine avec « Private Dancer ». Grâce à David Bowie, elle obtient un contrat chez « Capitol ». Bowie est un fan qui ira jusqu’à quitter une fête organisée par sa maison de disque à l’occasion de la sortie de son album « Let’s Dance » pour l’admirer dans un club de New-York. « Private Dancer » est un succès planétaire. La chanson écrite par Mark Knopfler était destinée à un album des « Dire Straits » mais ne fera pas l’unanimité au sein du groupe. Notons la présence de Jeff Beck à la guitare.
Au milieu des années 1980, Tina est une figure emblématique du rock, une megastar au même titre que Prince, Lionel Richie, Madonna ou Michael Jackson. Une belle revanche sur la vie. Et ce n’est pas fini. 1985 est une autre année incroyable pour elle. Elle enregistre le « USA For Africa » dirigé par Quincy Jones, assure un concert au Brésil devant 182000 personnes (record absolu à l’époque), offre une prestation mémorable au concert « Live Aid » avec Mick Jagger et joue dans le film « Mad Max III » ! Sa chanson « We Don’t Need Another Hero » figurant sur la B.O. du film l’installe définitivement comme la reine du rock. Elle le restera pour longtemps dans le coeur de plusieurs générations. 1985 toujours, elle enregistre son deuxième album solo intitulé « Break Every Rule ». Le titre « Typical Male » est parfaitement dans l’air du temps. Un certain Phil Collins assure la batterie. En quelques mois, il s’en écoule 4 millions d’exemplaires.
1987, après trois années intenses et trente ans de carrière, elle annonce sa retraite et une dernière tournée. Treize mois sur scène, 225 concerts dans 25 pays et presque 4 millions de spectateurs. Parfois ses amis la rejoignent sur scène. David Bowie, Eric Clapton, Bryan Adams et Robert Cray sont à ses côtés.
« Foreign Affair », 3eme opus solo, voit le jour en 1989. « Simply The Best » est N°1 en Angleterre. Elle sort ensuite des studios pendant sept ans. Son retour en 1996 est absolument remarquable et surprenant. Fini la crinière de lionne : Cheveux courts. L’album est mélodique, plus introverti avec des arrangements sophistiqués. « Wildest Dreams » et « Silent Wings » donnent des frissons. Sting et Antonio Banderas chantent tout en placement avec une délicatesse qui caractérise l’oeuvre. Formidable porte de sortie pour la tigresse, grande bête de scène, grande artiste du 20eme siècle.
Discographie Selective
Private Dancer (1984, Capitol)*** Acheter
Mad Max III (1985, Fuel 2000)*** Acheter
Break Every Rule (1986, Capitol)** Acheter
Foreign Affair (1989, Capitol)** Acheter
Wildest Dreams (1996, Capitol)*** Acheter
Artistes du même genre ou de la même époque : Diana Ross, Aretha Franklin, Al Green, Stevie Wonder…
Merci à Jean-Noël Ogouz. Ton livre « Le Rock De A à Z » m’a bien aidé.