Victor O a un parcours bien rempli. D’abord arrangeur, réalisateur et bassiste pour d’autres (Clementine Celarié, Sandy Kossett, entre autres), il devient directeur de label, directeur artistique et producteur pour « Appolo Productions », ses studios, son label.
Nous sommes en 2000. Ses potes Molskee et Francis Fidole sont là, preuve que Victor O donne un vrai sens au mot « amitié ». Il signe du R&B et du rap et pas n’importe lesquels : Sandy Kossett et Jango Jack ont débuté avec lui. La première signera chez « Warner », le deuxième aura un beau parcours chez « Universal ». Des découvertes Victor O…
Ensuite, il est un artiste en pleine lumière grâce au projet « Dafataïgazz » formé avec DJ Wallace. Puis c’est le parcours solo, personnel, celui qui lui ressemble le plus. Victor O fait du Victor O à 100%. La base est dans les Antilles, plus largement dans les caraïbes. L’habillage est pop dans le sens américain du terme POPulaire, pour un plus grand nombre. Victor O a le sens de la mélodie et du talent pour des textes profonds bien écrits.
La vérité c’est que Victor O suinte le bob Marley, un Bob Marley qui aurait séjourné en Martinique en écoutant du R&B et du rap. Rencontre avec un artiste qui s’est construit en écoutant Wally Badarou, Prince, Bob Marley, Steel Pulse, Tashan et dont la musique est la synthèse.
Sandy Kossett « Apple Love » Une voix, une vrai voix soul, puissante, limpide habillé par une production minimaliste de Victor O. Une petite merveille.
Mr Gea « Pressions (coup de) ». Toujours une base soul et une production lourde au service d’un excellent flow.
Jango Jack « Dansez Les Foules ». Du rap avec du sens, un groove efficace, ancré dans la soul, le funk. Là encore, voix puissante et un phrasé intense.
Dafataigazz « Cap 110 », « Louna ». Un grand disque entre electronique, world music et funk. Des textes ciselés, précis avec du sens, un message, habillés par les samples et les programmations de DJ Walter Wallace. Et un sens du « chaloupé » comme sur ce terrible « Cap 110 ».
Victor O « Terres Sainville ». Le Victor O tel qu’il était dans le duo « Dafaitagazz » : Des textes sociaux, touchants à l’humain avec cette voix chaude, métissée, puissante.
RENCONTRE
Musiculture : Comment, exactement, définirais-tu ta musique ?
Victor O : la verité est que définir c’est s’enfermer, neanmoins je dirais que c’est la musique antillaise d’abord et on pourrait la definir comme « kreyol pop ».
M : Comment as tu rencontré Joel Jacoulet ?
V.O. : Joel est le fils d’une grande amie de mon père , je le croise donc depuis son plus jeune âge . nous sommes parents aussi et nous sommes devenu très proches a mon retour de Martinique au moment ou il réfléchissait a son futur label becaribbean .
M : Il semble tenir une place particulière dans ton parcours non?
V.O. : Oui il a une place particulière car c’est en fait la seule personne que j’ai jamais choisi comme réalisateur ou co réalisateur de mes chansons. C’est à noter car je viens de la réalisation. C’est, je crois, un des plus doués de sa génération.
M : Ton choix pour une musique caraibéenne semble clair. Est-ce le public que tu veux toucher en priorité ?
V.O. : Oui c’est un choix clair d’autant qu’il a été celui d’un âge mur, donc très réfléchit et très naturel aussi. Le public antillais créolophone est naturellement le premier touché mais c’est une musique qui, si elle avait les mêmes opportunités de diffusion, pourrait toucher un bien plus large public. J’ai toujours en tête que le reggae est une musique pop Jamaicaine chantée souvent en patois anglophone .
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M : Comment choisis-tu tes collaborations ? Avec Tanya St Val ou New combinati, par exemple, pourquoi eux ?
V.O. : C’est toujours un choix du cœur. « New Combinati » c’est une vraie rencontre un joli mois de novembre au bord du fleuve « Mana » lors d’une résidence artistique. Pour Stevy Mahy aussi sur mon premier album. Pour Tania c’est à son invitation et j’en suis super content. Magnifique rencontre .
M : Tu écris, tu composes, tu réalises et tu es bassiste : Assures-tu toujours toutes ces fonctions aujourd’hui ou as-tu délégué un peu ?
V.O. : Oui la plus part sauf bassiste .
M : Où trouves-tu le plus de plaisir : écriture des textes ou composition des musiques ?
V.O. : Hummm ….ce sont deux exercices tellement différents. Disons que les mélodies sont le don que la nature m’a fait , je suis assez facile dans ce domaine. Pour les textes, c’est plus laborieux car ils demandent une grande concentration, qualité dont je suis peu pourvu. Mais j’adore écrire , les mots c’est fantastique !