ZAÏKO LANGA LANGA

 Dans l’histoire de la musique sur le continent africain, les Zaïko Langa Langa » sont des légendes. Ils ont contribué au rajeunissement d’une certaine musique traditionnelle, popularisé la culture congolaise dans toute l’Afrique et sur d’autres continents, notamment l’Europe.

Avec les Zaïko Langa Langa naît ce qu’on va vite appeler la « nouvelle vague » congolaise. Cette nébuleuse, de 20 musiciens et plus, modernise le « soukous » en y ajoutant une énergie électrique inédite. L’innovation principale sera de supprimer la section de cuivres au profit de la batterie et des guitares et d’ajouter une bonne dose de funk. À l’époque, c’est une révolution.

L’autre singularité de cette formation est d’être une niche de nouveaux talents. Nombreux sont ceux qui commencent là avant de devenir eux-mêmes des stars de la musique africaine. Le plus bel exemple est sûrement celui de Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, plus connu ensuite sous le pseudo « Papa Wemba« . Il finira dans les studios « Realworld » de Peter Gabriel. Moins connus du grand-public mais très réputés auprès des amateurs du genre, Viva la musica, Choc stars, Bozi Boziana et Evoloko débutent également avec Zaïko.

Les Z.L.L. arrivent sur la scène musicale en 1969 dans un Congo pas encore baptisé Zaïre. Il devient vite populaire au Congo-Kinshasa. Il est le porte-drapeau d’une jeunesse en quête d’émancipation. Il sera le groupe le plus populaire du pays durant toute la décennie 1970. L’accent est mis sur batterie et guitare électrique mais également sur la danse suivant l’exemple de la rumba congolaise. On entend les Zaïko jour et nuit dans les rues de Kinshasa. Si bien que leur réputation gagne l’Europe et surtout la France.

On considère aujourd’hui que le Z.L.L. a inventé la « cavacha », cette cadence rythmée à la base du « soukous » congolais et à l’origine d’une danse très populaire dans toute l’Afrique centrale. 1974 donnera lieu à un concert longtemps considéré comme mythique. Lors d’un match entre Mohamed Ali et George Foreman, les Z.L.L. se produisent aux côtés de James Brown et Tina Turner : beau tremplin !

Fin des années 1970, la formation a éclaté en de multiples groupes, parfois éphémères. Mais c’est fait, le style « Zaïko » est bel et bien installé, leur réputation également.

Les voici donc 50 ans plus tard avec un nouvel album. Zaïko Langa-Langa, c’est 30 albums au compteur et 325 chansons. Depuis son premier concert en 1970, la « formule Zaïko » n’a pas changé avec au minimum, une vingtaine d’artistes sur scène. Pas moins de 44 chanteurs se sont succédés en son sein, 37 guitaristes, 10 batteurs, 39 danseuses, 8 claviéristes, etc. Z.L.L est aussi à l’origine de plus de 35 pas de danse et de l’une des plus grandes écoles de musique congolaise d’aujourd’hui. Respect !

 Zaïko Langa Langa « Seve » (2020, Prozal / Quart De Lune)** Acheter

« Seve » est un double CD de quatorze titres de Rumba Congolaise, le style que le groupe a popularisé à travers le monde dès le début des années 70. Emmené par Jossart N’yoka Longo, les Zaïko mettent toujours l’accent sur les voix des choristes et sur la guitare électrique rythmique. Quelques ballades ici et là mais l’intérêt repose toujours sur les titres dansants. Z.L.L. n’a plus rien à prouver depuis longtemps. Il s’agit donc ici de conserver son public de base et de transmettre le son africain des grandes années. Mission accomplie.

Artistes du même genre ou de la même époque : Aurlus Mabele, Diblo Dibala, Papa Wemba, Franco, Choc Stars…

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