Au début des années 1980, le terme « electro » est parfois utilisé pour désigner un funk très electronique mais ce n’est pas un genre à part entière. Kae Williams et parfois Prince produisent un funk très electro. C’est le travail d’Arthur Baker qui va en faire un genre, une niche, vite suivi par de nombreux artistes, d’abord à New-York puis dans le reste des USA.
Arthur Baker avec ses acolytes Fred Zarr et Jon Robbie installent les bases du genre « electro » à partir de 1982 avec le « planet rock » de Bambaataa. Ils seront suivis par Mantronix et John Benitez, Fonda Rae, Joyce Sims, Strafe, Chris Taylor et beaucoup d’autres.
Du funk des années 1970, la culture hip-hop émergente et la technologie des synthétizeurs, là sont les racines de l’electro. Ce terrain s’avère fertile car le genre n’a cessé d’évoluer et de grandir depuis cette période.
Les innovations n’ont jamais cessé et des stars comme Dr Dre (alors membre du « World Class Wreckin’ Cru », précurseur du genre) ou Juan Atkins (pape de la culture electronique alors membre de « Cybotron », autre précurseur) le feront évoluer vers de nouveaux horizons.
Des stars comme Herbie Hancock dont le travail avec les Headhunters dans les 70’s utilisait les premiers claviers electroniques trouveront dans l’electro un second souffle. Dans son cas, ce sera avec le célèbre « Rock It ».
Dans cette première moitié des années 1980, l’electro est une musique euphorique, technologique, inédite, puissante, présente dans les clubs et dans les rues de Los Angeles, Miami, Londres, Paris et New-York. Les boites à rythmes sont reines ainsi que des sonorités hip-hop (souvent des sons de scratch) et des effets électroniques programmés. A cette époque, le public ne fait aucune distinction entre electro et hip-hop. Les artistes non plus puisque Bambaataa et Ice-T n’hésitent pas à rapper sur des sons futuristes électroniques.
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Dans la deuxième moitié des années 1980, la culture hip-hop et des sous-genres comme la « house » de Chicago ou celle de Detroit feront un peu oublier l’electro mais qui sera toujours bien vivant. L’angleterre puis la France seront de beaux relais dans les années 1990.
Les Daft Punk, dès leur début, ont une base electro. Ils ne l’oublieront jamais et il est encore bien présent sur « Random Access Memory« . Le label de Pedro Winter sera également une belle antenne avec « Justice » par exemple mais aussi « Breakbot ».
LES HERITIERS
Aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui font de l’electro avec brio. Le genre est toujours efficace en club. Dans les années 2000 et 2010 une génération née au début des 80’s s’est nourrie de funk, de disco et d’electro. Résultat : Une musique au carrefour de ces trois genres avec les technologies d’aujourd’hui. FKG Twigs, Onra, Aluna Georges, J-Walk, Flume, Andrew Ashong, 20syl sont les dignes héritiers de ceux qui ont pavé la route. A suivre…