John « Jellybean » Benitez

jellybeannew John « Jellybean » Benitez a d’abord été un DJ réputé puis un spécialiste du mix, du remix et de la production pour d’autres avant de se lancer dans une carrière solo. A New-York, dans les années 1970 et 1980, il est parmi les précurseurs de l’electro et de la culture hip-hop.

Le point culminant de sa carrière sera la période passée avec Madonna, qui sera aussi sa femme.

John Benitez est un pur produit du Bronx, son lieu de naissance en 1959. C’est dans ce quartier délabré des années 1970 qu’il se lance dans le Djing lors de « block parties » qui deviendront cultes les années suivantes, pardon les décennies suivantes. En 1976, il devient DJ professionnel et travaille à New-York et dans le New-Jersey.

Il devient une figure emblématique de la vie nocturne à New-York et sa réputation gagne le pays tout entier. Il est vite demandé par de nombreux artistes pour le mix de leurs albums ou singles. Sylvester Stallone fait même appel à lui pour une scène du film « les Faucons de La nuit » dans laquelle on le voit mixer.

Avec les gains de ces différentes expériences, il prend en main le « funhouse », un club new-yorkais dans lequel il peut mixer pendant 15 heures devant une foule de 3000 ou 4000 personnes. Dans son club se croisent Keith Haring, J.M. Basquiat, Arthur Baker, Madonna, les Run DMC...Ceux qui font la culture urbaine à cette époque un peu folle.

Cette période est essentielle pour bien comprendre son succès des années 1980 et l’aura qui entoure alors son nom. Ses productions du début des années 1980 sont inoubliables pour beaucoup car elles sont totalement inédites et installent le genre « electro » alors totalement fondu dans la culture hip-hop. Après le titre « Nuke » pour Warp 9, il oeuvre avec Michael Jonzun, Arthur Baker, Jon Robbie et Afrika Bambaataa sur des titres cultes comme « Planet Rock », par exemple.

madonnajellybean Madonna et John « Jellybean » Benitez

Avec Madonna, il touche un public beaucoup plus large branché funk et pop. Madonna lui doit ses premiers gros succès comme « Physical Attraction », « Lucky Star » ou « Holiday ». Dans le même temps, il assure des mix ou remix pour Elvis Costello, Michael Jackson, Whitney Houston et Rockers Revenge. Sa force sera toujours de réussir à travailler pour des stars sans jamais perdre pied dans l' »underground », là où se créent les courants de demain.

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wotupski En 1984, il signe en solo sur le label « Liberty records ». Son premier opus solo sera encore une fois une oeuvre culte pendant de longues années et pour plusieurs raisons. Tout d’abord la pochette de l’album : Photo d’un toit new-yorkais entièrement peint par un précurseur du graffiti (discipline de la culture hip-hop) dans un style alors au top du genre. Ensuite, le contenu de l’album. On retrouve le bassiste Marcus Miller (alors à ses débuts), le percussionniste Bashiri Johnson, Madonna comme choriste et auteur d’une chanson (Sidewalk Talk), la chanteuse Audrey Wheeler, le guitariste Nile Rodgers, le saxophoniste David Sanborn, Fred Zarr et John Robbie (responsables avec Arthur Baker du succès du label Tommy Boy) et toute l’élite des studios new-yorkais. De nombreux musiciens et choristes feront ensuite des carrières remarquables. Bref ! L’album « Wotupski !?! » incarne à lui seul le renouveau de la musique urbaine post-disco à new-york.

whitney2 jocelyn brown anthony

Dans la foulée il crée sa maison de productions en accord avec Warner. Son premier gros succès se fait avec la chanteuse Jocelyn Brown et le titre « Love’s Gonna Get You » que reprendrons les Snap dans leur chanson « The Power ». Mais à part ce titre, Jellybean ne signera aucun hit majeur sur son label que ce soit avec Stephen Dante, Stacy Lattisaw ou Michael Jeffries. Ses albums solo ne rencontreront jamais le succès commercial de masse. Mais John Benitez a imposé un son, une marque de fabrique dans les années 1980. Sa musique marquée par des sonorités latinos se reconnaît dès les premières notes. C’est le son du « Love Will Save The Day » de Whitney Houston, celui du « What I Like » des Anthony & the camp ou du « Sidewalk talk » de Madonna, entre autres. Percussions et claviers sont les instruments dominants. Les mélodies sont catchy, l’ambiance générale des titres très positive.

Jellybean incarne les dernières années d’insouciance, celles de la fête, d’un bouillon de culture permanent que seule la culture électronique réussira à reproduire et à prolonger quelques années plus tard.

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