NEW-YORK, NEW-YORK

yellow-cab-a21219505 Si une ville a été un fantasme pour beaucoup et si cette même ville a joué un rôle majeur dans la musique, c’est bien New-York. Au 20eme siècle, le jazz s y est developpé comme nulle part ailleurs. Le rap et toute la culture hip-hop y sont nés dans des quartiers misérables. Ce n’est pas rien.

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New-York a été la rome du 20eme siècle, avant « la fin du monde ancien » comme le dit si bien Alexandre Adler dans un de ses livres intitulé ainsi. En ce 21eme siècle déjà bien entamé et depuis quelques années maintenant, l’épicentre s’est déplacé, éclatant en de multiples points.

Mais New-York, c’est la ville du jazz, des jazz car cette musique n’a eu cesse d’évoluer dans les clubs de la « grosse pomme », de Harlem à downtown, entre les années folles et aujourd’hui. Le « bop », le « be-bop » et le « free » y ont vu le jour.

New-York, c’est la ville du funk, ce funk qui prend brillamment le relais du disco au début des années 1980 grâce à Kashif, Paul Laurence, Lionel Job et quelques autres.

New-York est la ville du rap qui naît dans la crasse du Bronx au milieu des années 1970 à partir de presque rien grâce à quelques immigrés jamaïcains.

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Enfin et on l’oublie souvent, la grosse pomme est aussi la cité de la salsa qui résonne encore des gigantesques concerts de la « Fania« . De nos jours, la culture cubaine est toujours très présente et dans les cinq quartiers.

Pour toutes ces raisons, les « 5 boroughs » ont attiré le monde, celui de la culture. Bronx, Brooklyn et Manhattan étant les quartiers les plus prestigieux. Pour toutes ces raisons, New-York a été chantée dans le monde entier, à toutes les époques, par plusieurs générations d’artistes de toutes origines, de toutes cultures. En voici un bref echantillon. « Prenons le train A » pour visiter la « grosse pomme » du « Spanish Harlem » à Broadway, du jazz des années 1920 à celui plus teinté de funk des années 1980, de la soul au rap des années 2000 en passant par celui des débuts plus sauvage, plus improvisé.

C’est une ville où résonnent encore la trompette de Miles, les cordes de guitare de Nile et celles de la bass métallique de Marcus, une ville où le piano d’Alex Bugnon est encore bien présent tout comme la voix de Melle Mel et la batterie de Kenny Clarke. Des profondeurs de New-York, on entend encore les platines de Grandmaster Flash, le jeu de Duke et les poèmes de Gil en regardant les peintures de Basquia, de lee ou les expos de Chalfant. Oui, on peut vraiment parler de Rome moderne car tout cela se passe à deux pas de « Wall Street »…

Bien sûr d’autres cultures comme le mouvement punk ont été fortes dans la ville. Mais NYC, c’est avant tout la rue, le mélange, les cultures des immigrés ou des noirs. Cette Babel musicale bat au rythme du jazz, de la salsa et du rap depuis des décennies. Visite avec ceux qui ont rendu hommage à cette mecque culturelle. « These streets will make you feel brand new » comme le dit Jay Z dans le désormais classique « Empire State Of Mind ».

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duke Duke Ellington « Take The A Train » (1941). En 1941, Ellington joue pour la première fois ce titre écrit par Billy Strayhorn en 1939. A ses côtés, Cootie Williams, Cat Anderson, Lawrence Brown et Johnny Hodges. Un classique reprit ensuite de nombreuses fois. Le son de New-York à cette époque. Par un natif de Washington présent pendant 50 ans sur la scène musicale. Acheter

miles Miles Davis « There’s a Boat That’s Leaving » (1958). Gil Evans et Miles interprétant du Gershwin. Un des dix plus grands disques du 20eme siècle pour beaucoup. Le son de New-York des années 1950 tel que l’inconscient collectif l’a retenu. Acheter

count_basie Count Basie « Broadway » (1966) Le géant rend hommage à Broadway. Acheter

franklin_aretha Aretha Franklin « Spanish Harlem » (1971). La reine de la soul est N°1 des ventes en 1971. Une reprise d’une chanson interprétée à l’origine par Ben E. King, autre géant de la soul et écrite par Phil Spector et Jerry Leiber. Un standard également repris par Led Zeppelin, entre autres. Superbe chanson consacrée à ce quartier de Manhattan. Acheter FNAC

stevie Stevie Wonder « Living For The City » (1973). Un texte sur les différences entre province et new-york pourrait-on dire aujourd’hui. Grande chanson de son repertoire qui lui vaudra un « grammy award » en 1974. Plusieurs reprises ensuite et un sample de Public Enemy sur leur album « It Takes A Nation Of Millions To Hold Us Back » en 1989. Itunes FNAC

idrismuhammad450 Idris Muhammad « Theme From NYC » (1976). Ce batteur natif de la Nouvelle-Orleans, figure de proue du label « C.T.I. » rend un bel hommage à la ville sur son deuxième album. Itunes 

prince Prince « All The Critics Love U In NYC » (1982). 1982, année du « the message », année du chef d’oeuvre visionnaire « 1999 » dont cette chanson est extraite. Hommage à la ville mais également critique acerbe des…critiques ! Itunes FNAC

grandmaster-melle-mel Grandmaster Flash « New York New York » (1982). Avec Kool DJ Herc et Bambaataa, Flash est une légende de la culture hip-hop. La même année, il nous offrait « The Message » et ce titre consacré à sa ville natale. « You’re not in New York, you’re in the Bronx ! » Vrai à cette époque. Pourtant, Flash et Melle Mel ont enregistré un classique de la première génération sur New-York dans son ensemble. Itunes

201007221807 Tania Maria « Made In New-York » (1985). La brésilienne a passé beaucoup de temps à Paris puis à New-York. Itunes

vernell_brown-588 Vernell Brown « August » (1990). Quand je lui ai demandé : « Pourquoi August ? » il m’a répondu : « J’ai essayé de transcrire la torpeur, la nonchalance et la beauté du mois d’août à New-York ». Qui a passé août dans cette ville, qui a goûté aux pelouses de central park en août sait à quel point Vernell Brown a transformé son essai. Fort pour un natif de la côte Ouest.

kool-g-rap-dj-polo-right-on Kool G Rap & DJ Polo « Streets Of New York » (1990). Fameux duo du rap de la première génération.Deux new-yorkais parlant des rues de leur ville avec un flow, un groove, un beat d’exceptions. Un classique.

alexbugnon5_732 Alex Bugnon « Heart Of New-York » (1991). Le pianiste a consacré plusieurs titres à cette ville dont il est amoureux et dans laquelle il vit depuis plusieurs décennies. Nous avions le choix entre « sunset over Manhattan », « Harlem On My Mind », « Manhattan Lullaby » ou ce titre. Nous avons choisi « Heart Of New-York » parce qu’Alex Bugnon y rend hommage au funk de la « grosse pomme » et particulièrement à celui de Kashif. Itunes

black-eyed-peas-wallpaper1 Black Eyed Peas « Cali To NYC » (2000). L’album qui installe la marque de fabrique des Black Eyed Peas. Jurassic 5, Dela soul, A tribe Called Quest et d’autres participaient à la fête. Ensuite, ils ont plus que confirmé ce succès. Itunes

armstrong Craig Armstrong « Wake Up In New York » (2002). Après le 11 septembre 2001, il y a urgence, un besoin d’évacuer la douleur, la souffrance, l’horreur. Craig Armstrong le fait à sa façon avec un album magistral dont ce titre est tiré. Itunes

S90ES Ricky Gonzalez « Es Mi Nueva York » (2005). Pour ses débuts, le pianiste dominicain s’entoure des meilleurs musiciens de la ville. Il nous rappelle que la salsa fait partie du paysage depuis longtemps. Un album digne des grands crus de la salsa new-yorkaise. L’âme du « spanish Harlem ». Itunes

jayz Jay Z « Empire State Of Mind » (2009). Ce new-yorkais de Brooklyn sort son premier album en 1996, presque vingt ans après les débuts du rap. Il signe probablement le plus beau titre consacré à la ville. De Niro, Sinatra, Biggie, « concrete jungle where dreams are made of », « Bambaataa shit home of hip-hop », « no place in the world that can compare »…En quelques lignes, il dit tout. Itunes

keys Alicia Keys « Empire State Of Mind Part II » (2009). A mon sens, le plus beau titre consacré à New-York, par la plus belle interprète et dans sa plus belle version. No comment. Itunes

gil-scott-heron-mischa-ritcher542image1fr1273411978l612 Gil Scott Heron « New York Is Killing Me » (2010). Né à Chicago, mort à New-York, ville à laquelle il consacre cette chanson sur son dernier et superbe album. L’homme connaissait bien la ville, surtout le Bronx. Un titre de John Lee Hooker entièrement revisité avant son départ…définitif. Itunes

cam DJ Cam « New York, New York » (2012). Le français rend hommage à la ville du jazz avec son excellent quartet jazz. Logique ! Itunes Bandcamp

nas NAS « A Queen’s Story » (2012). Le rapper de Brooklyn et producteur de « The Get Down » qui ramena en 1996 la couronne rap à New-York, après des années de domination du G-funk, raconte une histoire du Queens, une des « 8 million stories » que comptent NYC. Itunes

Christophe Augros

(photos de New-York : Christophe Augros)

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