Les congas de Ray Barretto ont été les plus prolifiques de son temps. Il a enregistré plus de sessions qu’aucun autre musicien. Arrangeur, compositeur, chef d’orchestre et producteur, il a laissé quelques classiques aux générations suivantes.
Il a aussi dirigé de nombreuses formations classées dans ce qu’il était coutume de désigner par le terme « latin-jazz » (mélange de jazz et de musiques cubaines). En son temps, sa musique était la plus intense, la plus osée et la plus explosive. Bien sûr, il savait jouer de la salsa conventionnelle mais l’utilisation d’instruments electroniques et de nouvelles technologies ne lui faisaient pas peur. A la différence de nombreux musiciens cubains, il avait débuté dans le jazz avant d’en venir à la salsa. Il avait appris le « swing » avant le « groove » latino. Là était toute la différence. Il était né à Brooklyn en 1929.
Il avait appris à jouer des congas lorsqu’il était dans l’armée. De retour à New-York, il joue avec des musiciens de jazz. Ensuite, il remplace Mongo Santamaria au sein du groupe de Tito Puente. Il y reste quatre ans. Nous sommes à la fin des années 1950.
En 1962, il se lance en solo sur le label « Riverside ». Un an plus tard, c’est sur le label « Tico » que son titre « El Watusi » remporte un succès considérable. N°17 des ventes pop, incroyable pour un titre « latin-jazz ». A cette époque, il essaie de moderniser la « charanga » en y ajoutant des cuivres et en reprenant des standards pop de l’époque.
Ray Barretto marque profondément les années 1960. Il est partout, jouant avec Gene Ammons, Cannonball Adderley, Lou Donaldson, Red Garland, Dizzy Gillespie, Wes Montgomery, Quincy Jones et d’autres. En 1967, il rejoint le prestigieux label « Fania« . Il est connu et reconnu comme un musicien majeur des genres jazz et latino. Il prendra même la tête du label « Fania ». En 1968, il enregistre son chef d’œuvre : « Acid ».
Dans les années 1970, il injecte rock et surtout funk à sa musique. Époque oblige ! Mais le succès commercial est moindre. Il rejoint le label « Atlantic ».
1981 sera l’année d’un autre grand disque dans sa carrière : « La Cuna » pour le label « C.T.I. », enregistré avec Tito Puente, Joe Farrell et Charlie Palmieri, des pointures du genre. Il prend la tête de la programmation sur une chaine de télévision et s’éloigne des studios. En 1985, on le retrouve sur le projet anti-apartheid « Sun City ».
1992 sera l’occasion pour lui de mettre en place un nouveau sextet latin-jazz, le « New World Spirit ».
Ray Barretto est la figure majeure du latin-jazz. Les congas, c’est lui. Un musicien qui a porté haut la culture cubaine, pendant plus de trente ans. Il est décédé en 2006 dans le New-Jersey.
Discographie Selective
Descargas Live At The Village Gate Vol.3 (1967, Fania)***
Acid (1968, Fania)*** Acheter
Power (1972, Fania)** Acheter
Indestructible (1973, Fania)*** Acheter
La Cuna (1979, Columbia / Sony)*** Acheter
Taboo (1994, Concord Picante)***
Kind Of « Afro-Cubano Jazz » (2002, Sony)*** 🙂 Deezer
Artistes du même genre ou de la même époque : Mongo Santamaria, Eddie Palmieri, Johnny Pacheco, Tito Puente, Cachao…