Né le même jour que George Gershwin, ce dandy crooner, marqué à vie par Otis Redding, est au même titre que Peter Gabriel ou David Bowie, l’un des très grands créateurs de la pop anglaise des années 1970.
Bryan Ferry a changé la face du rock anglais avec son groupe « Roxy Music » et en solo. Issu d’une famille de mineurs, il débute avec les formations « Soul Banshees » et « Gas Works ». Sa vie change le jour où il voit Otis Redding sur scène. Il décide alors d’une carrière dans la musique. Soul et funk seront toujours dans l’esthétique de sa musique.
En 1968, il quitte son Newcastle natal pour s’installer à Londres. Il auditionne pour « King Crimson », sans succès. Trois ans plus tard, il fonde « Roxy Music ». Il en sera l’âme, assurant textes, musiques, arrangements, production et chant. En 1973, il décide d’un parcours solo, parallèle à Roxy Music. Sa voix chaloupée, son élégance, sa sensualité sont remarquables. Au début des années 1970, il renouvelle le rock londonien qui en avait bien besoin.
En 1985, après quatorze années riches en créations dont le « Avalon » de 1982 sera le point culminant, il annonce la séparation définitive du groupe. Au même moment sort son « Boys And Girls », N°1 en Angleterre. À ses côtés, Mark Knopfler, David Gilmour et Nile Rodgers. Excusez du peu ! « Slave To Love » et « Don’t Stop The Dance » marquent l’année.
1987, année de sa « bête noire » et de son « Kiss And Tell ». Il s’entoure de Pat Leonard, collaborateur de Madonna et frère de Nick Kamen. Gilmour est toujours là et Johnny Marr des « Smiths » a fait son entrée. Le goût pour la soul est toujours bien réel. Un temps pressenti pour incarner James Bond, le crooner se retire quelques années dans la solitude.
Dans les années 1990, il travaille avec Brian Eno (« Mamouna », 1994) et Dave Stewart. Alors qu’il semble s’intéresser de plus en plus au jazz, l’Angleterre prend conscience de son influence, immense, sur des artistes comme ABC, Spandau Ballet, Culture Club, Duran Duran, Talk Talk, Kid Creole ou Chic, entre autres. Il est à noter que lors d’un concert de Roxy Music en 1976, alors qu’ils sont dans le public, Nile Rodgers et Bernard Edwards entendent une femme dire : « oh ! c’est chic ! ». Le nom de leur groupe était trouvé.
Les années 2000 et 2010 sont le terrain de sorties sporadiques constituées de reprises et de jazz. En 2012, il formait le « Bryan Ferry Orchestra » pour enregistrer un jazz entièrement instrumental. En 2014, pour son 14eme album solo, il s’offrait les services de Marcus Miller et de Nile Rodgers. Il remonte sur scène. En 2019, Roxy Music entrait au « Rock & Roll Hall Of Fame », 48 ans après sa formation.
Discographie Sélective
These Foolish Things (1973, Reprise)** Acheter
Another Time Another Place (1974, Virgin)** Acheter
Boys And Girls (1985, Virgin)*** Acheter
Bête Noire (1987, Reprise)** Acheter
Frantic (2002, EMI/Virgin)** Acheter
Olympia (2010, Virgin)** Acheter
Avonmore (2014, BMG)** Acheter